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Christoblog
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2,0
Publiée le 28 juin 2022
Le nouveau film de Fernando Leon de Aranoa a triomphé lors de la dernière cérémonie des Goya (l'équivalent de nos César), puisqu'il a remporté six statuettes, dont celle de meilleur film 2021.
El buen patron est une farce caustique, dans laquelle le patron d'une petite entreprise manoeuvre pour obtenir un prix d'excellence régionale, n'hésitant pas à prendre les décisions les plus cruelles.
L'usine fabrique des balances (ce qui donne lieu à plusieurs variations évidentes autour de l'équilibre et de l'équité). Elle est filmée un peu comme dans un Wes Anderson, à coup de travelings de toutes formes. La décoration artistique du film accentue son aspect un peu factice : costumes très expressifs, décors top much, personnages parfois réduit à des silhouettes caricaturales.
Le résultat n'est pas déplaisant à regarder, Javier Bardem étant comme souvent assez convaincant dans son rôle de jovial salaud. J'ai eu toutefois un peu de mal à saisir les raisons du phénoménal succès du film en Espagne, ses enjeux narratifs étant à mon sens trop éloignés de la réalité pour vraiment interpeller (la violence du capitalisme outrancier sont autrement plus réalistes dans le récent Un autre monde).
L'aspect le plus réjouissant du film réside sûrement dans l'invention de deux personnages secondaires encore plus ambitieux et sans scrupule que le patron : le caractère décidément très noir de la pochade y gagne encore quelques degrés de méchanceté.
Le film est épisodiquement drôle, il peut donc être distrayant si vous n'avez rien de mieux à vous mettre sous les yeux.
« El buen patrón » réalisé par Fernando León de Aranoa (2022). Je suis sorti un peu désemparé de ce film de 2 h et pour ma part on est au-delà du paternalisme exacerbé. J’ai eu l’impression que dans cette usine de balances, tout le monde enc... tout le monde mais qu’au final ça fonctionnait apparemment bien du moins lors de la visite du groupe d’experts et la remise d’une médaille d’excellence régionale. J’avoue ne pas bien comprendre les éloges et les Goyas reçus par cette comédie « familiale » espagnole … et dans la salle personne n’a ri.
La semaine difficile du patron d'une entreprise fabriquant des balances : Juan Blanco se targue d'entretenir des relations quasiment familiales avec les employé.e.s de l'usine familiale dont il a hérité et il doit recevoir d'un jour à l'autre la visite de l'équipe chargée de décerner à une entreprise le prix d'excellence de la région MAIS, un comptable licencié au cours d'un plan social ne veut pas entendre parler de ce licenciement et de la prime qu'on lui a allouée et il campe devant l'usine en faisant grand bruit et en déployant des banderoles vengeresses, MAIS le chef de fabrication part en sucette parce que sa femme le trompe, MAIS une très belle stagiaire vient d'arriver, faisant grand effet sur le quinquagénaire qu'il est sans qu'il se rende compte que c'est la fille d'amis de la famille et qu'il l'a tenue sur ses genoux lorsqu'elle était bébé. J'aurais aimé davantage cette comédie grinçante et récompensée 6 fois lors de la cérémonie des Goyas 2022 si le film avait gardé tout du long l'indéniable qualité dont il fait preuve pendant sa première moitié. Malheureusement, au bout d'une heure, ce film trop long part plus ou moins en vrille, devient répétitif et arrive même à perdre son côté corrosif. C'est vraiment dommage, d'autant plus que Javier Bardem est plutôt convaincant dans le rôle de Juan Blanco, ce patron qui se décrit lui-même de façon très positive mais qui, finalement, a une conception très verticale du pouvoir et qui ne crache même pas sur le droit de cuissage.
Bien sûr, Xavier Bardem est talentueux. Bien sûr, son jeu est subtil, tout en finesse. Pour le reste, il y a l'histoire qu'on nous sert, sous l'angle de rapports patron-employés frelatés, histoire qui ne cesse de s'enliser, de manière répétitive, dans les histoires de fesses. À tel point qu'on en oublierait comment l'hypocrisie et la manipulation mentale du boss auront amené un drame. À tel point que l'ennui m'avait gagné dès la moitié du film.
