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Olivier Barlet
299 abonnés
396 critiques
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4,5
Publiée le 11 octobre 2021
Ce documentaire multiprimé de Lina Soualem est passionnant de bout en bout. Profondément émouvant en même temps que drôle et donc distancié, il laisse une trace humaine, sensible et profonde. (lire la critique complète sur le site d'Africultures)
Les premiers pas de Lina Soualem en tant que réalisatrice sont très prometteurs, "Leur Algérie" s’avérant un portrait tendre et délicat d’une histoire familiale tout en permettant aux spectateurs de ressentir le côté universel qu’il y a dans cette histoire. Après la famille de son père, on attend sans grande crainte d’être déçu le portrait de la famille de sa mère, le côté palestinien de ses origines, qu’elle est en train de réaliser.
Lina Soualem est la fille du comédie Zinedine Soualem. Elle filme ses grands-parents, Aïcha et Mabrouk, des immigrés algériens installés à Thiers en Auvergne depuis les années cinquante, qui, après plus de soixante années de vie commune, décident de se séparer.
Le très justement titré "Leur Algérie" peut se lire à trois niveaux.
C'est d'abord, comme son titre l'annonce, le témoignage de deux immigrés, au crépuscule de leur vie, sur leur exil en France, la décision jamais totalement assumée de s'y installer définitivement et la façon d'y avoir amené avec eux "leur" Algérie. À ce titre est particulièrement intéressante la justification qu'ils donnent à leur retours de plus en plus épisodiques au bled et à leur peu de soin à transmettre à leurs enfants la langue et la culture algériennes : "Quand on nés Algériens, on est Algérien, pas besoin d'y aller pour ça [ou d'en parler la langue]". "Leur Algérie" trouve ainsi légitimement sa place dans une histoire de l'immigration algérienne encore en cours de réalisation, où les documentaires filmés seront aussi utiles que les thèses écrites.
Plus anecdotiquement, "Leur Algérie" s'inscrit dans un espace bien particulier. Il se déroule à Thiers, une petite ville industrielle jadis capitale de la coutellerie qui, comme tous les centres industriels en manque de bras, fit appel dans l'après-guerre, aux travailleurs maghrébins. L'industrie est aujourd'hui en déclin sinon en faillite et la coutellerie n'est plus qu'une attraction pour touristes.
Enfin et surtout, "Leur Algérie" est le portrait de deux êtres, Aïcha et Mabrouk, unis l'un à l'autre par un mariage arrangé et qui ont partagé une vie sans amour. Le constat est cruel et la caméra de Lina Saoulem souvent impudique qui pousse ses deux grands-parents dans ses retranchements. La vieille femme lui oppose un fou rire nerveux et cache son visage dans ses mains. La stratégie de fuite de son grand-père est toute différente : il se mure dans son silence. Un silence qu'il a semble-t-il affecté toute sa vie, une vie de dure labeur, une vie pleine de rancœur, une vie que l'arrivée de ses enfants ne semblent même pas avoir égayée. Une vie sans bonheur.
Film documentaire intimiste d'une grande sensibilité! On passe du rire aux larmes avec des moments vraiment très drôles. Les personnages surtout la mamie sont très attachants. Une vrai réflexion sur l'immigration, l'exode et l'identité avec tout ce que cela peut engendrer. En outre, ce film permet également de mieux comprendre les rapports entre la France Algérie.
Très beau documentaire sur les grands parents de la réalisatrice. Lina Soualem nous fait découvrir ses grands parents, entre un grand père peu bavard et une grand mère qui est tout l'inverse volubile et rieuse. On suit leur parcours entre installation en France et retour hypothétique au pays. De belles images de la région de Setif sous la neige, loin des cartes postales ensoleillées que l'on peut se faire de l'Algérie.
C'est le premier film de cette réalisatrice d'origine algérienne qui est la fille du comédien Zinédine SOUALEM. Dans ce documentaire, elle filme et interviewe ses grands-parents arrivés en France après la guerre pour tenter de connaître leur histoire et leur parcours de vie qu'elle ne connaît pas. C'est filmé avec beaucoup de tact par la réalisatrice et cela nous permet de découvrir le parcours de cette vie d'exil.
