Une petite fille, vendue par ses parents à une maison de geishas, y devient servante. Puis elle croise le Président, devient geisha, et caetera.
Bref, un scénario qui tient en une ligne et qui est délayé sur deux heures et demie…
Le problème, le vrai, c’est que ce n’est même pas la plus grosse faiblesse du film. Certes, c’est épouvantablement long. Mais tout ça ne serait rien s’il n’y avait ce coté terriblement américain de l’histoire — gnagnagna, enfance malheureuse, gnagnagna, coup de bol, gnagnagna, amour impossible, mais les gens sont vraiment formidables tout au fond et avec un peu de pardon tout s’arrange, non, je n’oublie pas l’inévitable trahison de l’amie fidèle.
Ce ne serait rien, non plus, s’il n’y avait cette catastrophique «musique», qui correspond peu ou prou à la musique japonaise telle que les Américains peuvent la fantasmer (d’ailleurs, c’est un peu le principe de tout le film…), qui envahit tout au point qu’il est parfois difficile de suivre les dialogues.
Ajoutons à cela quelques plans bizarres, où le réalisateur a choisi précisément la pire ouverture qui soit — vous savez, pas assez ouvert pour avoir un beau flou uniforme, pas assez fermé pour voir correctement l’arrière-plan — sur un objectif au «bokeh» dégueulasse…
Dans ces conditions, les décorateurs, les acteurs, les constumiers peuvent bien faire ce qu’ils peuvent pour sauver ce qui peut l’être… Et encore, Gong Li surjoue remarquablement toutes les scènes où elle apparaît.
Car pour les amateurs habitués aux films asiatiques, l’ultime détail qui tue : on aurait aimé voire ne serait-ce que une Japonaise, à un moment donné, même juste une seconde, par pitié ? Et physiquement, personne ne me fera croire que Michelle Yeoh ou Gong Li sont Japonaises.
Note pour plus tard : certains nanards sont mêmes trop nuls pour une soirée nanards.