Alors ma note ne reflète pas la malheureuse très bonne qualité du film, le "meilleur film" de Yvan Attal d'ailleurs : ma note reflète le terrible message envoyé aux jeunes filles et aux jeunes femmes, lorsqu'en écoutant l'excellente plaidoirie de l'avocat de l'accusé, on est forcée encore une fois de penser qu'il n'est pas seulement un mec qui a violé et que d'ailleurs, il ne savait même pas qu'il faisait du mal.
Toutes les femmes qui ont connu un viol complètement "abouti" ou non, savent déjà à quel point le cerveau met du temps à comprendre ce qui se passe sur le moment, qu'après coup on se demande si on n'a pas participé, parce qu'autrement se dit-on, c'est impossible ! on se répète "mais non c'est impossible, le viol ce n'est pas ça, je n'ai pas fini découpée en morceaux, on ne m'a pas violée", non ce n'est pas possible, moi, je n'ai pas pu être violée, c'était autre chose, c'est parce que j'ai trop souri, c'est parce que je lui ai fait croire que j'étais d'accord, c'est parce qu'il n'a pas compris, c'est un malentendu, et autres joyeusetés mentales que l'esprit estomaqué n'est pas capable d'organiser lors de ces viols qui n'appartiennent pas à la catégorie du viol perpétué par un psychopathe (ce mythe avec lequel on grandit, en tant que fille, et qui nous empêche souvent justement de comprendre qu'il est en train de nous arriver la même chose physiquement, mais avec un "mec normal").
Et quelle honte de montrer les images de ce qui s'est passé, et de montrer que la victime a tout, absolument tout, exagéré dans les faits qui précèdent l'acte, pour terminer le film.