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lecinema_clem
49 abonnés
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3,5
Publiée le 12 octobre 2023
Glaçant ! Le portrait de Gabriel Maztneff est glaçant. Il faudra se souvenir longtemps de la performance de Jean Paul Rouve et le classer très haut dans les meilleurs rôles de l’année 2023. Dans une interview, l’acteur expliquait qu’il n’était pas bien quand il rentrait chez lui le soir après avoir passé la journée à jouer ce personnage. Et je peux le comprendre ! On se sent manipuler comme l’a été V. Springora. Je défie quiconque de ne pas ressentir l’empreinte et l’étreinte de l’acteur durant le film. Le choix de la réalisatrice de ne se concentrer que sur des gros plans renforce davantage l’idée qu’on ne peut pas s’échapper. Tétanisant.
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Le consentement est une claque, mais une claque nécessaire. Jean Paul Rouve est méconnaissable. A la fois monstrueux et terriblement juste. Un film fort qui ne laisse pas insensible a la sortie de la salle. Bravo !
C'est tout l'enjeu du film Le Consentement, adaptation du livre éponyme de Vanessa Springora qui revient sur la posture d'amante qu'elle a vécue avec l'écrivain Gabriel Matzneff dans les années 80. Elle a 14 ans, lui, en a 50. Se perdant dans sa relation, elle subit de plus en plus violemment l'emprise destructrice que ce prédateur exerce sur elle.
Le film se concentre sur une période donnée, de la rencontre à l'emprise, de la libération à la reconstruction. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il nous glace me sang, nous pétrifie face à toutes les violences engendrées par ce pédophile aux ambitions sans limites. La vulnérabilité de l'enfant est filmée sans tabou, sans filtre, à l'état brut : elle nous percute de plein fouet, certaines images atteignant la limite du supportable. Mentions spéciales au trio d'acteurs qui s'imprègnent avec force de leurs rôles respectifs : Jean Paul Rouve en effroyable Gabriel Matzneff, Kim Higelin en une Vanessa épatante, tout comme Laetitia Casta dans le rôle d'une mère dépassée et désabusée.
La réelle prouesse de ce film, en plus d'être une bonne adaptation, c'est de parvenir, au travers l'image, à bouleverser les consciences et à choquer les esprits : oui, les violences faites aux enfants sont sous estimées. Oui, cela a été longtemps cautionné par une société ayant perdu ses repères moraux. Oui, ces violences perdurent et les victimes sont marquées au fer rouge, pour le restant de leurs jours.
Bien que certaines longueurs nuisent au déroulement du récit, le film s'attache à garder ses fondamentaux et à présenter l'horreur de l'emprise sous toutes ses formes. Une histoire pesante et glaçante, à regarder pour ne jamais oublier.
La sortie du récit auto-biographique de Vanessa Springora en 2020 avait suscité émoi et scandale. Trois ans après, Vanessa Filho (Gueule d’ange, pas terrible) adapte le livre sur grand écran. Si le sujet est fort, avec beaucoup de scènes très dérangeantes, voir nauséeuses, le traitement n’est pas à la hauteur. La mise en scène est mollassonne. Le scénario, et c’est un comble, manque d’épaisseur et finit par nous ennuyer, le tout étant assez répétitif. Le jeu des acteurs est trop théâtral, voir trop scolaire. On a l’impression qu’ils récitent leur texte plutôt qu’ils ne le jouent. D’ailleurs, je trouve que du coup, ils surjouent tous. Sauf Laetitia Casta, la seule à s’en sortir honorablement à mes yeux. La petite Higelin est bien sans plus et Jean-Paul Rouve en fait tellement que cela en devient risible. Pourtant son allure fait vraiment flipper. Bref, encore le cas d’un sujet puissant, qui met extrêmement mal à l’aise, mais qui n’est pas traité comme il aurait du. Au final, grosse déception, on en sort plus gêné que glacé et bouleversé comme attendu. Dans d’autres mains peut être…
Le livre m'avait donné des hauts le coeur, et c'est pour ça qu'il m'avait autant plu ; le film m'en a donné tout autant, et je peux ainsi dire qu'il s'agit d'une très bonne adaptation, très bien réalisée avec un jeu d'acting incroyable, des décors, des mises en scène, tout. Le seul (gros) bémol, c'est que c'est très éprouvant à regarder au cinéma. Là où on peut faire une pause dans la lecture du livre, on est obligés de supporter de nombreuses scènes de sexe quasi-graphiques entre ce qui est présenté comme un homme de 50 ans et une jeune fille de 14 ans (quand on ne sait pas - comme moi au moment du visionnage - que Kim Higelin a la vingtaine, c'est plus que perturbant).
