Guillaume Canet s'offre une séance chez le psy à la vue de tous, enfin, presque : essayez de savoir ce qui tient du fictif (les troubles du personnage) ou de l'autobio cathartique (les troubles de Guillaume himself)... Pas évident, et rien ne vient contrer cette impression d'être la personnification du journal Closer, un micro tendu au-dessus de l'épaule du psychanalyste. Lui (le film... ce titre est vraiment pénible quand on en parle) est un peu comme Rock'n Roll, son film sur ses histoires (drôles comme tristes) de couple avec Marion Cotillard, car il floute volontairement la frontière du réel et du fictif, ce qui était surprenant la première fois, depuis... On s'est lassé. En-dehors de son scénario hasardeux, on constate que le film manque de punch, d'envie, se complaît à geindre au point d'en faire un divan de psy mollasson. L'idée d'être accablé par les fantômes de nos amis, ex-compagne, mais aussi par soi-même, est pourtant bien pensée, facilement identifiable (qui ne s'est jamais considéré à la troisième personne, pour faire un point, ou pour se comparer aux autres ?), et compte son lot de petites histoires tristes. Très simplement, on imagine que l'impression d'ego qui émane de Lui (le film) aurait pu être contrée par le fait d'embaucher un comédien tiers, surtout quand on est déjà réalisateur et scénariste (n'est pas Dolan qui veut, ce dernier pouvant s'offrir le luxe de l'auto-fiction cathartique car il sait détourner notre regard sur sa mise en scène, sur les émotions fortes, sur les autres personnages... Ici, on n'a à regarder que le personnage principal qui boude, sans réelle réalisation). On sauvera quand même le trucage du dédoublement de Canet à l'image, bien fait, et le côté hallucinatoire de la séance de psy qui était, à la base, une bonne idée. Le résultat sera quand même ce film tiède, mou, plaintif, jamais drôle ni triste, et à la réalisation minimale. Remettez-nous Dolan, vite.