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Xavier B.
17 abonnés
281 critiques
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4,0
Publiée le 29 décembre 2022
Film plein d'une superbe vitalité ... avec la présence physique, parfois animale de Pamfir, le père frustre obligé de se sacrifier pour finir la maison, payer des études à son fils et éponger des dettes, avec un carnaval païen rabelaisien, avec des bagarres dignes des classiques hollywoodiens...
Le petit potentat local, Oreste, qui contrôle tout, en commençant par la contrebande et en finissant par le curé, participe aussi à cette vitalité, à cette débauche de violence, à cette vie très frustre.
Derrière ces démesures masculines, les femmes tirent parfois les ficelles [la femme de Pamfir, qui représente la réelle autorité dans la famille, la mère de Pamfir, personnage pivot de biens des trafics etc].
Quelques clés m'ont manqué pour bien saisir le film : - les personnages sont particulièrement frustres, est-ce réaliste et conforme à la réalité de cette région limitrophe de la Roumanie ? - quels sont les origines et les significations du carnaval autour du quel le film tourne ? (les tenues utilisées rappellent de façon troublantes les fêtes des masques en Afrique, la forme du masque, la robe de raphia...), - la corruption à laquelle se heurte et participe Pamfir, qui est le fait du seul Oreste, est-elle endémique dans la ruralité ukrainienne ? (auquel cas, l'Ukraine est bien loin de remplir les critères objectifs d'admission à l'UE...).
Si le film cherchait à dénoncer la corruption, il n'en montre pas ni les mécanismes de protection mafieuses, ni même les méfaits. Oreste est en fait un petit parrain qui serait assez généreux s'il n’était entouré de "crétins" ; les douaniers, donc l’ordre établi et quelque part l'Union européenne, sont en fait tout aussi coupables que lui...
Un film à la très belle esthétique sur la vie très difficile en pays corrompu on l'on a bien peu d'espoir et où les personnes justes n'ont pas d'avenir. Une vision sombre de L'Ukraine aux portes de l'Europe
C’était juste avant l’invasion du pays, le cinéma ukrainien frappait une fois de plus à la porte de l’Europe après les oeuvres froides et cérébrales de Sergeï Loznitza, avec un film qui se piquait de présenter la réalité imperceptiblement fantasmée, un peu comme le “réalisme magique” de certaines productions sud-américaines, d’un pays à la fois très proche et très différent de ses voisins européens immédiats. L’autre caractéristique majeure de ce ‘Serment de Pamfir’ tient à la difficulté de le catégoriser dans un genre précis : bien entendu, en surface, il s’agit d’un film dramatique teinté de considérations politiques et familiales, avec cet homme, Pamfir, qui semble synthétiser tout l’imaginaire occidental vis-à-vis du Slave et qui, après plusieurs années de travail honnête en Europe, doit reprendre ses activités de contrebande pour réparer les conneries de son fils. Dès lors, le film se mue aussi en western forestier, en polar trouble avec ses êtres mi-flics mi-gangsters et même en folk-horror, avec des festivités villageoises endiablées et un peu anxiogènes. A l’inverse de ce climat suffisamment déstabilisant pour être marquant, le scénario lui-même laisse une impression autrement plus mitigée, en ce qu’il reste prévisible et ne s’écarte jamais des réflexes conditionnés de la plupart des productions similaires…mais la capacité du ‘Serment de Pamfir’ à passer avec aisance d’un genre à l’autre, de même que sa mise en scène à la fois nerveuse et très esthétique, parviennent malgré tout à emporter la décision.
Premier film spectaculaire ; une ambiance et des études de caractères formidablement dépeint ; le dépaysement est rude, terrible mais la véracité semble totale. Quelques coupures de rythme mais au total un beau roman, avec un espoir final.
Ce premier long métrage de ce réalisateur ukrainien m’a paru bien maitrisé tant sur le plan technique qu’au niveau du scénario. A travers l’histoire de ce père de famille et de son serment de se sacrifier afin d’assurer un avenir à son fils et à sa famille, le réalisateur nous fait découvrir les caractéristiques des habitants de ce pays. On y découvre la contrebande et la corruption qui règnent dans ce pays mais aussi la capacité de résistance qui anime les ukrainiens. L’atmosphère de ce film traduit très bien cela.
Quand on sort de ce film, on se dit que ce peuple ukrainien n'avait vraiment pas besoin d'une guerre. On comprend qu'ils sont sous une chape de plomb orchestrée par une administration plénipotentiaire, plus ou moins mafieuse. Deux types de populations qui ne se mélangent pas comme l'eau et l'huile."Nous ne sommes pas de la même race" répond une ouvrière à son patron. Cependant des liens solides unissent les individus, entre autre grâce à des activités culturelles, chorale à l'église, carnaval qui semble particulièrement important, où les costumes rappellent certains rites africains. Donc film très surprenant où l'on découvre un peuple tel qu'on ne se l'imaginait pas.
Le Serment de Pamfir est une immersion intéressante dans une région reculée de l'Ukraine, à la frontière roumaine. On suit divers personnages gravitant autour d'une famille de contrebandiers. Le film offre quelques scènes très spéciales et esthétiques, et des personnages humains qui ne sont pas des caricatures.
Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est un réalisateur ukrainien dont je ne suis pas là de répéter le nom. Ce drame noire et violent est son 1er long métrage, mais contrairement à son nom, je suis sûr de m’en souvenir longtemps. Dans une région rurale aux confins de l’Ukraine, Pamfir, véritable force de la nature, retrouve femme et enfant après de longs mois d’absence. Lorsque son fils se trouve mêlé à un incendie criminel, Pamfir se voit contraint de réparer le préjudice. Mais devant les sommes en jeu, il n’a d’autre choix que de renouer avec son passé trouble. Au risque de tout perdre. 102 minutes à voir absolument et dont on ne sort pas indemnes. L’action se situe dans une zone frontalière méconnue, entre l’Ukraine et la Roumanie. De toute évidence, beaucoup de choses y demeurent « hors normes », en particulier la pratique de la contrebande. À travers l’histoire de Pamfir, le cinéaste aborde la question de l’émigration ukrainienne et du gouffre qui sépare l’Ukraine et l’Union Européenne. Il s’agit donc de l'histoire d’un homme ordinaire poussé au désespoir et qui est amené à transgresser la loi et la morale. Sur fond du carnaval ukrainien de Malanka, une sorte de Tour de Babel où se côtoient des Ukrainiens, des Roumains, des Moldaves, des Arméniens et d’autres nationalités encore, où la population croit autant à Dieu qu'aux rites païens. La tragédie est ici magnifiée par une mise en scène tout en plans séquences tout à fait virtuoses et par le jeu des acteurs et des actrices. Un très grand film qui écorche l’âme. Oleksandr Yatsentyuk, dans le rôle titre, est un colosse aussi effrayant qu’attachant. Il porte ces deux heures de cinéma bouillonnant à bout de bras. A ses côtés, les Stanislav Potiak, Solomyia Kyrylova et tous les autres sont tout simplement formidables. Ce drame tient à la fois du western poisseux, de la tragédie grecque, de la mythologie et du film noir. Bref, la naissance d’un grand cinéaste.
Leonid, alias Pamfir car il était « dur comme la pierre », a délaissé la contrebande pour gagner sa vie honnêtement. Il paie cela d’une vie de travail sur des chantiers à l’étranger. Ses longues absences l’empêchent de canaliser son fils Nazar adolescent et rebelle. Le premier tiers du film dresse ainsi le tableau d’une famille rurale ukrainienne, une vie difficile.
Mais voilà que tout s’accélère : pour réparer les bêtises de son fils, pas d’autre solution pour Pamfir que de recommencer, une fois et une seule... Engrenage infernal s’il se fait prendre car la corruption des autorités a toutes les allures d’une mafia au pouvoir. Après le tableau social, voici le film politique ! La finale montre d’ailleurs des frontières gardées sauvagement…
La question éthique enfin : Pamfir incarne les contradictions humaines : force de la nature et bon père, homme honnête au fond et truand par nécessité. Le spectateur sera libre d’apprécier.
Mélange de drame et de truculence ( il m’a fait penser à Kusturica - la fête traditionnelle de Carnaval est à cet égard un grand moment de cinéma), ce film est dur mais puissant et passionnant. A voir !
Le Serment de Pamfir est un film dont il est difficile de parler quand on sort de la salle, mais dont les séquences reviennent en mémoire. Un de ses films qui reste, d'une réalité brutale, aux images qui peuvent être autant envoutantes (celle du Carnaval) que portées par une violence sans concession.
Le scénario est certes pas original mais bien amené et cohérent. La mise en scène et le jeu des acteurs rendent le tout attractif. Tout comme le décor, qui est en parfaite harmonie avec l'histoire. Après je pense que le réalisateur aurait pu plus centrer l'histoire sur le personnage principal, qui avait l'air d'avoir un passé intéressant. La fin me laisse un peu dubitatif, on s'attendait à avoir un meilleur dénouement. Mais dans l'ensemble c'est une bonne oeuvre.
C'est une surprise !! une très bonne surprise. le film est fort, absolument singulier, très maitrisé en mise en scène pour un premier film, beaucoup beaucoup aimé. les personnages sont riches et nuancés.
Un film d’une puissance et d’une intensité rare, entre thriller et tragédie grecque, qui nous tient en haleine du début à la fin. Ce qui envoûte est sans doute la densité du rythme, la profondeur des personnages qui tous ont du corps et une authenticité certaine, la photographie magnifique et les passages quasi ethnographiques sur la vie de ce petit village isolé. Ce film raconte l’Ukraine de nos jours et ses traditions mais raconte surtout l’humain, les relations filiales, la force d’un destin qui nous dépasse. Sans jamais sombrer dans la facilité et le manichéisme.
Ambiance, scénario, mise en scène, acteurs : tout est grand dans ce film qui résonne avec les grandes tragédies grecques. Il y a peu de films dont on se dit en sortant qu'il aurait été dommage de ne pas le voir. Celui-ci en fait indéniablement partie.