Prenant de bout en bout. Interprétation magistrale. Une atmosphère suffocante autour d'une emprise qui ne peut laisser personne indifférent. A voir absolument.
"Le Consentement" adapté du livre autobiographique de Vanessa Springora est une adaptation partiellement réussie. En effet j'ai beaucoup aimé le livre j'ai été moins séduit par le film que j'ai trouvé parfois creux, manquant de force et pas forcément convaincu par la direction des comédiens notamment la jeune Kim Higelin et Laetitia Casta, reste la performance puissante à contre-courant de Jean-Paul Rouve en prédateur sexuel, la réalisatrice Vanessa Filho livrant un récit choc et parfois prenant sur les abus sur les mineurs et ses conséquences sur les victimes.
Je n'ai pas lu le livre de Vanessa Springora et je n'ai pas connu Matzneff. Je me souviens juste d'avoir été devant mon petit écran lors de son fameux passage à "Apostrophe", et je me souviens d'avoir été écoeuré de voir ce vieux chauve un rien prétentieux se vanter de s'en prendre aux filles de mon âge. Le film a beaucoup de qualités, mais aussi un gros défaut: on se demande à quel moment spoiler: une fille de 13 ans peut tomber amoureuse de ce type qui n'est qu'auto-satisfaction? La partition jouée par Jean Paul Rouve n'offre aucune modulation. Elle est sur le même ton vénéneux du début jusqu'à la fin spoiler: (à part un très court instant à l'hôpital) et à aucun moment le personnage n'est réellement séduisant, comme si la réalisatrice ne voulait surtout pas lui donner de circonstances atténuantes. Or de ce fait c'est la jeune fille, (Kim Higelin) qu'elle prive de circonstances atténuantes, ainsi que sa mère (Laetitia Casta) car on a l'impression qu'elles tombent dans un piège plus grossier qu'il a du l'être en réalité. On passe le film à lui crier intérieurement : barre toi! Cours! Fuis-le!. Alors OK, ça crée une tension, un malaise, une émotion négative, qui tiennent en haleine pendant tout le film, mais ce manque de nuance rend l'ensemble finalement un peu caricatural.
Difficile de noter un film comme le consentement, qui parle d'une relation pédophile entre une adolescente et un écrivain. Car évidemment ce n'est pas le genre de film qu'on peut apprécier tellement le sujet est Taboo et qu'on a pas envie de voir ça. Et je suis totalement partisan de cette volonté de ne se fixer aucune limite artistique mais ici je dois bien avouer : à quoi sert ce film ? Déjà je trouve que Gabriel a une écriture beaucoup trop grossière. Parler dans un français pompeux ne fait pas de lui un homme distingué, et la manière dont il transpire la malveillance et la manipulation rende difficilement crédible le fait qu'une jeune ado puisse lui accorder sa confiance même si évidemment, je ne suis pas une ado de 14 ans donc je ne sais pas ce qui peut se passer dans leur tête. En plus de ça (les dialogues pompeux n'aident pas) mais je trouve les acteurs franchement très médiocres, au même titre que la mise en scène même s'il y a un peu plus d'idée à la fin du film je trouve, même si cette fin tire très en longueur je trouve. Bref, peut être que c'est juste le sujet qui m'a tellement rebuté que j'ai n'ai pas pu apprécier le consentement à sa juste valeur mais j'avoue n'être pas du tout convaincu.
En 2020, Vanessa Springora livre un témoignage accablant de son histoire avec Maztneff. Elle y décortique avec brio toute la mécanique du consentement. Mais si l'image de Matzneff est écornée, le livre contribue paradoxalement à le faire connaitre et à le mettre dans la lumière. Le vieil homme ne s'en tire pas si mal.
Suite à cet événement littéraire important Vanessa Springora accepte les propositions qui lui sont faites d'adapter le livre au cinéma et cosigne le scenario. Avec le film, Vanessa Springora tape plus fort. Pour cette femme, victime très jeune d'une personne toxique et dont elle fut si longtemps la proie, le retour au réel par l'image pourrait avoir un doux goût de vengeance. La virtuosité littéraire cède la place à une incarnation froide et crue.
