En 2004, est sorti chez nous le quatrième long-métrage du cinéaste américain de Knoxville, Quentin Tarantino, adulé par plusieurs cinéphiles pour ses hommages aux viens genres du cinéma et pour sa passion qui se ressent dans chacun de ses films, mais aussi critiqué par certains pour la violence extrême et ultra poussif que l’on retrouve dans la quasi-totalité de ses films, sans oublier la vulgarité des dialogues et propos souvent exprimé à travers ses personnages.
Ce qu’il faut savoir, à ce moment là, c’est que ce brave et passionné QT a fait ce qu’on appelait une traversée du désert entre 1997 et 2003. Rappelons qu’il s’est fait énormément connaître grâce à l’excellent film de gangsters "Reservoirs Dogs" qui a propulsé sa carrière en tant que réalisateur mais aussi comme scénariste puisqu’il scénarisera "The Rock" de Michael Bay et "True Romance" de Tony Scott. Arrive ensuite le très célèbre "Pulp Fiction" (tout bonnement génial). Et en 1997, sort "Jackie Brown", un autre film de gangsters très bon mais loin de la qualité des deux autres.
Puis ensuite, il a passé 7 ans avec un grand vide médiatique pour prendre du recul, mais aussi préparer son scénario pour le grand "Inglourious Basterds" (mais ça c’est un autre film) et bien sur préparer son quatrième film avec une nouvelle collaboration auprès d’Uma Thurman dont il avait déjà commencé à bosser sur le projet à partir de "Pulp Fiction", à savoir "Kill Bill", séparé en deux films, présentés à Cannes hors festival.
La première partie, est selon moi ce que j’aimerais appeler un décollage direct pour le paradis du cinéma d’action ultra orgasmique tant je n’arrête pas de m’exciter comme un abruti à chaque visionnage, en tant qu’éternel fan de Tarantino et de l’énergie qu’il met dans chacun de ses films, et surtout ce film fait partie du second genre de long-métrage que Tarantino aime mettre en scène, les films à personnage central qui font marcher l’histoire.
Uma Thurman interprète le personnage principal, Black Mamba, assoiffée de vengeance après avoir été laissée pour morte par le détachement international des vipères assassines, dont le fameux Bill en fin de liste. Et quoi de mieux pour mettre Uma Thurman en valeur qu’interpréter un personnage dramatique dont la survie miraculeuse ne lui laisse qu’un arrière goût amer et une soif de vengeance à assouvir,
qui ne le serait pas après qu’on ait prit son enfant qui allait naître d’un jour à l’autre ?
Que ça soit le regard ou l’allure, elle est à fond dans son rôle, les cascades et les scènes de voltiges qu’elles tournent sont étonnantes et ses répliques sont très souvent percutantes. Tantôt on la prend en sympathie, tantôt on admire sa classe et sa Bad-Ass attitude absolue.
Le principal antagoniste de l’histoire est Bill, joué par David Carradine mais
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
on va plutôt parler de Lucy Liu alias O-Ren Ishii. Ne sachant pas ce qu’elle vaut dans d’autres films, ici elle assure largement le quota demandé, et son personnage n’en n’est pas moins fascinant
grâce à son background exceptionnel
et à une performance solide qui rend le personnage tout aussi Tarantinien que dans beaucoup de ses films. Et elle en devient même drôle
quand elle décapite un parrain de la pègre de Tokyo pour avoir insulté ses origines sino-américaine, comme quoi, faut pas la chercher sur ce terrain.
Sonny Chiba, alias Hattori Hanzo dont le nom est inspiré d’un samouraï et ninja japonais, se révèle mémorable pour le peu de temps qu’il apparaît,
et pour la scène en particulier ou il fait l’éloge du dernier sabre qu’il forgera pour permettre à Black Mamba d’assouvir sa vengeance.
Vivica A. Fox n’a le droit qu’à une scène d’action, très classe certes et son personnage est plutôt intéressant
quand on voit qu’elle est désormais mère à l’inverse de la mariée,
mais au final elle ne marque les esprits
que pour la scène de baston et sa mort brutal sous le regard de sa fille.
Daryl Hannah, alias Pris dans "Blade Runner", Elle Driver ici, fait très bien son travail pendant sa principale scène d’apparition
qui suffit à montrer sa jalousie envers la mariée et son affection pour Bill.
Le reste du casting est principalement constitué de rôle très secondaire comme Chiaki Kuriyama, Gordon Liu, James Parks ou encore Michael Parks, tous très bien dirigés mais on retiendra surtout les personnages de Black Mamba et de O-Ren Ishii ainsi que la présence sujette et constante de Bill malgré son absence physique.
