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    Residue
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    5 critiques spectateurs

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    Claude CHAMEK
    Claude CHAMEK

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 janvier 2022
    Il y a des sentiments, des conséquences de phénomènes sociaux et politiques intraductibles autrement que grâce à des œuvres d'art .

    On pourra lire toutes les analyses sur la gentrification il faudra quand même voir absolument ce film.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    358 abonnés 1 793 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 janvier 2022
    Jay, la trentaine, retourne dans son vieux quartier de Washington D.C. et y découvre à quel point celui-ci s’est gentrifié. Les résidents afro-américains se trouvent poussés hors de chez eux par des propriétaires plus riches et majoritairement blancs. Traité comme un étranger par ses anciens amis, Jay est perdu et ne sait plus tout à fait à quel monde il appartient.

    C’est le premier long-métrage de Merawi Gerima. Il n’est pas pour autant novice, car cet homme originaire de Washington a plusieurs membres de sa famille cinéastes ou écrivain. Pour écrire le scénario de Residue, il s’est en partie inspirée de son vécu.



    Le récit va être des plus prenants. Cela sonne tellement vrai qu’on se laisse prendre facilement dedans. L’introduction puissante met tout de suite en jambe. Pour sûr, cette histoire est arrivée dans un nombre incalculable de quartiers défavorisé. Un jeune ayant pu s’en sortir, qui revient des années après, et ne reconnaît plus grand-chose. On va voir que certains sont toujours là malgré le temps, d’autres sont en prison et les plus malchanceux six pieds sous terre.

    Afin de faire ressortir le décalage entre Jay du présent récent étudiant arrivant de Californie, et le Jay du passé vivant dans un ghetto, la réalisation va être géniale. Il y a beaucoup de flashback. Ceux-ci vont avoir un grain d’image “à l’ancienne” qui rend très bien. Pour symboliser cette ambiguïté que ressent le protagoniste principal, les flashbacks et le présent vont se mêler par moments. Quelques passages vont rendre difficile la distinction entre les deux à l’image de Jay pour qui se mélange dans la tête. Ce choix est des plus percutants. Cela peut être un peu perturbant au début, mais c’est extrêmement pertinent pour symboliser la situation. Le tout sera accompagné d’une bande originale hip-hop parfaitement choisie.

    Residue est porté par un Obinna Nwachukwu fantastique. Pour un premier long-métrage, c'est impressionnant. Il vit totalement son personnage de Jay. Il m’a extrêmement touché par sa manière de tenter de renouer avec ses racines. C’est symbolisé par sa quête désespérée de retrouver son ami d’enfance. La plupart du casting est composé d’acteurs non-professionnel. Cela ne les empêche pas d’être géniaux. On pense notamment à ses anciens camarades du hood joué entre autres par Dennis Lindsey et Derron Scott.

    Ce drame va aussi aborder la thématique de la gentrification. Vue récemment dans le film Cambodgien White Building, c’est un phénomène touchant toutes les grandes villes. Les quartiers défavorisés sont rachetés par des promoteurs se chargeant de les “nettoyer”. On a vraiment l’impression que les “riches blancs” veulent se débarrasser des “pauvres noirs”. Plusieurs expressions utilisées tout au long du film le font penser. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les nouveaux propriétaires, souvent de jeunes cadres blancs, sont montrés d’une façon impersonnelle, leur visage étant caché la grande majorité du temps. Cela montre qu’ils sont loin de l’identité de base du quartier. Celui-ci va totalement se changer et perdre ses racines.
    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    294 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 janvier 2022
    Un choc, tant formel que politique. (...) Il fallait la fiction pour mettre en perspective les souvenirs d’enfance : ils se précisent peu à peu pour devenir la réalité d’aujourd’hui, mouvante et incertaine. Cela passe par un collage de scènes disparates, une impressionnante radicalité d’approche alliant diversité des angles, recherche dans les cadres et originalité du montage. (...) Ce qui fait de Residue un film profondément humain, ce sont les trajectoires des différents protagonistes, hanté par leurs démons, d’une enfance dans le ghetto à un devenir social complexe. Comme l’indique le titre, ils sont les résidus d’une société où les inégalités se creusent, les restes quand la plupart sont partis en marge, les déchets de la gentrification. Le défi était d’en développer une poétique plutôt qu’une litanie (...). Si le film se fait expérimental, multipliant les strates, c’est qu’il cherche à explorer la psyché de Jay, sa tentative de se construire un foyer dont les résidus pourraient être le socle, tous ces lieux et objets qui font l’Histoire des gens pauvres, la vitalité d’un récit d’enfance que cet élan rend contemporain. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures)
    traversay1
    traversay1

    3 575 abonnés 4 862 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 juin 2021
    Merawi Gerima, le réalisateur de Residue, a de qui tenir, fils de Hailé Gerima, cinéaste d'origine éthiopienne, naturalisé américain et auteur, notamment, de Teza. Son premier long-métrage, avec quelques éléments autobiographiques, est à la fois un manifeste politique engagé (pas frontalement, quoique) mais aussi une œuvre en partie expérimentale. Cette histoire de retrouvailles du héros du film avec le quartier où il a grandi, à Washington, est l'occasion d'évoquer une gentrification à marche forcée, avec des blancs "colonisateurs" qui se soucient bien peu des habitants précédents, noirs comme de bien entendu, et désormais quasiment indésirables. Il y a des fulgurances dans Residue, un mélange assez détonant entre un réalisme documentaire et des moments oniriques. Mais il y a aussi des scènes opaques et des personnages surgis de nulle part (la petite amie). Le récit avance dans un certain désordre, porté par l'obsession du protagoniste principal à la recherche de son meilleur ami d'enfance. Disons que Residue dévoile le potentiel énorme d'un cinéaste en devenir mais qui se complait parfois dans des recherches visuelles et sonores qui séduiront sans doute certains spectateurs et en rebuteront d'autres qui se demanderont, peut-être à juste titre, à quoi servent toutes ces expérimentations "arty". Le propos, quand il est clair, se suffit largement à lui-même, sans vouloir à tout prix le conceptualiser et le sertir dans une forme aussi affectée.
    FaRem
    FaRem

    8 657 abonnés 9 533 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 avril 2021
    Après plusieurs années loin de là où il a grandi, Jay retourne dans son ancien quartier dans l'espoir de le retrouver comme il l'avait quitté seulement, son retour ne va pas lui procurer cette sensation puisqu'il va avoir l'impression d'être un étranger dans un endroit où il a longtemps vécu. "Residue" est un film sur la gentrification qui ici a fait son travail avec Jay qui ne reconnaît plus son quartier d'enfance. Victime d'une certaine nostalgie, ce dernier essaie de renouer avec son passé, mais il semble bien le seul dans ce cas... Ce retour aux sources n'est pas très excitant et même plutôt déprimant. Si c'est pas mal au niveau de l'ambiance qui est presque onirique par moment, c'est beaucoup moins convaincant concernant l'histoire. C'est beaucoup trop linéaire et le manque d'enjeux se fait assez vite sentir. Bref, l'histoire de Jay ne m'a pas passionné ni spécialement intéressé.
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