Neo et ses amis ont rejoint le reste des survivants du monde réel, installés dans une cité souterraine appelée Zion, et luttent toujours contre les machines...
Si la trilogie "Matrix" dans son ensemble reste une des sagas les plus intéressantes et réussies du cinéma de SF, "Matrix Reloaded" reste l'épisode le plus faible des trois films, sans pour autant être mauvais, loin de là. Moins bon que son prédécesseur et pourtant encore plus ambitieux. C'est sans doute cette grandeur des choses qui nuit un peu trop à "Matrix Reloaded". Contrairement au côté intimiste et réservé du premier opus, ce second film voit apparaître une flopée de personnages en plus. Ce qui, bizarrement, rend le film plus long mais pas plus passionnant. Le film se retrouve être d'une aussi grande richesse que son aîné, mais cette richesse s'avère moins bien gérée qu'à l'accoutumée. A force de jongler entre les allers-retours incessants du monde réel à la matrice, entre les croisements de personnages, le récit ne perd pas de son ampleur mais loupe son sujet. Comme dirait le Mérovingien, tout est du à la causalité. C'est toute la controverse qui traverse "Matrix Reloaded" : un univers encore plus approfondi mais plus fouillé, des personnages à la pelle, mais qui piétinent le récit. Des personnages remarquablement bien exploités malgré tout, de Lambert Wilson au maître des clés jusqu'à l'Oracle. Tout y est. Il y a surdose !
Bref, les frères Wachowski, à force de vouloir jouer sur tous les tableaux, bâcle trop leur "Reloaded" et n'arrivent pas à dégainer un uppercut aussi puissant que le premier film. Par contre, on en prend plein les yeux : la scène des agents Smith contre Neo est géniale, celle de l'autoroute tendue, et celle du restaurant est une prouesse de script, dont l'apparition de Lambert Wilson et Monica Belluci se retrouve être un vrai plaisir coupable plutôt qu'une sensation de cachetonnage. Et enfin, on a aussi droit à l'une des plus belle scènes de la saga, si ce n'est la plus belle, la plus sensuelle : la danse universelle des humains de Zion, tous réunis et tous en joie de pouvoir se donner dans les derniers jours de l'humanité, avec Neo et Trinity en toile de fond dans une scène érotique splendide. Un beau message, un peu hippie mais pas que.