Ce que je retiendrai avant tout de ‘Army of thieves’, c’est qu’il donne une signification inédite au concept de “préquelle”. Dorénavant, la préquelle d’un film n’est plus une histoire antérieure en filiation directe, conçue plus ou moins dans le même ton que l’oeuvre originale, qui permet d’expliquer pourquoi cette dernière démarrait dans cette configuration donnée. Non, apparemment, pour mériter le titre de préquelle aujourd’hui, il suffit qu’une histoire, n’importe quelle histoire, se déroule dans le même univers mais avant. Par exemple, dans ‘Army of thieves’, on peut entendre aux actualités qu’une mystérieuse épidémie de “rage” a frappé Las Vegas, au point que le personnage principal en fait des cauchemars récurrents. Voilà pour les liens de ce nouveau film avec ‘Army of the dead’…ou plutôt, voilà le seul élément qui rattache ‘Army of thieves’ à un film de zombies plutôt qu’à n’importe quoi d’autre, c’est fort, hein ? Enfin, ce n’est pas tout à fait exact puisque le film évoque le passé d’un personnage secondaire de ‘Army of the dead’ : Ludwig Dieter, le perceur de coffres allemand à la personnalité un peu gauche, et relate la façon dont il fut recruté par un gang international pour déverrouiller plusieurs coffres-forts réputés inviolables à travers l’Europe. Hormis cette touche exotique (du moins, pour un spectateur américain) en vertu de laquelle les voyages forment la jeunesse et forgent les associations de malfaiteurs, le résultat ressemble à un simple succédané de la série des ‘Ocean’s…’, bien moins convaincant que les premiers opus mais tout de même plus distrayant que les derniers en date : quelque chose de pas foncièrement déplaisant mais dont on se demande quand même pour quelle raison Netflix l’a à ce point poussé en avant. Et surtout, surtout, qu’est ce qui a pu faire croire à Zack Snyder, ici au poste de producteur, que qui que ce soit avait envie que le déjà discutable ‘Army of the dead’ se transforme en univers étendu ?