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Isabel I.
39 abonnés
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4,0
Publiée le 3 juillet 2022
Description de la dureté du monde du travail voir de la société. Derrière un paternalisme d'apparence, Blanco n'a rien de pur et de blanc, il n'est que cynisme dans sa vie professionnelle ou personnelle. Il profite de la faiblesse et des failles de son entourage sous un sourire carnassier, sarcastique. Comédie grinçante, où on rit bien entendu mais en même temps on est gêné de cette humour caustique : sorte de honte de sourire du malheur des autres. Est ce tragique ou comique ? là est la question. Comédie sociale probablement et surtout très politique. Cette œuvre dénonce avec une cruelle légèreté le monde du travail avec ses injustices. Le patron perd en humanité , les employés deviennent des pions qu'on jette, qu'on casse, qu'on oublie, qu' on déplace. "Toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant existé ne saurait être que purement fortuite"
L'art de faire prendre des vessies pour des lanternes le tout servi dans une fausse légèreté par un excellent Javier Barden . Digne du cinéma italien des années 70.On passe un bon moment grâce à ce policier réalisé comme un journal intime
Même si je l'avais trouvé un peu trop didactique et presque timide dans son film "Escobar" en 2018 (déjà avec Javier Bardem d'ailleurs), j'avais néanmoins pu découvrir "la patte" du réalisateur espagnol Fernando León de Aranoa. Nous allons ici suivre le patron d'une petite fabrique de balances dans son quotidien avec ses employés, qu'il prétend traiter comme ses propres enfants. Comme une commission d'inspection doit passer en fin de semaine pour décerner un prestigieux prix d'excellence patronale, c'est l'occasion pour ce chef d'entreprise de tenter de régler tous les conflits de son usine... à sa manière !! Délicieusement cynique, radicalement sarcastique et doté d'un scénario ciselé à la perfection, ce long-métrage est un petit bijou pour ce qui est de nous faire voir l'envers du décor d'un soi-disant patron social et attentionné. Javier Bardem est, comme souvent, brillant dans le costume de cet entrepreneur confronté aux limites de ce qu'il considère comme de la bonne gestion du personnel. Je n'ai pas vu les 120 minutes passer : un film succulent et follement amusant de bout en bout ! Site CINEMADOURG.free.fr
Sept jours de la vie du patron d’une entreprise de production de balances de pesage avant le passage, crucial à ses yeux, d’une commission chargée d’attribuer les bons labels. La caméra ne lâche quasiment pas, dans le rôle du patron, un Javier Bardem au sommet de son art. Paternaliste, manipulateur, menteur, il gère les multiples problèmes de la vie de son entreprise et de ses salariés avec un cynisme et de vues à court terme qui ne font que les accroître. C’est une fable sociale grinçante, proche des tragicomédies italiennes des années 70. La mise en scène et le montage sont alertes, l’ensemble est très intéressant même si le scénario patine un peu avant la fin. Les acteurs sont tous excellents avec, outre Bardem, une mention spéciale à Almudena Amor, grande, rayonnante, en jeune stagiaire retorse.
« El buen patrón » réalisé par Fernando León de Aranoa (2022). Je suis sorti un peu désemparé de ce film de 2 h et pour ma part on est au-delà du paternalisme exacerbé. J’ai eu l’impression que dans cette usine de balances, tout le monde enc... tout le monde mais qu’au final ça fonctionnait apparemment bien du moins lors de la visite du groupe d’experts et la remise d’une médaille d’excellence régionale. J’avoue ne pas bien comprendre les éloges et les Goyas reçus par cette comédie « familiale » espagnole … et dans la salle personne n’a ri.
Un patron paternaliste, et surtout sans vergogne, rêve d'accrocher à son tableau de chasse : le trophée régionale de l'entreprise exemplaire et la jeune stagiaire de l'équipe marketing. Car après tout, tout semble simple et facile quand on est héritier. Une comédie vaudevillesque et acide qui devient tragique au fur et à mesure qu'elle se déroule. Les portes ne claquent pas comme chez Feydeau mais le monde faussement fraternel de l'entreprise en prend pour son grade et c'est plutôt jubilatoire.
C’est une réalisation de Fernando León de Aranoa qui dirigera Javier Bardem, après Les lundis au soleil et Escobar. El Buen Patrón a remporté six Goya pour le meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur scénario, meilleur montage et meilleure musique.
De nos jours, on parle toujours du côté de plus en plus impersonnel des entreprises. Dans ce cadre, El buen patrón va nous montrer que l'entreprise au fonctionnement patriarche n'a pas disparu. En revanche, cela ne veut pas forcément dire que c'est positif. Rêver de gagner un énorme prix pour combler son ego va faire que le patron modèle réveille vite ses vices.
C'est une très bonne satire sociale qui nous est proposée venant d'Espagne. Quelques passages sont tellement cyniques que forcément cela porte à rigoler. Après tout, on aime dire “il vaut mieux rire qu’en pleurer”. Ce film montre tous les défauts que peut avoir un système patronal en ayant une omniprésence du pouvoir. Quand vous donnez trop dans les mains d'un seul homme cela peut partir dans tous les sens.
Javier Bardem est génial dans le rôle de ce patron. Il va clairement le sublimer par son jeu. Ce personnage sous ses airs d'anges est en réalité bien maléfique. Il n'a aucune limite quand il s'agit d'atteindre son but. Son empathie envers le personnel est simulée et il ne regrette jamais le mal qui peut causer autour de lui. Alors qu'il aurait pu tomber dans l'excès, les propos vont toujours être bien pensés. En plus de cela, les personnages secondaires vont venir rajouter du peps à l'histoire. Ils vont présenter différents cas de situation plausible dans la vie d’une entreprise.