On entre ensuite dans un univers édulcoré du monde de l'entreprise où le rêve du libéralisme et du capitalisme fonctionne à merveille, où tous les employés semblent heureux (ou presque !) comme leur patron qui est évidemment un père pour tous. Ainsi, alors que tout semble aller au mieux, tout va commencer à se fissurer, puis à se briser jusqu'à une fin aussi sarcastique que caustique. Les employés se laissent finalement moins prendre pour des moutons, tandis qu'on s'aperçoit que vie personnelle et vie professionnelle sont forcément liées pour le meilleur sans doute mais surtout pour le pire. Le scénario est implacable, merveilleusement écrit, avec des situations aussi cocasses que savoureuses, aussi ironiques que drôles. Le seul gros bémol vient du dénouement final (avant l'enterrement), car comment on peut imaginer que la Police n'enquête pas sur Blanco ?! Invraisemblable... Mais à part ça Fernando Leon de Aranoa signe une comédie dramatico-sociale jouissive et pertinente à voir et à conseiller. Un très très bon moment. Site : Selenie
Julio Branco (Javier Bardem) est le patron charismatique d’une petite entreprise familiale de balances industrielles. Déjà couvert de prix, il aspire à une nouvelle récompense qu’un jury lui décernera peut-être sous huit jours. Mais d’ici là, les tracas s’accumulent qui menacent le bon déroulement de la visite du jury : le fils d’un fidèle employé a été arrêté par la police, son bras droit est à la dérive depuis que sa femme menace de le quitter, une nouvelle stagiaire a tapé dans l’oeil du patron….
Meilleur film, meilleur réalisateur, prix d’interprétation masculine : "El buen patrón" a fait un carton plein aux derniers Goyas espagnols. Peut-être l’un des plus grands acteurs contemporains, Javier Bardem y livre une prestation inoubliable. Il réussit l’incroyable défi de rendre sympathique un personnage foncièrement antipathique : un patron dont le seul talent est d’avoir hérité de son père une entreprise familiale. Avec chacun des employés de sa petite entreprise, il se montre tour à tour paternaliste et intraitable. Est-ce le trait d’une personnalité hypocrite ou perverse ? Même pas. Et c’est là que le personnage de Julio Branco est diablement intéressant : Javier Bardem incarne un « brave type » pétri de bonnes intentions qui a juste envie que tout rentre dans l’ordre. À notre corps défendant, on prend très vite son parti et on se surprend à espérer avec lui que tous ses soucis disparaissent d’ici la visite du jury censé consacrer sa réussite.
Même si la fin du film est d’un délicieux cynisme, le procédé a toutefois ses limites qui sont vite atteintes. Le talent de Javier Bardem a beau être immense, les ressorts qui animent son personnage sont assez pauvres. Le film aurait pu basculer dans un autre genre, plus sombre. Il reste dans le même registre : celui de la comédie noire. Sa cohérence est paradoxalement sa dernière faiblesse.
Acteurs bien , Bardem très bien.Cette histoire de patron bienveillant avec son personnel et trop gentillette. Dommage , cela aurait bien avec soit un patron très bienveillant ou au contraire un patron totalement cynique. La , c'est un entre deux qui devient ennuyeux dans la durée.
On peut voir "la danse des chevaliers" de Prokoviev comme le point d'orgue de cette comédie qui tourne à la tragédie . Un peu comme Roméo et Juliette qui commence aussi dans l irreverence pour se terminer dans la souffrance. Quand à la balance qui symbolise la justice, elle est bien déréglée, victime de la corrosion qui règne dans les relations professionnelles.
La balle qui n'a pas besoin d'être tirée mais qui suffit à tromper le système en faveur de l'élite qui la détient, menaçante, m'a semblé une excellente métaphore du pouvoir et de sa violence invisible.
C’est une réalisation de Fernando León de Aranoa qui dirigera Javier Bardem, après Les lundis au soleil et Escobar. El Buen Patrón a remporté six Goya pour le meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur scénario, meilleur montage et meilleure musique.
De nos jours, on parle toujours du côté de plus en plus impersonnel des entreprises. Dans ce cadre, El buen patrón va nous montrer que l'entreprise au fonctionnement patriarche n'a pas disparu. En revanche, cela ne veut pas forcément dire que c'est positif. Rêver de gagner un énorme prix pour combler son ego va faire que le patron modèle réveille vite ses vices.
C'est une très bonne satire sociale qui nous est proposée venant d'Espagne. Quelques passages sont tellement cyniques que forcément cela porte à rigoler. Après tout, on aime dire “il vaut mieux rire qu’en pleurer”. Ce film montre tous les défauts que peut avoir un système patronal en ayant une omniprésence du pouvoir. Quand vous donnez trop dans les mains d'un seul homme cela peut partir dans tous les sens.
