Pendant l’invasion du Liban par l'armée israélienne en 1982, dans une école privée en périphérie de Beyrouth, Wissam, onze ans, tente de confesser son amour à l’une de ses camarades de classe. Au même moment, ses professeurs, qui partagent un différend politique, essayent de masquer leurs craintes.
C’est le premier long-métrage du Libanais Oualid Mouaness, qui avait réalisé des courts métrages et produisait des vidéos musicales. Il a écrit le scénario de Liban 82.
J’ai trouvé ce drame libanais vraiment bien
Les événements vont se dérouler durant la Guerre du Liban qui s’est étalé durant 15 ans de 1975 à 1990 avec des interruptions. Pour ce film, nous allons directement en 1982, les heures avant l’intervention militaire Israélienne. Celle-ci avait envahi le Sud Liban le 6 juin 1982 afin de se battre sur le territoire Libanais contre les forces Syriennes et Palestinienne. Israël était à l’époque soutenue par des milices chrétiennes libanaises pour combattre l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). Ceux-ci fu rejoint par des combattants communiste Libanais. Une scission qui marqua le pays durant des générations. Au total, cette année de 82 vi plus de 2.700 morts parmi les deux camps. Les estimations pour les 15 ans de la guerre du Liban font état entre 120.00 et 150.000 morts.
J’ai adoré le concept de nous mettre le jour même du déclenchement des combats, mais jute quelques heures avant alors que ce n’était pas prévisible. Au sein de cette école, on va voir le quotidien d’une journée se mêler avec les prémices d’une guerre. Tout cela sera donc vue du point de vue d’un professeur mais surtout des élèves de cette école primaire. Le principe m’a rappelé un peu Mon ami Machuca. On va se présenter devant de multiples situations qui laissent pressentir une scission en cours dans la société libanaise. Que ce soit entre deux professeurs ou la façon dont certains jeunes parlent d’autre parties du Liban. On ne peut pas mettre de mot dessus mais on sent que l’atmosphère n’est pas sereine. D’ailleurs tout cela se dévoile au fur et à mesure que la tension va monter. Après, j’aurais aimé le film soit un chouilla plus actif. C’est vrai qu’il prend vraiment son temps par moments.
En revanche, quand tout se déclenche, cela va être émotionnellement fort. Les conditions de chacun vont vraiment être mises en avant. On va voir l’angoisse des professeurs comprenant ce qu’il est en train d’arriver et les conséquences que cela aura. Nadine Labaki, que nous avons pu voir en 2018 dans Capharnaüm, est remarquable. Elle prône un Liban unifié contrairement à d’autres adultes. C’est surtout à travers le petit Wissam qu’on va être le plus impacté. Le regard d’un enfant sur un conflit d’adulte. Au départ, aucun élève ne réalise la portée de cette journée, trop paniqué dans le chaos ambiant. Mohamad Dalli est impeccable dans ce rôle.
J’ai aussi apprécié la mise en valeur de l’environnement. Le son va être utilisé de façon judicieuse. En effet, il va représenter le danger de cette guerre. Chaque fois qu’un avion passe, le bruit est assourdissant, et on s’attend au pire. Des moments de grande pression pour les protagonistes. Cela donne une sensation d’immersion. On se met à la place des Libanais voyant leur pays se transformer en champs de bataille. La fin est métaphorique avec le fameux dessin de Wissam, comme la métaphore d’un être fantasmé pour protéger, contre s'assaillant, un pays en souffrance.