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    Chers camarades !
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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 056 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2021
    Je crois bien que Chers camarades est le premier film que je vois de Andrey Konchalovsky et c'était vraiment un beau film. Déjà plastiquement le noir et blanc est vraiment réussi, c'est soigné au possible et on a quelques plans, notamment sur la fin, en extérieur qui sont juste à tomber... mais surtout il arrive à rendre touchante l'histoire de cette femme, membre du parti et du comité municipal de sa ville (?).

    J'aime sa façon de dépeindre la société soviétique, comment même les plus convaincus doutent du pouvoir en place, doutent de sa capacité à rattraper le niveau de vie de la classe moyenne américaine. Cette histoire est la fin pour son héroïne et ses concitoyens du rêve soviétique.

    Cette femme, stalinienne pratiquante (comme toute femme qui se respecte) va donc vivre de l'intérieur une grève qui va tourner en bain de sang et qui va être étouffée par le pouvoir. La construction de sa personnalité est intéressante puisqu'elle est partagée entre sa foi dans le soviétisme, bien qu'elle n'approuve pas nécessairement certaines décisions, notamment la hausse des prix, et le fait de retrouver sa fille portée disparue après que l'armée (d'après la version officielle) ait ouvert le feu sur les grévistes.

    Un vrai beau personnage féminin, tiraillé entre son rôle de mère et ses convictions politiques.

    Mais surtout, à ce drame familial Konchalovsky montre les rouages politiques qui amènent à des prises de décision, comment sont manipulés les faits, les personnes pour réussir se couvrir, dissimuler la vérité, etc. C'est une entreprise glaçante qui est à l’œuvre, mais pas totalement déshumanisée, puisque l'héroïne trouvera l'aide d'un agent du KGB. Et réussir à montrer les gens qui obéissent par peur d'être fusillés, tout en gardant une part d'humanité face à une mère désemparée, c'est assez touchant.

    Je note juste que si la scène où on se met à tirer sur la foule a marqué pas mal de spectateurs, ce passage m'a moins marqué que la même scène dans un Bloody Sunday par exemple. Peut-être que la mise en scène est trop propre, trop soignée, pour réellement retranscrire l'horreur d'une tuerie (bien que la fille qui se prend une balle dans la gorge secoue pas mal) et je la trouve bien plus adapté pour décrire les rouages du parti ou le drame familial...

    Sinon, le film m'a rappelé ma vocation : devenir commissaire politique.
    Philippe2312
    Philippe2312

    4 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 septembre 2021
    Bon film qui retrace l'histoire d'une grêve à l'époque de l'Union Soviétique et qui montre comment les dirigeants communistes d'une petite ville et les dirigeant du pays réprime celle-ci.
    Christian L.
    Christian L.

    7 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 septembre 2021
    Captivant! L'actrice principale est magnifiquement convaincante ! L'histoire est prenante, l'ambiance de l'époque nous enserre. Excellent film!
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    79 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2021
    Après Michel-Ange, Konchalovski frappe fort avec cet épisode réel de répression « brutale » d’une lutte sociale consécutive à une augmentation des prix alimentaires….

    Les autorités n’ont pas envisagé, une seconde, une rébellion possible….
    À travers cet épisode de la période Kroutchev, le réalisateur nous dresse un tableau « noir », tragique, resté secret !!!

    Une recherche d’authenticité; le film en noir et blanc est sobre, dépouillé mais rythmé.
    La mère, apparatchik zélée et admiratrice de la fermeté stalinienne se retrouve tout à coup confrontée « idéologiquement »
    à sa fille « manifestante » ….
    Mélo ? Pas du tout ! Simpliste ? Pas du tout !

    Plutôt, une remise en cause progressive qu’elle n’aurait jamais entamée, sans sa fille…..
    JRP
    JRP

    4 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 septembre 2021
    Très beau film qui parvient à analyser l'époque communiste et ses divers intervenants très finement, à l'occasion d'une tragédie. Tout est parfaitement abouti quant à la réalisation, au jeu des acteurs, à la tension dramatique. Tout est poignant, et la beauté formelle, notamment des cadrages, admirable.

    Pas de vrais héros ni de vrais salauds. Juste des hommes et des femmes confrontés au tragique de l'histoire et qui y tiennent le rôle qu'ils peuvent, en étant le moins pire possible. Il ne restera rien de leurs illusions au terme de l'action : ils ont tiré sur leurs illusions ou se sont faits tirer dessus pour elles. Mais tout n'est pas noir. Le réalisateur s'y est explicitement refusé.

