un film d'une beauté grandiose, peut-être le meilleur de Tim Burton, en tout cas le moins lugubre. le style classique « burtonien », c'est-à-dire orienté vers une atmosphère gothique, est métamorphosé en son contraire. bien sûr, il conserve l’univers de Burton, comme la poésie, le fantastique, la magie, l’humour, etc. c’est aussi son film le plus intime. Tim Burton réalise un film magique, le spectateur fera la connaissance d’un évènement cinématographique hors du commun. Tim Burton est bien un gros poisson, qui ne cessera pas sa croissance... un grand réalisateur qui nous offre de grandes émotions, des émotions inoubliables, il nous dit de continuer à rêver, et nous prouve que le monde de l’imagination est merveilleux. son cinéma mûri, les émotions y sont présentes, il donne vie à des personnages réalistes. Big Fish, c'est l'histoire d'une vie, celle d'Edward Bloom. son fils, William, ne croit plus à toutes ses histoires qu’il raconte de manière excessive, histoires qui tiennent du conte de fée, il y croyait étant petit, comme au père noël. alors que son père est mourant, il va tenter de discerner le vrai du faux en menant sa petite enquête. pour lui, les histoires de son père tiennent de son imagination, mais surtout elles lui serviraient pour dissimuler sa véritable vie... il voit son père, certes comme un conteur d’exception, mais surtout comme un menteur qui ne lui a jamais dit la moindre vérité… Big Fish, c'est un univers magique, c'est un monde surprenant. comme Spectre, cette ville idyllique où Edward Bloom dit avoir échoué, après avoir traversé une forêt hantée. Spectre, une utopie, un monde merveilleux, où tout le monde est beau et gentil, où un poète qu'on disait mort s'y est installé, pour par la suite devenir braqueur de banques et un homme riche. et ce géant, Karl, qui sème la terreur. alors que personne n'ose aller lui parler, alors qu’il terrifie tout le monde, Edward Bloom va le faire, il va finir par quitter sa ville natale, Ashton, dont il est le héros, en compagnie de ce géant, car cette ville est devenue trop petite pour l’ambition de Bloom, et trop petite pour un géant, un gros poisson ne peut pas vivre dans un petit étang… ou encore la sorcière avec son œil de verre, dans lequel Edward dit avoir vu sa propre mort. mais aussi le cirque, où il dit avoir travaillé durant trois ans, bénévolement, enfin presque… pour avoir des informations sur une fille qu’il désire épouser. Karl, dont le géantisme s’est fait remarqué, a enfin trouvé sa place dans ce cirque, où le directeur se transforme en loup-garou. et les sœurs siamoises évadées de la Chine communiste. William ne peut plus croire à toutes ces histoires pour enfant, il va alors tenter de connaître la véritable vie de son père... le véritable Edward Bloom, sa vraie vie. car il a l'impression de ne rien connaître de lui, ce sentiment de n’être pas plus proche de son père constitue une grande déchirure, et c’est ce qui est émouvant dans ce film, le fait qu’il est été trop infantilisé et qu’il souhaite à présent être considéré comme un homme, connaître son père, car lui-même va bientôt en devenir un. mais toutes les histoires d'Edward ont leur part de vérité. une histoire fantastique qui se déroule dans un Alabama où des poissons géants se côtoient pour former une histoire fantasmagorique. mais aussi un film sur la complexité des rapports père-fils, c'est le thème majeur de Big Fish, qui prend une importance capitale quand on sait que Tim Burton a perdu son père avant la réalisation du film. une adaptation tirée du roman de Daniel Wallace . les péripéties d'Edward Bloom vont vous scotcher. la toute fin du film montre qu’elles sont authentiques, mais probablement enjolivées, romancées. il raconte sa vie, à sa manière, en y mettant une touche de magie, pour la rendre plus excitante, et pour que ses histoires ne paraissent pas ordinaires. la vie d’un homme racontée en flash-back, légèrement romancée, ce qui la rend fantastique. il vaut mieux raconter la vérité en l’enjolivant que de mentir.