Javier Bardem est génial dans le rôle de ce patron. Il va clairement le sublimer par son jeu. Ce personnage sous ses airs d'anges est en réalité bien maléfique. Il n'a aucune limite quand il s'agit d'atteindre son but. Son empathie envers le personnel est simulée et il ne regrette jamais le mal qui peut causer autour de lui. Alors qu'il aurait pu tomber dans l'excès, les propos vont toujours être bien pensés. En plus de cela, les personnages secondaires vont venir rajouter du peps à l'histoire. Ils vont présenter différents cas de situation plausible dans la vie d’une entreprise.
Beaucoup d'émotions vont ressortir les différentes situations. Cela déchire le cœur de voir comment sont traités les différents employés. Il y a même de la rage quand on voit l'impunité de ce patron. Il peut faire ce qui lui chante sans que cela ne lui retombe dessus. Attention tout de même à la roue du destin. On est donc impatient durant tout le film en espérant que le retour du bâton soit le plus dur possible pour lui.
Même si je l'avais trouvé un peu trop didactique et presque timide dans son film "Escobar" en 2018 (déjà avec Javier Bardem d'ailleurs), j'avais néanmoins pu découvrir "la patte" du réalisateur espagnol Fernando León de Aranoa. Nous allons ici suivre le patron d'une petite fabrique de balances dans son quotidien avec ses employés, qu'il prétend traiter comme ses propres enfants. Comme une commission d'inspection doit passer en fin de semaine pour décerner un prestigieux prix d'excellence patronale, c'est l'occasion pour ce chef d'entreprise de tenter de régler tous les conflits de son usine... à sa manière !! Délicieusement cynique, radicalement sarcastique et doté d'un scénario ciselé à la perfection, ce long-métrage est un petit bijou pour ce qui est de nous faire voir l'envers du décor d'un soi-disant patron social et attentionné. Javier Bardem est, comme souvent, brillant dans le costume de cet entrepreneur confronté aux limites de ce qu'il considère comme de la bonne gestion du personnel. Je n'ai pas vu les 120 minutes passer : un film succulent et follement amusant de bout en bout ! Site CINEMADOURG.free.fr
Voilà un vrai bon film. Un sujet est traité ; on ne s'en écarte à aucun moment. Brillamment joué par Javier Bardem, mémorable en tout depuis vingt-cinq ans, dont son rôle de cinglé de première dans "No country for old men". Là, il fait le "bon patron". Mais qu'on n'imagine pas pour autant que c'est un rôle et un sujet pépères. C'est l'exact contraire. La gestion de son entreprise en "bon père de famille", comme il le clame, est savamment démontée. Savamment, c'est-à-dire avec une extrême finesse, avec beaucoup de retenue, sans effets de manches, sans morale de l'histoire, sans justice officiellement bafouée. Sauf un effet de manche musical à un moment dramatique : la danse des chevaliers dans Roméo et Juliette (Prokofiev). On invoque souvent dans le film le principe d'incertitude de Heisenberg. Ce principe de base de la physique quantique transposé ici en psychologie. Ce qui donne en gros : les gens ne sont pas en réalité tels qu'on les perçoit. D'ailleurs qui ne douterait pas d'un père de famille qui dit comprendre son ado de 15 ans, alors qu'il ne supporte pas une fauvette qui passe par là ? C'est ainsi qu'il y a beaucoup de violence derrière les sourires du film. Mais tout comme il y a une violence derrière un héritage ーc'est déjà le cas du personnage principal, qui n'a jamais fait d'efforts pour hériter de l'entreprise de son père... Quand on y pense après coup, on retrouve un écœurement qu'on a ressenti à plusieurs occasions, mais qui a fini par se diluer dans le cours des choses, dans le film. Le cours des choses, tel qu'il est tout autour de nous, dans la vie réelle. À voir en V.O. A.G.
Les dialogues sont un vrai délice dans cette comédie noire habilement construite et à l'humour grinçant à souhait sur les misères du monde du travail, Javier Bardem et Fernando León de Aranoa = mention d'excellence pour leur interprétation. Une comédie acide et amère vraiment réussie malgré quelques petites longueurs éparses.
C’est un film comme je les aime, un scénario réaliste qui montre l’interaction entre des personnes selon le moment et leur vision de la vie. Les acteurs jouent très juste et on s’attache à leurs histoires. C’est un bon moment de cinéma.
Une bonne comédie au milieu d'une usine de balances (au sens propre ou figuré ....) d'un Xavier Bardem grisonnant en "bon" patron. On passe un bon moment avec un scénario original.