    On n'a pas assez dit que cet emploi sublime du noir et blanc, du format presque carré de l'image, celui du cinéma de l'époque des faits relatés, a beaucoup à voir avec un travail du deuil lucide sur la période communiste. Poutine ne devrait pas désapprouver cette œuvre qui est dans sa ligne : recoudre l'histoire comme on recoud une plaie, sans nier que ce soit une plaie.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    78 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 septembre 2021
    Un film enthousiasmant (primé à la Mostra de Venise) dans un noir et blanc d'époque.... qui nous donne souvent l'impression d'être dans un documentaire. Un film sur les horreurs du communisme soviétique -le massacre de Novotcherkassk, en 1962- , et en même temps.... un film actuel autour d'un personnage fascinant, un film qui nous fait rentrer au plus profond de la foi.... ou du fanatisme. Car Liouda (Ioulia Vyssotskaïa) croit au communisme comme Thérèse de Lisieux à la sainte Vierge. Membre du comité municipal, (et maitresse occasionnelle du président de ce comité) elle n'a qu'un regret: que Krouchtchev ait critiqué Staline. Et qu'il ait fait libérer quelques koulaks et autres prisonniers politiques! Etre un dirigeant du parti a, entre parenthèses, certains avantages. Pendant que le peuple se bat pour obtenir un oeuf, Liouda est servie largement à l'arrière de l'épicerie, et elle dispose d'un appartement apparemment assez spacieux.
    Ca se passe dans le Caucase, le pays des cosaques du Don, une région où les habitants seraient peut être moins dociles que dans la Russie profonde? Le gouvernement ne cesse de faire augmenter le prix des denrées de base, le lait, le kéfir.... et quand le directeur de l'usine de construction ferroviaire, une usine d'intérêt national, décide de baisser le salaire des ouvriers, ils se mettent en grève, marchent sur le comité, balancent quelques pierres dans les vitres, terrorisant le président du comité régional venu rétablir l'ordre (i.e, créer le désordre par ses vociférations déplacées)
    Tout le monde débarque dans la petite ville, représentants du Comité Central, du KGB, de l'armée. La ville est bouclée. Chacun doit signer une promesse de confidentialité. Personne à l'extérieur ne doit savoir! Il ne manquerait plus que la rébellion se propage à d'autres usines, à d'autres villes. Les réunions s'enchainent. Les hauts gradés, au milieu de l'estrade, pratiquent la langue de bois. On sent, cependant, un certain flottement. Certains veulent une répression dure mais d'autres, moins écoutés, suggèrent de temporiser. Le général qui dirige les opérations est pour charger les armes... avec des munitions à blanc mais il se faire sèchement remettre à sa place. On s'y croit! On est dedans! C'est parfois confus mais jamais rasoir.
    Et Liouda? Elle bout. Elle n'y tient plus, elle prend la parole: ce ne sont pas des ouvriers. Les ouvriers russes croient à l'avenir du communisme, au travail bien fait; les meneurs sont des repris de justice; de ces opposants malencontreusement libérés. Pour ceux là, il faut la peine de mort, sans hésitation.
    Finalement c'est bien la méthode dure qui est employée, sans qu'on sache très bien qui a donné l'ordre de tirer, il y a plusieurs dizaines de morts, dont certains sont évacués discrètement hors de la ville. Quand Liouda rentre chez elle (persuadée que ce n'est pas l'armée qui a tiré, mais des snipers anti-communistes.... et que si Staline était encore vivant, rien ne se serait passé comme ça) elle retrouve son vieux père (Sergeï Erlish), qui a ressorti sa tenue (interdite) de cosaque et une icone ancienne de Notre Dame de Kazan... mais pas sa jeune fille Svetka (Yulia Burova), qui était à la manifestation. Liouda est maintenant une mère folle d'inquiétude, qui court partout, y compris à la morgue, pour retrouver -sans succès- sa fille (peut être morte, mais peut être aussi arrêtée), avec l'aide inattendue d'un responsable du KGB -c'est encore une jolie femme.... Moment de vérité, quand au point d'aller débiter son discours de répression devant les différents dignitaires, elle s'enfuit pour se réfugier aux toilettes, prier un Dieu auquel elle est censée ne pas croire.
    Liouda est une personnage fascinant, qui porte en elle tous les sectarismes, elle est scientologue, elle est islamiste.... elle est tous ceux là, qu'une idéologie porte et fait vivre.
    Le passionnant film d'Andrei Konchalovski, un jeunot de 84 printemps, est tout simplement indispensable. A voir absolument
    Charles R
    Charles R

