On est certain que le propos du film était de parler d'une sorte de fracture au sein de la société française. Pour cela on décrit l'histoire d'un couple qui se rend aux urgences. On y rencontre alors les difficultés de pratiquer le métier d'infirmière. L'époque à laquelle cela se passe : les manifs des gilets jaunes. Tout cela est brassé avec outrance. On veut nous faire comprendre combien la société va mal mais à force de grossir le trait on fini pas trouver cela tragi comique. (j'ai souvent ri) Le sens du réalisme des scènes n'a pas l'air d'être le but de la réalisatrice. Désolé !
Quel uppercut social! On est étonné de voir Catherine Corsini réaliser un film au rythme si frénétique et au propos si engagé politiquement. Elle qu’on a plutôt vu réaliser des drames et romances. Et bien cela lui réussit plus que bien et « La Fracture » devrait être montré à tous les politiques français actuels pour les faire redescendre sur Terre. La cinéaste n’y va pas de main morte et, c’est peut-être le seul hic du long-métrage, son film pourrait passer pour manichéen tant les forces de l’ordre et ceux qui nous dirigent sont pointés du doigt. Mais n’est-ce pas au final très proche de la réalité et de ce que les hôpitaux et tout le personnel soignant vivent à longueur de temps. Et encore plus actuellement avec la crise du Covid qui a fait ressortir les blessures masquées d’un système malade et rendu dans un tel état par la faute de ceux qui l’administrent. Ce film tombe donc à point nommé et il enclenchera le débat et la réflexion comme beaucoup d’œuvres le faisaient par le passé. C’est dommage qu’il n’ait eu aucun prix à Cannes car en voilà du cinéma intense, engagé et contestataire.
On est littéralement plongé le temps d’une nuit dans un service d’urgence parisien alors que des manifestations de Gilets jaunes dégénèrent et son réprimées violemment par les forces de police. Avec un postulat aussi simple que cela, la cinéaste nous immerge littéralement dans un huis-clos hospitalier suffoquant, au rythme exalté, qui ne nous laisse pas une seconde de répit. Pour certains, cette cadence infernale s’apparentera à de l’hystérie mais, pour qui a déjà passé un séjour aux urgences, c’est tout à fait réaliste même si ce qui est montré est exacerbé par la manifestation sociale intégrée au scénario. Par petites touches, Corsini montre une bonne partie des défaillances de l’hôpital : sous-effectifs criants, manque de moyens, structure délabrées, insécurité, ... Les systèmes de santé français sont au bord de l’asphyxie et « La Fracture » rue dans les brancards avec force et nécessité. Et le film nous passe l’envie d’être malade ou de devoir se rendre aux urgences
Mais ce que l’on adore par-dessus tout dans « La Fracture » c’est l’équilibre délicat mais réussi entre le drame et l’humour. Car, en effet, elle a fait le choix d’insérer pas mal de comédie sur un sujet profondément sérieux. Et ça fonctionne. Par le biais du personnage de Valeria Bruni-Tedeschi (immédiatement césarisable dans un second rôle mémorable) et du couple qu’elle forme avec Marina Foïs, on a droit à quelque saillies humoristiques bienvenues mais totalement solubles avec le reste. Comme pour permettre de désamorcer la tension insoutenable et l’agacement de ce qui joue devant nos yeux, elle nous insuffle un peu de légèreté avec ce personnage shooté aux médicaments. Pio Marmaï est peut-être moins convaincant et Marina Foïs plus effacée mais ils se donnent tous à 100% dans cette diatribe incroyable et incandescente qui devrait pas mal remuer les consciences en soutenant un personnel hospitalier à bout de souffle. Du grand cinéma pamphlétaire, politique et réaliste qui se montre juste du début à la fin. Bravo!
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Un mélange de sujets , gilet jaune , hôpital et d'histoires personnel qui fait un peu trop fourre tout. C'est confusant et on ne perçoit pas la finalité du film. Maintenant , c'est plutôt bien joué , quelques touches d'humour bienvenue et au final a retenir surtout les difficultés de l’hôpital. Accablant.
