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stanley
66 abonnés
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4,5
Publiée le 21 août 2012
Pudeur et sensibilté sont des mots qui viennent facilement à l'esprit à propos de la palme d'or du festival de Cannes (2001) méritée de Nani Moretti qui, selon moi, réalise ici son meilleur film. En évitant tout pathos et sensiblerie, Moretti nous livre un excellent film sur les mécanismes du deuil, décrits avec une grande intelligence d'autant plus que le personnage principal est un psychanalyste fort attachant tiraillé lui même de contradiction dans son dur métier. Comment les troubles dûs à la perte d'un être cher se manifestent-ils? Quels sont les moyens mis en oeuvre pour palier ce traumatisme? Autant de sublimes questions de ce film intelligent et très triste, deux termes absolument pas en inédaquation. Laura Morante, en mère déchirée, est géniale et Moretti dans le rôle principal juste. Moretti décrit avec précision et distorsion apparente du temps les gestes et les petites histoires de la vie quotidienne à l'aide d'un équilibre temporel intelligent entre ce qui se passe avant l'accident et après l'accident. On pense aux meilleures scènes du film où le psy rédige vainement une lettre à l'amie de son fils, au moment où il mange du fromage, à celle où il recherche une décharge d'adrénaline supplémentaire dans une attraction de fête foraine. De plus, la chambre du fils pose le problèmes du contre transfert praticien/malade. Les scènes avec tout un panel de cas psychopathologiques sont eceptionnelles de justesse. La violence qui explose (père ou soeur dans un match de Hand Ball), la réitération de certains comportements (écoute de morceaux musicaux, jogging) traduisent un sens et une maîtrise du réalisme étonnants chez un film faussement simple. L'ultime longue scène où l'on repousse la libération des jeunes montre en fait bien la recherche d'enfants de substitution, la frontière entre le deuil et la reprise de la vie normale est toujours plus large quand on vit ces situations. A saluer aussi la très belle et sobre partition musicale d'un film très inspiré.
Une famille unie avec deux enfants vit tranquillement son quotidien jusqu'au jour où le drame survient,la mort accidentelle du fils. A partir de ce sujet banal ,Nanni MORETTI nous analyse avec finesse et beaucoup de pudeur l'épreuve subie par le reste de le famille ,père ,mère et fille .Il nous montre leur difficulté d'exister ,le repli sur soi-mzme,les reproches et le bilan de sa vie que l'on refait,la démission et le dégout de soi,les conflits de couple qui en découle et malgré tout ,le retour à l'unité familiale et au sourire grace à la vie qui reprend le dessus grace aux petites joies que l'existance continue de nous apporter malgré tout.L'analyse est juste et émouvante.Certaines scènes notamment celle où la mère se recueille devant le cercueil de son fils est presque insoutenable .Nanni MORETTI et Laura MORANTE sont pridigieux ,ils n'interprètent pas ce film,ils le vive et la palme d'or de Cannes 2001 est amplement méritée .
A quoi sert le cinéma ? A se divertir certes, quande il s'agit d'une comédie, d'une fiction même si c'est un drame. Mais quand le cinéma délaisse les histoires d'amour qui finissent bien et les navettes spatiales pour se consacrer à la vie... Notre vie, la raconter, en faire presque un miroir. Ainsi Moretti met en scène une famille uni. Puis un jour c'est le drame, un rendez-vous manqué et tout s'effondre, Andréa le fils meurt. Repliement, remord, culpabilité, le père perd peu à peu le goût à la vie. C'est avec pudeur que Moretti traite l'un des sujets les plus graves qui n'est pas la mort mais le deuil. L'abscence est présente, elle nous hante, envahit les esprits. Une histoire boulversante et intimiste, en fait bien plus qu'un film.
Lancinant est un adjectif caractérisant bien ce film. Je trouve ce film brillant, ici pas de surencheres meme un coté minimaliste mais où la puissance du scénario explose a chaque image. Ce film m'a fait redécouvrir Brian Eno, tout comme Janis et John m'a réintroduit sur Janis... La fin est parfaitement significative, d'un certain coté on retrouve dans ce film des élements de Hana-Bi meme si la comparaison n'est pas possible.
La Chambre du Fils est un film lent, puissant et réel...
Palme d'Or du Festival de Cannes en 2001, La stanza del figlio est un film poignant, déchirant où le réalisateur Nanni Moretti parvient à l'aide d'un montage impeccable et de l'utilisation de procédés simples, à ne jamais tomber dans le pathos ou le mélo où de nombreux cinéastes se seraient fourvoyés. Moretti nous raconte la mort d'un adolescent et les répercussions du drame sur une famille, notamment sur le père, interprété avec une extrême pudeur par le cinéaste lui-même. Après une première partie évoquant la vie d'une famille ordinaire et son quotidien banal, le film bascule et la famille unie se déséquilibre. Moretti s'attarde ensuite sur l'attitude face à la douleur de la mère, du père et de la soeur de la victime, qui est décrite individuellement. Chacun fait à part son expérience du deuil. Entre confusion, souffrance, isolement, on assiste petit à petit au glissement névrotique saisissant du personnage de Nanni Moretti, à l'implosion de la cellule familiale. Le père de famille cherche une explication rationnelle et trouve refuge dans le rêve avec pour seul souhait, revenir en arrière (à l'instar du morceau que Moretti écoute et se remet en boucle à l'aide d'un simple bouton de la télécommande). Il faudra alors un élément modificateur, un élément catalyseur à cette famille pour lui faire reprendre sa respiration. La stanza del figlio est un film étonnant de sobriété, personnel, où les sentiments des personnages se reflètent même sur les objets du quotidien comme la théière ébréchée ou sur une mauvaise mer. Le cinéaste filme des personnages réalistes. Il est épaulé par les solides interprétations de la belle Laura Morante et de Jasmine Trinca. La culpabilité (le père se sent responsable de la mort de son fils), le souvenir (flashbacks réels ou fantasmés) sont au coeur du film. Le voyage nocturne où la famille se retrouve et se soutient pour un deuil commun hante les esprits encore bien après la vision du film. L'union fait la force, et la vie continue...