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Kurosawa
583 abonnés
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4,5
Publiée le 4 décembre 2015
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scénario de "Parle avec elle" est improbable. Que deux femmes soient simultanément dans le coma et que les hommes qui les aiment deviennent amis paraît inimaginable, à l'instar des deux dernières péripéties, qui donnent au film deux directions : l'une étant tragique et l'autre possiblement heureuse avec l'annonce d'une troisième histoire d'amour. Ces renversements osés révèlent une sensibilité double, celle des personnages d'abord, fragiles et émouvants, désespérés et solidaires; et celle du cinéaste, délaissant le baroque de "Tout sur ma mère" pour faire usage d'une mise en scène non moins audacieuse, avec ce choix singulier de recourir à un style elliptique tout en faisant durer certaines scènes, mais aussi plus sobre, dans le but de s'accorder à des personnages loin d'être excentriques. Et si le film ne m'émeut pas beaucoup dans les nombreuses scènes à l'hôpital ou dans la tentative de séduction de Benigno (formidable Javier Cámara), il finit par me bouleverser dans son final qui réconcilie la vie et la mort, et qui nous fait comprendre l'importance de cette histoire d'amitié entre les deux hommes, deux personnages torturés et liés pour toujours. "Parle avec elle" dit l'amour fou que l'on porte à une personne, l'amour déraisonné, absurde; il est aussi un formidable portrait d'hommes, attachés à ces femmes qu'ils ne peuvent oublier et hantés par les souvenirs destructeurs et le spectacle qu'ils regardent. Ces hommes, Almodóvar les aime et partage cet amour avec le spectateur. Quant au message qu'il lui adresse, il est aussi clair que déchirant : pleure avec eux.
Il y a quelque chose qui m'a perturbé dans ce Almodovar... Le film est parfaitement maitrisé techniquement comme d'hab': mise en scène, direction d'acteurs etc... Mais cette histoire de Benignio me laisse un doute quant aux intentions du réalisateur: Aucune antipathie vis à vis de son personage, il ne fait sentir à aucun moment que le geste de cet infirmier est horrible et intolerable. Ca me fait encore froid dans le dos quand je pense au regard, à l'attitude de ce Benignio.... Je ne sais pas que penser de cette neutralité d'où mon avis mitigé sur le film lui-même qui pourtant comme je l'écrivais avant, il ne manque pas de qualité ce film! Un film dérangeant....
Le scénario est là, même si la tournure se laissera deviner très rapidement, mais son traitement ne fera pas preuve d'une grande ingéniosité. "Parle avec elle", une fois le dénouement compris, ne sera pas loin de nous plonger dans le même état que ces deux femmes... J'exagère un peu, mais les choses sont amenées avec tellement de facilités, et sans la moindre surprise, que le film, malgré son potentiel, en deviendra peu entraînant. Pas vraiment de risque côté mise en scène, pas vraiment d'extase à l'arrivée de l'intrigue, même si le film se veut simple et réaliste afin de frapper davantage le spectateur, le résultat en ressortira malheureusement lui aussi, trop simple. Le cinéaste a du mal à me convaincre et à m'embarquer sous ses thèmes abordés, pourtant, aussi intéressants soient-ils.
Un film puissant où les bons et les mauvais se côtoient pour plonger le spectateur dans l'hésitation constante. Les personnages ne sont pas descriptibles, ils sont complexes : humains. Une réussite totale de suspense et d'émotion.
On part avec 2 histoires qui se rejoignent mais à vrai dire l'une semble là en bouche trou. Sur ce coup Almodovar ne parait pas très inspiré. Arrive la véritable intrigue plus accrocheuse mais au final elle laisse plus de questions que de réponses et à la réflexion le procédé du réalisateur s'avère tordu.
Véritable tragédie moderne, Parle avec Elle est un magnifique film. Comme d'habitude chez Almodovar les sensibilités des deux sexes sont étudiées, entremêlées, s'entrecroisent. Une histoire d'amour passionnelle mais sans un mot qui découle sur une affaire de viol ambiguë ; une histoire d'amitié magnifique qui dure jusqu'à la chute ; un amour brisé par la Corrida... Les données de ce film ne sont pas compliquées mais Almodovar avec son sens de la précision et son oeil si personnel a su les rendre passionnantes. Tout cela avec la culture espagnole, des musiques sublimes et des images marquantes. Splendide.
Almodovar est décidément un humaniste. Avec grâce et subtilité, il parvient à susciter en nous de la sympathie pour ce que l'on pourrait appeler, en termes froids et cliniques, un psychopathe. Les personnages portent (et pour cause) moins de force de vie que dans "Volver" ou "Tout sur ma mère" : l 'on effleure, sans y toucher complètement leur complexité.
C'est un bon film le scénario est bien écrit et arrive à nous surprendre avec un thème pas facile même si je trouve que ça manque d'émotion pour ma part. J'ai adoré Javier Camara et son personnage de Benigno qui est intriguant, complexe et travaillé car avec un tel personnage le film aurait pu prendre énormément de directions différentes et celle choisi n'est pas la plus facile mais Almodovar s'en sort parfaitement.
Comme seul lui sait le faire, Almodovar entrecroise quatre destins à un travers un mélodrame sublime et bouleversant. Oscar du meilleur scénario et César du meilleur film étranger. Pas anodin !
J'appréciais pas trop le début quand j'ai compris qu'une des femmes baigne dans la tauromachie, une torera vedette, parce que je supporte pas cette pratique. D'ailleurs le film a été critiqué pour cela, par des associations de défense des animaux. Bref, après, tout prends une autre trajectoire au fil de l'histoire, Almodóvar m'a une énième fois conquis, Oscar du meilleur scénario original en 2003, et je comprends mieux. Les acteurs sont perméables, puis aussi une superbe passage muet en noir et blanc. Le titre pouvait être Je veux rester en toi.
Je suis étonnée de voir les critiques au sujet de ce film, il ne se place pas du tout en faveur du viol. Dans tous ses longs métrages, Pedro Almodovar parle de la psychologie des êtres humains, il en est de même pour "Parle avec elle". Les humains sont des êtres complexes et il n'y a pas de "gentils" d'un côté et de "méchants" de l'autre! L'humain est fait de nuances et c'est ce dont parle ce film! C'est vrai q'un tel sujet n'est pas facile à traiter mais Almodovar a su le traiter de façon objective, sans jugement et avec beaucoup de sensibilités pour en faire un film bouleversant et qui marque les esprits.
Un film vertigineux mené de main de maître. Après Tout sur ma mère, on s'aperçoit qu'Almodovar a pris un virage radical. Parfaitement maître de son art, il décide de traiter des sujets profonds et s'attèle à des histoires enchevêtrées et temporellement complexes. C'est donc le cas ici et le réalisateur fait montre, dans cet exercice, d'une maîtrise époustouflante. Le scénario est déroulé avec une fluidité naturelle incomparable et le rythme est sublimement distillé. Encore une fois, le sujet est dérangeant et met à nu les tréfonds de l'âme humaine. Le propos est délicat, la caméra discrète, les plans sublimes... mais l'émotion est une peu restée à la porte pour moi. Tous les acteurs sont au diapason et délivrent une prestation excellente.