Sorti au tout début du XXIème siècle, Battle Royale est un des films japonais les plus prestigieux pour l'audace de ce qu'il propose et pour ses thématiques. Il met en scène une classe d'une quarantaine d'élèves de 3ème, kidnappés sur une île pour s'entretuer suite à une décadence imaginaire que le Japon aurait à la fin du XXème siècle, avec plus de 15% de chômage et des jeunes de plus en plus irrespectueux. Cette mise à l'épreuve oblige à ce qu'il n'y ait qu'un seul vainqueur et leur professeur, entouré de militaires, les surveille bien évidemment à partir d'une salle de contrôle. Pour les aider un peu, il fournit du pain, de l'eau et une arme différente pour chacun, qui peut aussi bien être une hache qu'un revolver, un fusil, une mitraillette, des jumelles, un bouclier ou encore un GPS.
La violence est mise au premier plan dès le début
avec la mort de deux élèves qui osent se rebeller, un par balle et l'autre avec un collier trancheur de gorge qui s'active en cas de désobéissance.
Les morts fusent tout au long du film avec le nom des personnes concernées et un compteur qui indique le nombre de survivants restants. On retrouve sans surprise des élèves plus ou moins forts à ce genre de jeu, des lâches, des effrayés, des courageux, des sadiques, et notamment deux autres candidats plus âgés qui semblent aussi bien plus dangereux : Kawada et Kiriyama. Le personnage principal est joué par Tatsuya Fujiwara, son premier grand rôle au cinéma avant son incarnation de Light Yagami dans les films Death Note. Si Aki Maeda joue Noroko qui l'accompagne, Kô Shibasaki joue une survivante bien plus intéressante dans son attitude et son utilisation des armes, notamment la faucille et le taser. On trouve également Chiaki Kuriyama, connue pour ses rôles dans Ju-On, les deux Kill Bill et Tekken.
Le film ressemble à un thriller aux enjeux osés dans lequel on se demande comment vont évoluer les personnages. Si le côté sans pitié est bien présent, il manque un peu de piquant, la magnifique bande originale ayant même du mal à retranscrire la peur et l'instinct de survie, car plutôt bercée par la religion via la musique classique. Certains passages restent mémorables,
notamment les conséquences de l'empoisonnement dans la cuisine et le dernier affrontement face à Kiriyama, alors aveuglé par l'explosion du bâtiment.
Les querelles entre adolescents tournant au drame étant donné le contexte sont souvent réussies, mais il est vraiment dommage que tant de clichés sentimentaux s'en dégagent. La fin manque elle-même un peu de courage
avec les survivants multiples (chose pourtant souvent reprochée à Hunger Games), il aurait par exemple été intéressant que Shuya succombe à ses blessures vers les deux tiers du film, ce qui aurait obligé Noriko à se débrouiller seule avec Kawada.
Cela dit, la toute fin donne un bon potentiel pour la suite
avec Shuya et Noriko qui doivent alors trouver comment parler de tout ça à la population.
Un bon classique !