Elle choisit Vanessa Filho. Le choix est judicieux car on devine chez cette réalisatrice quasi débutante, des béances gémellaires à celles de vanessa Springora. Elle explique en interview combien cette histoire résonne profondément en elle. Son premier moyen métrage «primitif » évoque avec force l'inceste. Dans le second film « gueule d'ange », Marion Cotillard campe une jeune femme au passé implicitement traumatique, où là encore, la question du père est centrale. Le consentement est son troisième film. Elle est la réalisatrice idoine pour cette entreprise d'atomisation : son jugement immodéré, définitif et viscéral de Matzneff, dont elle témoigne ces derniers jours sur les plateaux de télévision, garantie à Vanessa Springora que le film sera extrême : sans complaisance aucune et sans rédemption possible. Et sans subtilité.
Jean Paul Rouve a également sa part dans cette entreprise, mais peut-être malgré-lui. S'il ne parvient pas à incarner un Matzneff nuancé (une trop grande pureté d'âme sans doute), il lui substitue une figure d'ogre monstrueuse. L'outrance de son jeu, attendu par la réalisatrice, rends le personnage si antipathique qu'il donne la nausée. On ne peut que le haïr, le détester, sans limite.
Dernière pierre à l'édifice, clé de voute évidente, le jeu sensible de Kim Higelin permet au spectateur de s'identifier parfaitement à Vanessa Springora, d'être en empathie avec elle et donc faire naitre colère et dégout.
Le but est atteint, largement. Le persécuteur est défait. Que le film soit bon est une autre affaire.
Je veux dire à Vanessa Springora toute mon admiration pour le courage et la ténacité dont elle fait preuve dans le combat qui l'oppose à Matzneff. Il me semble qu'avec ce film, dans ce dernier round, elle en sort vainqueur et par KO.
Je comprends fort bien le malaise ressenti par Jean-Paul Roue durant le tournage de ce film sur la pédophilie...Malgré les mises en garde sur certaines scènes susceptibles de choquer le public et l'interdiction aux moins de 12 ans j'ai éprouvé un profond trouble tout au long de ce long métrage car traiter ce sujet est fort délicat. Jean-Paul Rouve est très impressionnant avec le crâne rasé, effrayant; ça m'a déstabilisée au départ. Mais ça fait mieux ressortir le côté manipulateur de son personnage. Kim Higelin qui a 23 ans parvient à donner le change de la pré-ado de 13 ans,amoureuse et naïve mais je l'ai trouvée un peu distante. Après,j'ai beaucoup de mal à juger ce film car le sentiment qui domine tout au long de sa projection c'est le dégoût, l'écoeurement et n'ayant pas lu le livre de Vanessa Springora, je ne sais pas si le film en est fidèle et à sa hauteur.
Un film d'horreur à la mécanique implacable. On sort assommé par les dégâts que crée un monstre tour à tour charmeur et absolument terrifiant, incroyablement incarné. Parler de détails de réalisation serait hors propos.
Superbe film qui traite de la PEDOPHILIE , J.P. Rouvre en Ecrivain Pedophile notoire et que dire de Kim Higelin sublime dans ce role d'écolière totalement perdue et sous l'emprise sexuelle de cet individu horrible.
Gabriel Matzneff a aujourd'hui 87 ans. Il aura survécu à Denise Bombardier laquelle fut la seule à l'affronter et à le stigmatiser, lors d'une célèbre émission littéraire. Cette scène figure dans l'adaptation du Consentement de Vanessa Springora, qui fut "l'amoureuse" de l'écrivain, ce dernier alors âgé de 50 ans face aux 13 printemps de celle qu'il qualifia de "prunelle de mes yeux" dans son journal intime. Au-delà d'un récit d'emprise, plus que de consentement, d'ailleurs, il est question d'une époque, pas si lointaine, où spoiler: un homme tel que Matzneff pouvait relater ses "exploits" abominables dans ses écrits sans que la société ne soit choquée outre-mesure, à commencer par les cénacles culturels. Le film est cru, à la limite de l'insoutenable, et raconte autant les mécaniques de séduction d'un écrivain imbu de lui-même que la fragilité et le caractère influençable d'une pré-adolescente en quête d'admiration, nullement protégée par sa mère. Le Consentement n'est pas une adaptation parfaite, les mots seront toujours plus parlants que les images, et aurait pu davantage insister sur la manière dont la Vanessa adulte a tenté de se réparer. Kim Higelin est en tous cas exceptionnelle, dans un rôle extrêmement difficile, et Laetitia Casta formidablement juste. Reste Jean-Paul Rouve, dont l'interprétation est impressionnante mais plutôt monolithique et ne rendant pas compte du charisme vénéneux et onctueux d'un personnage qui, pour être un monstre absolu, n'en avait pas moins un pouvoir d'attraction indéniable, hélas.