Avait-on besoin d'un documentaire sur Greta Thunberg ? La question, au minimum, mérite d'être posée. La réponse n'a rien d'évidente. En 2018, Le réalisateur suédois Nathan Grossman avait entendu parler d'une jeune lycéenne qui avait décidé d'entamer une grève scolaire pour le climat, et il avait vu là un bon sujet pour un court-métrage documentaire. Lorsque ce combat, au début totalement solitaire de la part de Greta, a pris une ampleur mondiale, le réalisateur était là, il a continué à suivre celle qui était devenue l'égérie de la lutte contre le réchauffement climatique et ce qui, au départ, devait être un court métrage est devenu un long métrage, présenté hors compétition à la Mostra de Venise 2020. Ce que nous montre Nathan Grossman de la vie de Greta Thunberg se termine en septembre 2019, il y a 2 ans. Dire qu'on n'apprend rien de nouveau sur l'adolescente, âgée aujourd'hui de 18 ans, serait mentir. Dire qu'on apprend beaucoup de choses serait exagéré. De même, dire qu'on n'apprend rien de nouveau sur l'urgence écologique serait mentir, mais dire qu'on apprend beaucoup de choses serait exagéré. En fait, le plus intéressant dans ce film, ce sont les comportements à son sujet des personnalités politiques, des chefs d'état, que ce soit pour la récupérer ou pour l'insulter : "Elle n'est qu'une gamine dépressive, extrêmement angoissée et très malheureuse", c'est une "bécasse égoïste, mal élevée et fanfaronne", "réveille toi, deviens adulte et boucle la", etc. Il sort actuellement un nombre important de documentaires consacrés à l'urgence écologique. "I am Greta" en fait partie, ce n'est pas le plus intéressant pour celles et ceux qui s'intéressent à ce sujet.