Kill BILL : est un film d’action, thriller emmenant des tas de sous genre avec lui comme le yakuza eiga.
Étant considéré comme un film culte, et faisant partie de la filmographie de Quentin Tarantino, je me devais de le voir. Et il est vrai que c’est un ovni, un film singulier et unique en son genre, métissé par les tonnes d’inspiration de son réalisateur.
Tout d’abord, il y a, dans Kill Bill, beaucoup de plans marquants, une photographie très travaillée, des combats assez absurdes et fidèles à un genre : le cinéma et le Lore japonais. Pour accentuer ce point notamment, Tarantino utilisera aussi le berceau de la culture nippone : la japanimation, qui représente, dans un film comme celui-ci, une belle prise de risque qui se révèle être très réussi. Elle nous informe subtilement que le réalisateur a pris un plaisir monstre à nous raconter son histoire.
Au niveau des personnages, on retrouve une Uma Thurman au sommet, plus charismatique que jamais, dans son rôle de protagoniste, car son nom, n’est pas dévoilé dans ce premier chapitre. Elle solidifie le cadre, le maintien et est prise d’un tel désir de vengeance que l’on se sent face à ce film, comme guidé par son animosité et sa détermination. Et ce n’est pas anodin ! si je reprends une des citations de Chris Carter pour appuyer mon ressenti, je pourrais citer : « l’Homme qui n’a rien à perdre est le plus dangereux de tous les adversaires ». Il est en effet difficile de quitter l’écran des yeux, face à un tel projet : se venger de la tuerie qui a eu lieu le plus beau jour de notre vie, à n’importe quel prix. On comprend la protagoniste, lors de son raisonnement ainsi que sa surpuissance face aux éléments qui pourrait se dresser sur son chemin, à l’image d’un tsunami jaune, ne s’arrêtant qu’en ayant repris ce qui lui est dû.
Kill bill, jongle habilement entre les genres, les ambiances et la narration. Tarantino n’en est pas à son premier essai à ce niveau-là d’ailleurs ! il n’hésite pas à faire des flash-back dans des flash-back sans pour autant perdre le spectateur dans un récit puzzle, vide de sens.
Ce récit-là est celui de la vengeance, celui d’une vengeance universelle et artistique. En effet, le jeu d’acteur ici, et comme dans la plupart des films de QT, caricatural et extravagant. Et on se plait à regarder comment, par tous les moyens, la vengeance s’appliquera dans cette fresque spectaculaire et théâtrale.
Je peux noter aussi un choix de musique pour la BO très pertinent. Apportant pour moi une vraie personnalité au côté sonore du film. Ce qui est d’ailleurs une signature du réalisateur, d’être capable d’apporter une texture en plus au récit, tout en utilisant des musiques propres à son cinéma et à son extravagance.
Mais un des points négatifs que je trouverais à cette œuvre est en effet son côté « je brise les codes » quelquefois trop marqué. Il n’est pas rare de sentir une envie absolue de faire quelque chose de différent, de vouloir à tout pris se libérer des chaines d’une industrie. Ce n’est pas un mal, loin de là, mais cela peut assez finalement nous sortir du contexte. Il est à noter quand même que Kill Bill résonne comme un classique aujourd’hui, notamment pour ce dernier point.
Pour conclure, Kill Bill Volume n°1 ne vous laissera pas indifférent, par son unicité et sa singularité. C’est un film à part qui, sous son apparence de film fourre-tout, cache une grande subtilité.