    51 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 septembre 2021
    Vous cherchez un film qui sorte de l’ordinaire : assurément vous ne trouverez pas mieux que le dernier film d’Andreï Konchalovsky. Mais attention ! Si vous désirez vivre un bon moment, loin de toutes les angoisses du monde contemporain, ce film est à déconseiller. Rien de plus austère et de plus déprimant (en apparence, du moins) que ce retour sur une page de l’Union Soviétique des années 60, dominée alors par la personnalité de Khrouchtchev.
    Nous sommes en juin 1962. Une grève éclate à Novotcherkassk, dans le Nord-Caucase. Elle émane de l’usine de locomotives locale : les ouvriers protestent contre les conditions de travail qui leur sont imposées ainsi que contre l’augmentation incessante des denrées alimentaires. La riposte du pouvoir ne se fait pas attendre : l’armée est envoyée sur les lieux et des chars sont déployés dans la ville. Le film donne à voir l’événement par le prisme d’une femme, Liouda, fonctionnaire zélée au service du Parti Communiste, dont la fille va prendre fait et cause pour les ouvriers en révolte. Au terme d’une répression sanglante, la jeune fille s’avère introuvable : a-t-elle été tuée ? Enterrée à la hâte dans une fosse commune ? Le film va suivre l’itinéraire de Liouda qui se présente alors sous la forme d’une enquête au service de la vérité sur les massacres. En même temps, il traite d’un événement qui a réellement eu lieu et qui a été occulté pendant trente ans par les autorités soviétiques.
    Résumée ainsi, on comprend que l’intrigue n’incite guère à quelque bon délassement estival. D’autant que le noir et blanc est de rigueur et que le format adopté est un format étroit (1.33), soit celui qu’adopta le cinéma muet, mais aussi la télévision des années 50. Le réalisateur, Andreï Konchalovsky, l’a expliqué : il lui était impossible d’évoquer les massacres de Novotcherkassk en ayant recours à la couleur, pas plus qu’il ne souhaitait utiliser le format standard des films actuels. C’est donc avec les moyens dont disposaient les médias soviétiques dans les années 60 que le film a été réalisé.
    Et là, coup de génie, il faut le reconnaître. Car rien de plus émouvant que ce travail sur la matière qui nous donne à voir un film complètement atypique, ingrat dans la première demi-heure, mais qui finit par imposer une esthétique admirablement travaillée, nous faisant penser à certains films de l’Europe de l’Est des années 50 et 60 sobrement réalisés mais d’une qualité artistique indéniable.
    Il n’est du reste pas interdit de songer par moments (en particulier dans les mouvements de foule) à des cinéastes soviétiques qui ont marqué l’Histoire du cinéma, en tête desquels on citera tout naturellement Eisenstein. Une chose est certaine : Konchalovsky est un cinéaste qui compte et qui ne cesse de surprendre par ses partis pris tant politiques qu’artistiques.
    Alors, un conseil : si vous n’avez pas peur de vous ennuyer au fil des discussions du Comité local du Parti et si vous souhaitez découvrir un film bougrement intelligent et non dénué d’humour (mais il faut bien chercher…), courez voir le dernier film d’un cinéaste qui aime à la folie le 7ème art : son dernier film le prouve amplement.
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 septembre 2021
    Comme c'est de plus en plus souvent le cas, "Chers camarades !" se confronte à une histoire qui s'est réellement déroulée. C'était au début du mois de juin 1962, à Novocherkassk, l'ancienne capitale des cosaques du Don, à 1000 kilomètres au sud de Moscou. Une histoire qui a été gardée secrète jusque dans les années 90 ! L'histoire d'une grève dans une usine de construction de locomotives, une grève contre l'augmentation des prix combinée à la baisse des salaires et qui a vu des membres du KGB ou des membres de l'armée tirer sur les manifestants faisant 26 morts et 87 blessés. Le film se focalise sur Liouda, membre du comité communal du Parti communiste, une femme qui regrette le temps de Staline avec qui, pour elle, un véritable communisme aurait vraiment pu voir le jour s'il était toujours à la tête du pays et qui serait favorable à des peines très sévères contre celles et ceux qui refusent de suivre la ligne du Parti. Toutefois, cette femme est aussi mère de famille et sa fille Svetka était parmi les manifestants. Sa fille n'étant pas rentrée à la maison à la suite des évènements, Liouda part à sa recherche, que Svetka soit morte ou toujours vivante, aidée par un membre du KGB.
    Kontchalovski a tenu à réaliser un film qui se rapproche dans son esthétique au cinéma soviétique de l'époque des évènements : noir et blanc, format 4/3. "Chers camarades !" montre une société très hiérarchisée, ainsi que les luttes internes qui existaient au sein de l'URSS, l'exemple le plus frappant étant les rapports entre le KGB et l'armée. Remarquablement interprété, en particulier par Yuliya Vysotskaya qui joue Liouda, "Chers camarades !" a remporté le prix spécial du jury à la Mostra de Venise 2020. Toutefois, on peut regretter une petite baisse de régime lorsque le film quitte l'histoire de la grève et de ses suites pour se focaliser sur la recherche de Svetka par sa mère.
    maugis
    maugis

