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    Entre les vagues
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Entre les vagues" et de son tournage !

    Puiser dans son vécu

    Avec Entre les vaguesAnaïs Volpé voulait parler de ces grandes amitiés que l’on peut avoir lorsque l'on traverse des épreuves. La réalisatrice a également cherché à créer un duo fort, iconique, composé de deux jeunes femmes de 27 ans prêtes à tout pour vivre intensément. Elle précise :

    "Tout cela, mêlé à un désir très fort de faire un film de jeu, où le challenge de l’acting est très présent. Aussi, je me suis nourrie de ce que j’ai vécu quand je suis arrivée à Paris entre dix-sept et vingt-sept ans. J’avais à coeur d’évoquer la fin de la vingtaine."

    "En arrivant à Paris, je ne connaissais personne, j’étais passionnée de théâtre, je rêvais de réaliser un film et je devais, pour vivre, accumuler les petits boulots. J’ai fait des rencontres formidables et j’avais envie de rendre hommage à mes amies et à l’amitié entre les femmes dans le milieu de l’art."

    "J’ai grandi avec des films qui placent les femmes en rivales dans les milieux artistiques, or j’ai vécu des amitiés d’une sororité absolue. Avec mes amies, nous nous sommes toujours soutenues les unes les autres, dans les moments joyeux comme dans les moments douloureux."

    Le théâtre pour cadre

    Anaïs Volpé a pris ses premiers cours de théâtre dans un centre aéré quand elle était enfant. Elle a donc pu observer très tôt que les gens oeuvrant dans cet univers sont issus de tous les milieux socioculturels. La cinéaste confie :

    "Le théâtre est loin d’être l’apanage des gens aisés et c’est une réalité que je tenais à montrer. Je suis aussi sensible à l’esprit de bande, de collectif, qu’induit la pratique théâtrale. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de ces deux troupes qui répètent simultanément dans le même théâtre, dans deux registres différents, et qui se retrouvent à midi pour déjeuner ensemble. J’ai toujours fonctionné en troupe pour créer. C’est le pouls de cette jeunesse créative que je voulais faire sentir."

    Côté casting

    Anaïs Volpé a vu environ cent-vingt comédiennes, d’abord individuellement, puis en duo. Elle se souvient : "J’ai rencontré des actrices formidables, que je retrouverai sans doute pour d’autres projets, mais ce qui est sûr, c’est que Souheila Yacoub et Déborah Lukumuena ont été des évidences. Je cherchais des énergies dingues, capables de tenir ce film de la première à la dernière minute."

    "Il fallait que ce duo porte le film et nous embarque avec elles. Dès l’écriture, je pensais à mes personnages de manière sensorielle. Et quand j’ai rencontré Souheila et Déborah, j’ai retrouvé ces sensations et j’ai eu l’impression que ces deux-là pouvaient tout jouer. Elles m’ont fait rire, m’ont émue aux larmes : elles m’ont emportée ! J’ai immédiatement eu envie de les diriger."

    Une pièce de théâtre

    La pièce que répètent Alma et Margot s’appelle La Rive et a été écrite par Anaïs Volpé. La réalisatrice voulait qu’il y soit question de déracinement, de filiation et de retour à la terre natale. Elle note :

    "Dans cette pièce, les actrices interprètent le rôle d’une jeune femme de leur âge, qui débarque à New York pour la première fois, sur les traces de son arrière grand-mère italienne exilée à New York. Cette jeune femme est enceinte et cherche à mieux comprendre ses racines pour ensuite donner la vie, elle ressent un besoin d’atteindre sa rive. Cette histoire de déracinement fait écho à ce que vivent Alma et Margot, en un sens. New York, dont il est question, est une ville qui ne dort jamais."

    Un directeur photo new-yorkais

    Comme l’univers new-yorkais fait partie intégrante de la pièce de théâtre au centre du film, Anaïs Volpé a fait appel à un chef-opérateur américain : Sean Price Williams, qui a entre autres oeuvré sur l'intense Good Time des frères Safdie. Elle se rappelle :

    "Grâce à une amie qui le connaît, je suis entrée en contact avec Sean il y a quatre ans. Je lui ai envoyé mes précédents travaux, nous avons beaucoup échangé pendant trois ans et nous nous sommes enfin rencontrés en janvier 2020. Je lui ai présenté mes actrices. Nous nous sommes rendu compte que nous avons des méthodologies similaires, les mêmes goûts, et que nous sommes très instinctifs l’un et l’autre."

    Digital Bolex

    Anaïs Volpé a tourné Entre les vagues avec une Digital Bolex, une caméra qui a la particularité de créer un rendu 16 mm tout en étant numérique : "La production de cette caméra a duré très peu de temps et a été arrêtée en 2016. De fait, il n’y a pas beaucoup de modèles dans le monde. Elle est très peu utilisée à ce jour car, en cas de souci avec le matériel, il n’y a qu’une seule personne dans le monde, basée à Los Angeles, qui peut la réparer."

    "Avec Sean, on se disait qu’il fallait trouver minimum deux à trois caméras pour s’assurer de finir le film en cas de problème. On a cherché et, au moment du tournage, on avait trois caméras à disposition, dont une que l’on avait fait venir des États-Unis. Avec Sean nous nous sommes trouvés artistiquement, c’était une belle collaboration."

    Star de la musique

    Anaïs Volpé a choisi ni plus ni moins que la célèbre chanteuse béninoise et française Angélique Kidjo pour le rôle de la mère d’Alma.

    Un Paris cosmopolite

    Anaïs Volpé a voulu filmer le Paris cosmopolite qu'elle a elle-même connu, s'illustrant dans des quartiers comme Château Rouge, Barbès ou encore Place des Fêtes. La cinéaste développe : "J’ai fait beaucoup de repérages. Je voulais également tourner dans la rue, mais nous avons été restreints par la présence des masques."

    "J’ai parfois improvisé dans certains lieux, je choisissais souvent en fonction des lumières déjà présentes sur place, comme les séquences à Pigalle. J’ai demandé à un sex-shop de laisser ses lumières allumées pour nous quelques minutes de plus (le couvre-feu étant en place à l’époque), c’était agréable d’avoir une marge d’improvisation."

    "Les scènes dans les bars, j’ai tenu à les tourner au milieu de vrais clients, pour garder cette âme des tournées. D’autres lieux, en revanche, ont été plus réfléchis en amont, le théâtre par exemple. Comme c’est un lieu où les personnages fabriquent quelque chose, je voulais également y fabriquer quelque chose. J’imaginais un théâtre sans sièges rouges : je voulais casser un peu les codes."

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