Comme son titre l’indique, I am Greta (2021) est un documentaire retraçant le parcourt atypique et hors du commun de la jeune Greta Thunberg (qui a fêté ses 18ans en début d’année). Elle s’est d’abord fait connaître en Suède lorsqu’elle a débuté (à 15ans) la « Skolstrejk för klimatet » (la grève scolaire pour le climat) où chaque vendredi, elle venait manifester devant le parlement suédois contre l’inaction face au changements climatiques. Rapidement, les médias s’en sont fait l’écho et l’onde de choc s’est propagé. Elle devient rapidement la figure de proue de la nouvelle génération qui veut se battre pour un avenir meilleur, l’avenir de la planète.
Greta n’est pas une enfant comme les autres. Diagnostiquée autiste (elle est atteinte du syndrome d’Asperger), très rapidement elle voue une obsession pour l’écologie et les changements climatiques. Elle acquiert rapidement une renommée internationale et fédère des millions de jeunes à travers le monde. Des manifestations voient le jour aux quatre coins du globe, ne laissant pas indifférents les hauts dirigeants et autres organisations. Si bien qu’elle se retrouve très vite invitée à participer à des sommets ou à des conférences climatiques, notamment à la COP24 de 2018 en Pologne voir même aux Nations Unies en 2019 à New York.
Le réalisateur suédois Nathan Grossman s’est très rapidement intéressé à elle (au tout début de sa grève scolaire) pour au final, nous restituer un portrait très intéressant sur cette adolescente investie et passionnée. Le film nous permet de voir l’évolution de Greta, de ses débuts (avec sa grève solitaire à Stockholm) à son statut d’icône planétaire, aussi bien adulée que décriée (on parle très souvent de manipulation de la part de ses parents).
Nathan Grossman la suit partout où elle va, de la Suède à la Pologne, du Danemark en passant par la France (sa rencontre avec Emmanuel Macron), de l’Angleterre en passant par l’Italie jusqu’aux États-Unis. La caméra est au plus près d’elle, de ses moments de doute, de faiblesse, de peur, de tristesse, d’émotion et de rire, le réalisateur dresse le portrait d’une fillette touchante, obnubilée voir passionnée par combat qu’elle mène (il n’y a qu’à voir son émouvant discours devant la commission européenne ou celui aux Nations Unies).
Le film nous montre les bons côtés (ses différentes rencontres notamment) mais ne nous épargne pas le revers de la médaille d’une telle (sur)médiatisation. Adolescente mûre pour son âge, Greta en prend pour son grade aussi bien dans les médias que sur les réseaux sociaux, donnant lieu à des propos gerbatoires et honteux (on parle quand même d’une gamine de 15ans), notamment lorsque Bernard Chenebault (ex-président de l’association Les Amis du Palais de Tokyo) déclarait en 2019 "J'espère qu'un désaxé va l'abattre").
Alors certes, tout n’est pas irréprochable dans sa bataille contre l’inaction face au changements climatiques (on pourra notamment faire référence à son trajet en voilier pour relier l’Angleterre à New York qui, sur le papier semble être une belle opération de comm’, mais qui n’en reste pas moins aberrant puisqu’il aura fallu expédier un nouvel équipage (par avion) et rapatrier les skippers du premier trajet par avion !), mais force est de constater que le combat que mène Greta est beau, juste et nécessaire.
Après, le documentaire est loin d’être irréprochable et a tendance à brasser du vent inutilement (notamment la première partie et les innombrables trajets en voiture entre Greta et son père).
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