La nuit des rois nous embarque loin très loin dans une nuit crépusculaire ou réalisme et magie se mêlent pour nous entrainer dans un imaginaire envoutant !
Ça fait du bien un film si riche, à tiroir avec des histoires dans l'histoire, de la danse, des chants !
Un bon film, qui m'a séduite mais pas envoûtée.L'idée est forte et passionnante. L'esthétique et les comédiens superbes , le mélange des genres galvanisant et excitant.la représentation de la prison puissante.Mais il m'a manqué quelque chose, la magie n'a pas totalement opéré . Le film est peut être finalement trop sage et ne m'a pas hypnotisée comme je pensais l'être. Comme ont pu le faire par exemple les films colombiens Monos ou les oiseaux de passages. Un bon film quand même qui mérite amplement d'être vu!
Vu hier au Cinéma le Méliès de Montreuil, La Nuit des rois est sorti cette semaine dans les salles de France après avoir raflé toute une série de prix en festivals. Un film hallucinant sur la prison et l'imaginaire en Afrique. A voir !!
Très beau film qui nous immerge dans une prison ivoirienne. Entre conte et réalité, on en prend plein les yeux et les oreilles. Un film unique à voir sur grand écran
Avec "La nuit des rois", qui était le représentant de la Côte d'Ivoire pour le meilleur film international lors de la 93e cérémonie des Oscars, Philippe Lacôte réalise un film dans la lignée de ses précédents projets. Si dans "Run", on suivait la fuite d'un jeune homme, le personnage principal de ce film ne peut plus fuir ses problèmes puisqu'il est enfermé dans une prison. La Maca est une prison à part qui a ses propres codes et lois. Elle est dirigée par un homme appelé le Dangôro qui a tous les droits sur les prisonniers. Lorsque ce dernier est malade, il doit se donner la mort... Pour gagner du temps, il renoue avec une tradition et choisit le nouveau venu pour occuper le rôle du "Roman" et raconter une histoire aux prisonniers durant toute la nuit. Le réalisateur explore le microcosme de cette prison et de son fonctionnement à travers une histoire construite autour de ce rituel. Dans une ambiance un peu mystique, et entre chants, contes et légendes, Roman s'évade de son nouveau quotidien tout en espérant qu'il ne s'agira pas de sa dernière nuit. L'histoire, volontairement décousue, ne mène pas à grand-chose, mais l'exercice de style est plaisant et réussi avec des scènes qui captent bien le mélange des genres entre mysticisme et réalisme. En somme, un film singulier qui est plutôt pas mal.
Un univers halluciné où se jouent des destins de légende, pourtant bien ancrés dans la réalité de la crise ivoirienne. Etonnant et passionnant. (...) Philippe Lacôte ose ainsi combiner des temporalités et registres multiples, dans un éventail allant des faits historiques au mythe dans le cadre tourmenté de la prison. Il le fait brillamment, toujours sur le fil, réussissant le difficile pari d’une homogénéité globale où même les effets spéciaux sont en cohérence avec l’économie du récit. C’est en rendant hommage à la magie des mots et à la puissance du cinéma que cette expérience aussi littéraire que griotique vise à contenir la violence et renverser le destin de chacun. Un appel à l’éducation et au dialogue en somme face aux situations de conflit. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures)
En mélangeant faits réels et faits légendaires, tous liés à la Côte d’Ivoire, Philippe Lacôte propose une expérience sensorielle et esthétique qui maintient une grande tension chez le spectateur durant 90 minutes. Visuellement magnifique, "La Nuit des rois" est également magistralement mis en scène et très bien interprété par une « troupe » dans laquelle les comédiens professionnels étaient très minoritaires.
Film qui se déroule au sein de la MACA qui serait une des plus grandes prisons d'Afrique. Forcément on pense très fort aux contes des Mille et une Nuits et Shéhérazade, mais qui serait transposé chez les hommes et l'univers carcéral. La vraie bonne idée est de placer le pouvoir des mots dans un lieu oublié du reste du monde, où on pourrait penser justement que les mots ne sont plus qu'un détail insignifiant dans leur univers où seul la loi du plus fort fait foi. Tout dans ce film est assez fascinant de par ce mélange des genres, ce rythme découpé, cet antagonisme entre réalisme violent omniprésent du monde moderne et ce mysticisme oral qui renvoie à la tradition et aux rites ancestraux. Le film sort nettement des sentiers battus, offrant un film avec les règles inhérentes au genre carcéral mais en y distillant une sorte de théâtralité onirique qui impose une singularité certaine. Site : Selenie
Ce deuxième long métrage de ce réalisateur est bien réalisé avec une bonne direction d’acteurs. L’histoire de ce jeune détenu interné dans une maison d’arrêt de la Cote d’Ivoire avec ses rites est assez prenante. Le réalisateur nous décrit bien la réalité des conditions dans cette maison d’arrêt et ses traditions atypiques. A noter, la composition de Denis LAVANT dans un rôle secondaire mais très efficace.
En Afrique l'histoire s'écrit à l'oral et "quand un vieillard meurt c'est une bibliothèque qui brûle", pour sauver sa peau un nouvel arrivé dans la prison d'Abidjan devra conter toute une nuit. Ce bon film ivoirien mêle habilement l'oralité ancestrale, celle des griots qui racontent les légendes des rois et des reines, la danse et les chants traditionnels que même les mauvais garçons connaissent encore, à une Côte d'Ivoire contemporaine où les troubles politiques ont jeté dans les rues des nouveaux maîtres jeunes et sanguinaires dont le destin funeste se terminera par la combinaison d'un pneu, d'un peu d'essence et d'une allumette. Ce film est servi par une cinématographie remarquable et évoque dans sa manière de projeter l'Afrique ancestrale dans le XXIe siècle l'excellent "Atlantique" de Mati Diop sorti il y a 2 ans. Deux réalisateurs à suivre.