En musique, Quentin Tarantino a l’habitude de ne pas prendre des compositeurs en particulier, il place toujours des tubs et des chansons qui sont des références culturels, ce qui n’est pas totalement le cas ici puisqu’il a fait appel au rappeur RZA pour faire... deux musiques seulement, ouais c’est très faible quand même. Mais comme toujours, les choix des musiques fait par le réalisateur n’est jamais anodin ou simplement là pour vendre des disques.
Ce qui me permet de parler de la réalisation du metteur en scène qui, comme souvent, s’éclate littéralement que ça soit le montage, les mouvements de caméra, les flashbacks et même les séquences en animation. De plus, sachant qu’il aime faire des références à des genres cinématographiques d’autres époques ou à la culture en elle-même, il se permet quasiment tout, pour le western spaghettis
il filme l’arrivée du shérif et de son fils à la paroisse sur le côté, en contre-plongée et à ras-de-terre pour suivre leur pas.
Quant il veut rendre hommage au film de sabre japonais,
il installe une magnifique ambiance au moment où Hattori Hanzo fait dont du dernier sabre fabriqué à Black Mamba sur fond sonore de « The Lonely Shepherd » de Gheorghe Zamfir comme si un maître offrait son dernier sabre à son disciple,
et le petit malin y va même au culot
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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que je résumerais comme un pied total en quelques mots :
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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Mais ce qui est super aussi ici dans sa mise en scène, c’est quand Tarantino arrive à filmer toute une série d’action
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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le réalisateur nous divertit pendant toute la scène, je vois difficilement comment on peut s’ennuyer lors de ce genre de scène.
Et bien sur, on retrouve ce que Tarantino aime faire dans chacun de ses films, une narration non linéaire souvent entrecoupé de flashback, des zooms brusques avant d’introduire une tension palpable, des dialogues délicieusement vulgaire ou personnalisé au profit des protagonistes et comme toujours, cher QT, tu nous offres ton lot de répliques culte comme
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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bref y’en a pour tout les goûts, les punchlines en tout genres ne manquent pas. Après, je suis sur que beaucoup ont crié au scandale quant à la violence extrême présent dans ces deux films,
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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D’un côté, c’est normal mais si on n’aime pas le cinéma de Tarantino… ben regardez pas, tout simplement. Mais de l’autre, on voit que le mec ne dépeint pas l’ultra violence juste pour être violent, les cadrages, le montage des images et l’enchaînement de chaque action sont très fluides et millimétrés, les chorégraphies signé Yuen Woo Ping entraînantes, que ça soit pour sa mise en scène et l’hommage que Tarantino rend à la plupart des genres cinématographiques qui l’ont inspiré, il trouve un bon équilibre et il arrive à partager sa passion avec les spectateurs, si on adhère à sa manière de faire le film je vois difficilement comment on peut détester.
Seulement, si on assure au niveau de l’action et de l’écriture des personnages, le scénario doit assurer également sinon ça ne serait pas drôle. Et bien, on part déjà sur des bases solides,
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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Après, comme c’est un film à personnage central, on assiste bien sur à la vision de Black Mamba sur ses partenaires
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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Du coup, ça fait assez gros à avaler d’un coup, après pour Vernita Green je laisse passer.
En revanche, s’il faut reconnaître une qualité à ce film, c’est l’ambiance qui arrive souvent à en ressortir à travers chacun des hommages que Tarantino rend à un genre de film, et une certaine beauté s’en dégage très souvent,
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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Mais parfois, même dans un film ou l’aspect délirant est assumé, ça va trop loin,
comme il n’apparaît pas physiquement, sauf pour un passage,
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Autant je pouvais avaler la survie de la mariée en début de film, mais là film tu m’en demandes un peu trop quand même.
Mais bon, tout ce surréaliste n’est pas aussi dérangeant que ça, parce que le metteur en scène et scénariste est toujours du genre à faire dans l’irréalisable et l’invraisemblable, le but étant de nous faire passer un moment de cinéma marquant tout en nous faisant aimer les personnages ou leurs interprètes. Et c’est pour cela que "Kill Bill : volume 1" fait sans mal parti de mes films préférés de Quentin Tarantino, par la suite il continuera à faire parler de lui à chaque film, et j’espère qu’on en parlera encore longtemps avec "The Hateful Eight" qui devrait voir le jour pendant 2015 ou début 2016.