Un film de Corsini qui aborde la question des gilets jaunes et de l'état des hôpitaux en France est risqué. On connaît la réalisatrice pour ses films qui dissèquent les complexités du couple, plus que les questions sociétales. Et pourtant ce film qui concourrait à Cannes est d'une franche réussite. La réalisatrice invite un couple de femmes, parisiennes et bourgeoises, dans l'univers malades des urgence générales, aux côtés d'un révolutionnaire sensible et d'une horde de soignants et de patients démoralisés par l'état économique et social de la France.
Il y a dans ce film du rire, de l'énergie mais aussi de la gravité et de la mélancolie. Catherine Corsini parvient avec brio à décrire la réalité forcément complexe d'un hôpital parisien qui se débat entre son obligation de soigner gratuitement et le manque criant de moyens. Bien sûr, il y a de l'exagération et de l'outrance dans la mise en scène, particulièrement quand les révoltés maltraités par la police tentent de forcer les portes vitrées de l'hôpital. Il y a aussi de la démesure dans les personnages incarnés par Valéria Bruni-Tedeschi, Marina Foïs ou Pio Marmaï. Mais c'est le cinéma qui veut cela. Et finalement, la théâtralité fonctionne très bien entraînant le spectateur dans le bruit, la fureur, les larmes et les rires.
Un film dans l'air du temps de la France des gilets jaunes et des hopitaux débordés réalisé par la talentueuse cinéaste Catherine Corsini !! Ayant beaucoup ses deux derniers longs métrages "La belle saison" et "Un amour impossible", j'avais hate de voir son nouveau film "La fracture" et j'ai été pris par l'histoire qui commence un peu comme une comédie avec le couple lesbienne qui n'arrete pas de se disputer jusqu'à ce que l'une d'elle se casse un os du bras puis le gilet jaune routier raleur et à cran dans une manifestation qui se pète une jambe par un tir de mortier . Le drame commence aux urgences avec beaucoup de malades qui attendent, s'engueulent, notamment le gilet jaune avec l'une des lesbiennes puis une émeute par la suite. Catherine Corsini arrive a montrer le climat, la tension, la douleur des gens de santé, des travailleurs pauvres, la France d'Emmanuel Macron , la réalité bien montré dans la mise en scène et on ne lache pas l'écran. Les comédiens avec en tète Valeria Bruni-Tedeschi, Marina Fois ou l'étonnant Pio Marmai sont remarquables. Une oeuvre prenante et contestataire.
Quelque soit notre sensibilité politique, impossible de rester insensible à la détresse et la violence sociale que relate ce film au cours d’une nuit haletante, filmée caméra au poing pour en rendre le rythme et la rudesse. Ombre au tableau, Valeria Bruni Tedeschi, dont le personnage exagérément exaspérant m’a par moment fait sortir de cette belle mécanique. Écriture maladroite ou interprétation ratée ?
Dubitatif sur le consensus élogieux de ce film : oui il semble décrire avec justesse la réalité d'un monde médical en souffrance, oui - encore - il ne fait pas l'erreur de tomber dans le pathos ou le spectaculaire. Mais comment ne pas souligner ce scénario croquignolesque, avec ses personnages caricaturaux (mention spéciale à Pio Marmaï) s'illustrant dans des scènes à l'articulation précaire ? Un bon documentaire gardera ma préférence pour aborder cette thématique.
Excellent films qui traite de toutes les fractures. Profondément humain, drôle, émouvant, c'est une réussite. Mention spéciale à Valeria Bruni Tedeschi : toujours aussi géniale et à Aïssatou Diallo Sagna : infirmière courage et merveilleuse interprète ! Ne le ratez surtout pas !
C'est bien joué, ca crie beaucoup, c'est assez improbable et cela révèle la misère de l’hôpital public en France. Ce film aurait pu aussi se jouer au Québec (voir Les Invasions Barbares). Ca se regarde parce que seuls deux acteurs font le show (et le font bien). La petite morale sociale derrière est un peu fatigante. La fin est surprenante.
