Vu au ciné "LES CHOSES HUMAINES" réalisé par Yvan Attal, adaptant un livre du même nom.Deux familles liées par un événement dramatique: la fille de l'une accuse le fils de l'autre de viol, le film est construit en 4 parties: la première est une exposition des différents protagonistes et de leur entourage avec leurs caractéristiques sociales, puis deux parties: d'abord du point de vue de l'accusé puis de celui de la plaignante, et enfin une dernière grande partie avec le procès et les plaidoiries.Un thriller intimiste bien construit, sans temps morts, souvent filmé caméra à l'épaule au plus près des personnages, en analysant avec beaucoup de rigueur la complexité que peuvent engendrer les rapports humains, ces "choses humaines" si délicates et plus particulièrement dans ces affaires de parole contre parole, avec cette définition du consentement si difficile à déterminer et donc si difficile à juger, cette "zone grise", comment juger ce qu'il s'est passé entre deux personnes derrière une porte et surtout en montrant ce gâchis que vient éclabousser des deux côtés des familles un tel drame, montrant aussi l'influence sociale sur les comportements et sur le rapport à la sexualité.C'est dans la partie du procès que tout ce monde se révèle ou tente de se justifier, chacun avec ses arguments, dans ce huis-clos intimiste parfaitement orchestré par une mise en scène où la caméra balaie en de longs plans séquences, notamment les deux plaidoiries des avocats, chacun étant, avec ses propres arguments, persuasif et convaincant de son côté, faisant douter le spectateur, deux avocats interprétés par les excellents Judith Chemla et Benjamin Lavernhe (mariés dans "Le sens de la fête"), impeccables et très justes à l'image d'une incroyable distribution: Pierre Arditi, homme de média influent, mari volage et homme à femmes, un comédien qu'on ne voit pas assez au cinéma, Charlotte Gainsbourg, Mathieu Kassovitz et Audrey Dana en parents brisés, et deux jeunes épatants: Suzanne Jouannet, en accusatrice meurtrie et fragile (prénommée aux révélations des César) et Ben Attal (fils de Yvan et Charlotte) en accusé à la fois sombre et romantique, complexe, à l'image de cette affaire sensible, un film très réussi sur les rapports humains, passionnant et perturbant à souhait, tendu et efficace.