Au départ, il y a un manga adapté par Kôji Fukada en une série de 10 épisodes, puis réduite pour le cinéma à 4 heures. Le choix a été fait, pour sa distribution française, d'une présentation sous forme de diptyque, ce qui peut se discuter. Après Suis-moi, je te fuis, un sentiment de frustration apparait et le mieux est encore d'enchaîner avec le second volet. Sinon, l'élan est un peu retombé et les circonvolutions de cette histoire d'amour au long cours perdent de leurs nuances et de leur alacrité. Au-delà des palinodies de ses deux personnages principaux, Fuis-moi, je te suis est aussi passionnant pour sa description du monde de l'entreprise et des rapports qui s'instaurent entre chefs et subordonnés, hommes et femmes, interconnectés avec les vies privées des uns et des autres, avec une prédominance des rumeurs, cancans et jalousies. L'insaisissable héroïne du film, avec sa psychologie complexe, domine largement les débats face à des hommes dans l'ensemble plutôt couards et dont on se demande parfois comment ils peuvent séduire la gent féminine. Globalement, Suis-moi et Fuis-moi composent une tapisserie sentimentale attrayante, non exempte de longueurs, cependant, et a contrario au rythme parfois trop rapide. Vu leur origine feuilletonesque, la chose n'a rien de surprenant et laisse quand même un brin moins énamouré qu'espéré. Quoique chacun, comme toujours, vibrera plus ou moins selon sa propre sensibilité et son expérience passée sur la carte du tendre.