De Catherine Corsini (2021). Un film assez choc sur un portait de la France des années 2020 entre colère sociale et doute sociétal. Le film est très immersif. La technique semble-t-il utilisée à savoir ''caméra à l'épaule'' donne un côté documentaire sur le vif de ce quoi se vit dans les ho^pitaux et les services d'urgence. Le film sur ce point de vue est très réussi avec notamment des non comédiens dans certains rôles de soignants. Autant c'est un film sur la souffrance dans les hôpitaux (autant du point de vue des malades, des soignants et de l'hôpital en mauvais état. Mais c'est aussi et surtout un film sociétal et politique sur un pays (la France, mais ce n'est pas le seul pays !) en grande souffrance et en grand questionnement. La carambolage des situations particulières est réels bien rendu et intégré dans le récit où en arrière plan, la situation sociale chaotique de l'épisode des 'gilets jaunes' de 2018. C'est un film fort, poignant où pourtant au travers des histoires singulières , on y découvre la solidarité et l'espérance d'une société qui veut encore croire en son destin. Quand à la distribution elle est excellente avec notamment Valeria Bruni Tedeschi, Marina Foïs, Pio Marmai.
L'histoire est originale mais les personnages un peu caricaturaux. La bourge et le prolo qui s'affrontent sur leurs idées et opinions politiques ... des dialogues parfois au ras des paquerettes. Mais quelques moment cocasses et marrants cependant (mais pas de quoi être hilare). Donc sans plus. Par contre la situation critique des urgences de l'hôpital est très bien décrite (une impression de déjà vécu :-( ) Mention spéciale pour l'infirmière: elle est exceptionnelle !!
Bienvenus dans le monde de la fracture sociale : Catherine Corsini, nous pousse en immersion dans l'arène bordélique d'un hôpital, les manifs de gilets jaunes et ses violences policières. Soutenu par des comédiens talentueux et des dialogues incisifs, ce film courageux et spectaculaire écrit et dirigé par Catherine Corsini, dénonce (entre autres) l'état lamentable de l'hôpital public.
La France est tombée, on a entendu un grand "crac", elle s'est mise à hurler, verdict : une belle fracture. Fracture sociale, fracture du travail, fracture de la reconnaissance... Ça va être long à guérir, et un bisou de maman ne suffira pas cette fois-ci. Le film de Catherine Corsini vous le donne en mille, mais n'oublie jamais de faire passer son message par l'humour, l'émotion et même un soupçon d'humanisme qu'on croyait perdu. On suit donc une nuit aux services des urgences, à bout de souffle, en manque de moyens financiers et humains, qui laissent ses patients se débrouiller (jusqu'au drame... Mais peuvent-ils faire autrement ?), une situation dramatique qui voit en plus arriver un cortège de manifestants gilets jaunes qui sont très amochés et particulièrement agités. Une nuit de folie. Voici donc qu'une dame aux idéaux assez éloignés de ceux des gilets se retrouve à partager sa chambre avec l'un d'eux (hilarant Pio Marmai, on ne s'en remet pas !), et nous de suivre leurs mésaventures en rigolant franchement, mais en n'oubliant jamais de remarquer l'hôpital qui tombe en ruine, le gouvernement qui demande à briser le secret médical pour obtenir les noms des manifestants (une honte !), les forces de l'ordre qui rêvent de finir les blessés (ah les bavures... Qui bientôt perdront ce nom, à cause d'une minorité qui le fait exprès), mais aussi le pouvoir de dépasser son opposition pour tendre la main à l'autre (non, le film ne diabolise pas les flics, puisqu'à la fin spoiler: le manifestant parvient à s'échapper avec l'aide d'un CRS qui casse l'image du mauvais flic). Pas question de faire dans la caricature lorsqu'il s'agit des flics, qui souffrent et font parfois souffrir, une mesure de bon sens qu'on a particulièrement apprécié. On a fini cette séance de Cannes sur de longues ovations, sur des "j'espère que Macron verra ça", sur des gens qui d'ordinaire fuient les JT mais ont pris le temps d'aimer cette prise de conscience glaçante et décalée. Ou comment Catherine Corsini a réussi à éviter de faire un film plombant et moralisateur, pour en faire une comédie sociale ultra efficace et surtout ultra nécessaire.