Beaucoup d'émotions vont ressortir les différentes situations. Cela déchire le cœur de voir comment sont traités les différents employés. Il y a même de la rage quand on voit l'impunité de ce patron. Il peut faire ce qui lui chante sans que cela ne lui retombe dessus. Attention tout de même à la roue du destin. On est donc impatient durant tout le film en espérant que le retour du bâton soit le plus dur possible pour lui.
Bénéficiant d’une écriture soignée et extrêmement subtile, le film n’est pas à proprement parler une pure comédie et ne déclenchera pas forcément l’hilarité. Mieux que ça, il révélera bien des qualités et surtout une vraie originalité grâce à un scénario malin, révélant petit à petit la personnalité profonde d’un chef d’entreprise séducteur et manipulateur, impeccablement interprété par Javier Bardem.
On parlera donc plutôt ici de tragi-comédie, ou de comédie noire pour évoquer El Buen Patrón, un film dans lequel les rivalités, les jalousies, les coups bas pleuvent de manière crescendo au fil des minutes, en appuyant plus encore sur la dimension absurde et cruelle de l’histoire dans la dernière partie.
Une œuvre réjouissante donc, qui, malgré ses deux heures, parvient à tenir le rythme grâce un savoureux mélange d’ingrédients bien épicés. Un film bien caustique qui a le don de capter l’air du temps sans en avoir l’air, de proposer une satire du monde du travail vu à travers la figure d’un homme peu porté sur la morale, à qui tout semble réussir jusqu’au jour où le grain de sable vient enrayer l’équilibre de sa belle entreprise. A voir !
On entre ensuite dans un univers édulcoré du monde de l'entreprise où le rêve du libéralisme et du capitalisme fonctionne à merveille, où tous les employés semblent heureux (ou presque !) comme leur patron qui est évidemment un père pour tous. Ainsi, alors que tout semble aller au mieux, tout va commencer à se fissurer, puis à se briser jusqu'à une fin aussi sarcastique que caustique. Les employés se laissent finalement moins prendre pour des moutons, tandis qu'on s'aperçoit que vie personnelle et vie professionnelle sont forcément liées pour le meilleur sans doute mais surtout pour le pire. Le scénario est implacable, merveilleusement écrit, avec des situations aussi cocasses que savoureuses, aussi ironiques que drôles. Le seul gros bémol vient du dénouement final (avant l'enterrement), car comment on peut imaginer que la Police n'enquête pas sur Blanco ?! Invraisemblable... Mais à part ça Fernando Leon de Aranoa signe une comédie dramatico-sociale jouissive et pertinente à voir et à conseiller. Un très très bon moment. Site : Selenie
Bien sûr, Xavier Bardem est talentueux. Bien sûr, son jeu est subtil, tout en finesse. Pour le reste, il y a l'histoire qu'on nous sert, sous l'angle de rapports patron-employés frelatés, histoire qui ne cesse de s'enliser, de manière répétitive, dans les histoires de fesses. À tel point qu'on en oublierait comment l'hypocrisie et la manipulation mentale du boss auront amené un drame. À tel point que l'ennui m'avait gagné dès la moitié du film.
Il y a du Woody Allen dans le script de cette comédie. Les histoires et les personnages s’entrecroisent pour former un tout surprenant, cohérent, engagé sur des thématiques sociales d’actualité. Javier Bardem campe avec génie les facettes paternaliste et machiavélique de son personnage. Un vrai régal.
C'est un film à l'ancienne, sans effets spéciaux, tout est classique, même l'impression visuelle semble plus proche d'une projection d'un film Italien des années soixante-dix que d'une quelconque superproduction du vingt et unième siècle. L'entreprise de balances pourrait être désuète bien sûr, mais tout est crédible puisqu'elle a même réalisé sa transition à l'électronique ... la livraison des composants électroniques prend une grande place dans l'histoire! Mais le sujet garde sa pleine pertinence dans les dizaines de milliers d'entreprises d'une centaine de personnes qui naviguent entre le paternalisme d'une PME et l'indifférence d'un grand groupe. Il y a des incohérences certes, mais le patron omniprésent avec ses intuitions mais aussi ses erreurs monumentales, est magnifiquement croqué dans la société espagnole qui superpose encore des traditions et des dérives modernistes. Ce que j'ai aimé, c'est l'avancée de plus en plus intriquée de plusieurs affaires dans lesquelles se complait le supposé "bon patron", sans qu'on sache finalement si cela va finir très mal, ou que cela se résoudra dans une sorte d'happy end". Les deux voies sont possibles jusque dans les dernières scènes et on ne saura pas bien si le patron a conscience de ce qu'il est, ou fait, même si ... la dernière scène, mutique?
J'y suis allée sans grande conviction en lisant juste le synopsis, mais comme je trouve Javier Bardem excellent, il m'a motivé. La bonne surprise, je n'ai pas vu le temps passer avec cette histoire qui est finalement basée sur quelque chose de tout à fait banal : le quotidien d'un patron et d'une entreprise.
Finalement le personnage principal est travaillé et Javier Bardem comme toujours excellent, on rentre dans l'histoire avec des mini péripéties cyniques pour rythmer le film. Décidément le cinéma espagnol, j'accroche souvent, ça change de nos scenarios et du rythme habituel.