L'Algérie du film est celle dont se remémorent les grands parents de Lina Soualem, faite de souvenirs lointains, de brefs témoignages sur la guerre et sur l'histoire qui les a conduits de Laaourem, du coté de Sétif, jusqu'à Thiers. Aïcha, la grand-mère, est superbe, entre un regard souvent inquiet de ce qui peut advenir -et peut-être déçu de ce qui est advenu-, ses émotions cachées sous des fous-rires. Mabrouk, taiseux comme un sphinx, se laisse parfois aller à de beaux sourires, mais néglige, refuse même de dire à son fils qu'il est content de retrouvailles familiales...
Leur Algérie c'est aussi celle que portent en eux leur fils, l'acteur Zinedine Soualem, et leur petite fille Lina, une part inaltérable d'eux-mêmes.
J'ai été bien plus sensible à cette ambivalence algéro-française, à cette vénération pour les origines multiples qu'en regardant ADN de Maïwenn.
Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. Ensemble ils étaient venus d’Algérie en Auvergne, à Thiers, il y a plus de 60 ans, et côte à côte ils avaient traversé cette vie chaotique d’immigré.e.s. Pour Lina, leur séparation est l’occasion de questionner leur long voyage d’exil et leur silence.
C’est la première réalisation de Lina Soualem. Elle a joué dans plusieurs films dont récemment Tu mérites un amour en 2019.
J’ai trouvé ce documentaire vraiment pas mal.
Une chose est sure Leur Algérie prend un véritable parti pris qui ne va pas laisser de marbre. En effet, Lina Soualem met une touche extrêmement personnelle dedans. Il faut dire qu’elle filme ses grands-parents donc forcément cela ne peut que venir du cœur. On le sent dans la tournure prise mais surtout la façon douce et bienveillante de s’adresser à ces deux êtres chers. Le problème est que ça ne peut convenir à tout le monde. En effet, il faut réussir à rentrer dedans et ce n’est vraiment pas évident.
La plupart du temps, j’avais plus l’impression d’avoir affaire à un journal intime plutôt qu’à un documentaire. Certains seront fans de ce choix mais ce n’est pas mon cas. J’aime avoir ce côté plus de recul qu’à un documentaire. Quitte à raconter une histoire de proches, un film aurait été peut-être plus adapté. Les anecdotes vont s’enchainer sans que vous arriviez à vous sentir impliquer. De plus, il n’y a pas vraiment de construction. Tout se fait au fur et à mesure.
Alors attention, je ne dis cependant pas que la parole d'Aïcha et Mabrouk n’est pas intéressante. Forcément, ils ont une belle expérience et c’est agréable de les entendre la partager. C’est juste qu’en terme de documentaire, cela n’apporte pas grand-chose, d’où le fait que je pense le format n’est pas adapté. Par contre, l’émotion va être au rendez-vous. On partage plusieurs séquences vraiment touchantes. Honnêtement, ces passages permettent d’avoir une opinion globale positive. J’ai même eu la satisfaction de voir apparaitre Zinedine Soualem. En effet, Lina est sa fille. C’est un acteur que j’apprécie beaucoup.
En matière de réalisation Lina Soualem a fait un travail remarquable. Il y a un talent de la mise en scène pour illustrer les souvenirs. J’ai beaucoup aimé la manière dont elle transmet par l’image. On retrouve un côté très apaisant qui va bien avec le style. À défaut d’apprendre sur un sujet, j’ai au moins pu faire écouter mon cœur.
De Lina Soualem, la petite-fille avec Zinedine Soualem le fils. Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. Ensemble ils étaient venus d’Algérie en Auvergne, à Thiers, il y a plus de 60 ans. Pour Lina, leur séparation est l’occasion de questionner leur long voyage d’exil et leur silence.
Trés beau film sur l'exil et la difficulté de raconter à ses enfants et petits enfants l'Algérie, la necessité de partir, la pauvreté sous le joug colonial... Lina dresse un portrait émouvant et souvent drôle de ses grands-parents, c'est tellement réussi qu'à la fin on se sent un peu de la famille...
Film touchant dans lequel la grand- mère de la réalisatrice est splendide ! J'ai ri et pleuré avec elle ! Le grand père élégant et peu bavard a accepté de faire domicile séparé imposé par sa femme... Ce que femme veut, Dieu le veut ! La tendresse pudique qui les unit est palpable. J'ai adoré la scène où le fils se fait caresser la tête par sa mère ! Film à voir !
Un magnifique documentaire familial, intime et émouvant. Une douce image qui parle d’exil, de déracinement, le film est simple et percutant. Une histoire qui parlera particulièrement aux petits enfants d’algériens A voir absolument !