    17 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 septembre 2021
    Excellent film qui montre le fonctionnement des rapports entre les responsables politiques sous Khrouchtchev ainsi que le contrôle monstrueux de l’information.Suite a une baisse des salaires couplée a une une hausse des prix une grève éclate dans une province ce qui entraîne une remontée de panique jusqu’àu Politbureau avec un blocus de la ville ,l intervention de l armée et l’intervention de snipers d un service secret qui tirent sur les grévistes dans le but de provoquer une émeute.
    Il est remarquable de savoir que ce film ai été autorise sous Poutine, ancien du KGB, le réalisateur a du montrer un « gentil colonel » du KGB qui utilise ses passes droit pour rechercher la fille de l’heroine
    jeanmarcd
    jeanmarcd

    12 abonnés 174 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 septembre 2021
    Ce film retrace une grève en 1962 en URSS
    pendant laquelle l'armée a tiré sur la foule.
    Épisode tenu secret.
    Dans un noir et blanc époustouflant , un portrait de responsable (femme) du Parti qui ouvre les yeux sur la réalité.

    Konchalovski à 84 ans.

    espérons que d'autres cinéastes prendront la relève, en France aussi.
    norman06
    norman06

    345 abonnés 1 663 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2021
    Un film d'un intérêt historique certain mais aussi et surtout un poignant portrait de femme. La sobriété du noir et blanc et les plans fixes maîtrisés contribuent au pouvoir de fascination d'une œuvre qui n'oublie pas pour autant l'efficacité narrative.
    Boby 53
    Boby 53

    14 abonnés 191 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 septembre 2021
    Fait politique completement occulté pdt 50 ans, le film raconte la revolte d'ouvriers contre la baisse des salaires, ss l'ere Kroutchev. Filmé en format carré et noir & blanc, il rend bien compte de l'etat de l'URRS en ces annees là. Bemol: un tantinet trop long, trop lent.
    Paul Gioan
    Paul Gioan

    7 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 septembre 2021
    Encore un OVNI à ne pas manquer ! Evidemment , il parlera davantage aux personnes un peu agées , mais bon..
    Quant à l'extrème fin....On croyait que tout était dit , mais non, il y avait encore de quoi aller plus loin ...Formidable !
    Jean-Pierre Jumez
    Jean-Pierre Jumez

    95 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 septembre 2021
    En 1972, j'ai parcouru l'URSS pendant deux mois dans mon camping-car.
    Ce film, situé en 1962, est comme une réminiscence : la situation que j'ai connue était tout à fait identique.
    J'atteste donc que tout est plausible !
    Et j'en profite pour saluer la performance de Julia Vitsoskaia
    Caton le Censeur
    Caton le Censeur

    1 abonné 14 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2021
    Belle évocation en noir et blanc de l'Union Soviétique des années 60.
    Certains y verront un académisme suranné, qui me plaît pour son charme désuet.
    L'héroïne, partagée entre son attachement au socialisme et la brutalité du régime, apporte un intéressant conflit psychologique.
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