Après « Les Folles Aventures de Max et Léon », le Palmashow revient sur grand écran avec « Les Vedettes ». Le film, réalisé par Jonathan Barré, joue sur les codes qui ont fait le succès de duo : deux crétins malmenés par la vie tentent maladroitement de survivre dans un monde vraiment pas fait pour eux. Ici, c’est le monde de la télévision, que les deux compères connaissent bien, qui passe à la moulinette. Le film est assez court, ce qui lui donne l’aspect d’un long sketch du Palmashow. C’est honnêtement réalisé, on ne s’ennuie pas et ce serait le comble, quand on sait que le duo table sur un gag toutes les 20 secondes environ. J’avais un peu peur que certains tombent à plat ou flirte avec le mauvais gout, comme ça a pu leur arriver avec leur premier film, mais en fait non, ça reste efficace. Alors bien-sur, c’est un humour de farce, passe-partout, légèrement absurde, parfaitement inoffensif, mais c’est la marque du duo et franchement, moi ça me va. Bien-entendu, si vous n’aimez pas le Palmashow et que leur humour vous navre, mieux vaut passer votre chemin et ne pas perdre votre temps. Bien rythmé, avec un habillage musical très variété
(c’est normal, puisqu’une grande partie du film est consacrée à un jeu où il faut chanter)
, la réalisation fait le job mais s’efface devant l’abatage des deux loustics. David Marsais et Grégoire Ludig incarnent à ce qu’ils incarnent le mieux au monde : les abrutis. Ils sont excessifs, caricaturaux, pathétiques et ridicules. Ils font ça tellement bien, ces deux là, que ça en devient presque flippant pour leur carrière. J’espère vraiment qu’on leur proposera un jour des rôles carrément différents et qu’ils joueront autre chose que les idiots de service car pour le moment, ils creusent ce sillon là à fond ! Les seconds rôles, pas très écrits, sont un peu éclipsés par le duo, et du coup il n’est pas réellement possibles pour eux de monter de quoi ils sont capables. Le scénario, aussi farfelu soit-il, montre un peu l’envers du décor des jeux télévisés. Alors évidemment, pour que ce soit drôle, il faut que cet univers soit cynique, que les ego y soient boursouflés, les sourires factices.
Bien entendu, les deux hurluberlus pensent faire la culbute dans un monde qui est trop cynique pour eux, et ils seront tour à tour humiliés, utilisés, ridiculisés et exploités.
Mais malgré tout, il y a une certaine tendresse à voir Daniel (qui ne chante pas mal du tout) revenir sans cesse à ce rêve inassouvi de devenir chanteur. Il est maladroit, imbus de lui-même, ridicule mais c’est son rêve, et au fond personne ne peux lui en vouloir de s’y accrocher. Stéphane a moins d’ambition, mais il a lui aussi une motivation à laquelle il s’accroche, son travail. C’est moins flamboyant mais après tout, chacun a le droit de s’épanouir comme il le peut. Ce duo bien mal assorti, qui n’arrête pas de dire qu’ils ne sont pas amis, juste collègues, sont en réalité deux solitaires qui se trouvent. Ils sont déjà amis, mais ils refusent de le voir. Mine de rien, c’est assez touchant. Le scénario n’est pas compliqué à lire, on sent assez vite où il va nous emmener et ce n’est pas bien grave. Est-ce qu’on sourit ? Oui souvent. Est-ce que ‘on rit franchement ? peut-être un peu moins que pour leur premier film qui me paraissait plus ambitieux, plus dingue, plus audacieux même, quitte à déraper parfois. « Les Vedettes » n’est pas un film qui restera dans les annales, c’est certain, ce n’est pas non plus la comédie de l’année. Mais elle offre une parenthèse de folie dans un quotidien bien sombre et pour cette fois, on s’en contentera.