J’ai fais la critiques de quelques films de Tarantino fort moyens, alors c’est une bonne surprise que j’ai eu avec Kill Bill, ici le premier du nom.
L’interprétation est de qualité. Elle est emmenée par Uma Thurman, qui, à de rares exceptions (Batman et Robin) est une actrice régulière, qui se plante rarement. Elle offre ici une prestation alerte, charismatique, qui lui convient très bien. Elle n’a pas un énorme travail de composition certes, mais imposer sa présence à l’écran est un défi tout aussi difficile. A ses cotés, un casting féminin fourni, avec Lucy Liu, Vivica A. Fox, Daryl Hannah, Julie Dreyfus, Chiaki Kuriyama… dans des rôles plus ou moins importants. Là aussi les rôles sont caricaturaux (celui de Kuriyama par exemple c’est du cliché en barre) mais c’est voulu, et les actrices s’en sortent solidement. Coté masculin, il y a moins à retirer en revanche. Madsen ne fait qu’une apparition, par exemple.
Le scénario est basique, il reprend des lieux communs vu dans la plupart de ce type d’histoire. Néanmoins, Tarantino surimpose habilement son style, et offre un métrage généreux, rythmé car pour une fois débarrassé suffisamment des dialogues à rallonges inutiles, et qui assume pleinement sa roublardise. Par ailleurs la gradation est solide, et il y a quelques moments déjantés très appréciables.
Sur la forme, beau boulot là encore. La mise en scène est excellente. Elle est rapide, précise, chose très importante dans les combats, pleine d’effets de style maitrisés. C’est du bon Tarantino. La photographie est non moins soignée. Il y a de la variété, avec des passages en noir et blanc, un superbe combat avec les ombres des personnages se détachant sur un fond bleu. A noter un intermède style bande dessinée intelligent et qui offre la première grosse explosion de violence dans le film. En effet, Kill Bill est un métrage sanglant, déconseillé aux personnes sensibles, avec une surenchère un peu grandiloquente. Pour exemple il y a des têtes tranchées, des pieds, des mains… tout bien visible il va de soi. Les décors sont agréables. Ils ne sont pas transcendants, mais suffisants pour ne pas déranger. Enfin, la bande son est remarquable de bout en bout, avec une très grande variété de musique, éclectique, le résultat étant enthousiasmant.
Pour conclure, Kill Bill volume I est pour moi un des meilleurs métrages de Tarantino. Il mérite là réellement sa critique très favorable, et j’oublie un peu le mauvais Death Proof, et le décevant Inglorious Basterds. A voir, mais uniquement pour les personnes avertis.