Matrix Reloaded, à l'instar d'autres suite célèbres, Alien, Mad Max et j'en passe, acte définitivement son entrée dans la case Blockbuster ! Un excellent cru, donc. Car oui, franchement, ce second film porte admirablement bien sa petite vingtaine. Le plaisir de le revoir hier soir m'a d'ailleurs surpris ...
Trêve de sentimentalisme, passons au grill le pourquoi du comment !
Moins d'une minute suffise pour que l'on retrouve la pétarade de Trinity, qui colle au portrait du premier, dans une intro qui se démarque toutefois vers un avenir à moyen terme. Reloaded est, comme qui dirait, " débarrassé de sa genèse ", toutefois il tente se s'ancrer, de s'aligner autour d'une force motrice, d'un monde à pars entière. Il y'a parfois de l'abus, Morpheus, par exemple, tire un peu sur la corde à certains effets parfois, mais dans l'ensemble, çà le fait. La réunion dans la matrice, ou Néo dérouille de l'agent, comme l'incursion dans la réalité de Zion et de ses dissensions offre des gages que l'on peu considéré comme excellents ! Le discours de guerre, je veux dire globale avec toute sa tactique, croyance, politique, organisationnelle se construit sur des doutes, des certitudes, des visions qui se confondent et relève une histoire qui cache dans son fond une très bonne analyse des convictions au sein de clans, opposés ou bien alliés.
Dans tout cela, une autre constante, les corps. Ces derniers exultent ! Pas qu'un peu, si vous me suivez ... Entre deux cauchemars, les nuisances sont balayés par un partage en bonne et due forme. La violente menace qui plane reste toute proche, comme s'en réfère ce haut dignitaire de Zion, qui dans une pirouette prend le temps de voir et de constaté que les machines ont elles aussi un double rôle, à l'instar des humains.
De point de vue, il est ici question. Après un petit combat des familles avec Séraph, un autre, et pas des moindre entre en piste. L'Oracle, troc sa cuisine pour un banc, et nous accrédite de son programme ! Théorie, confiance, là aussi croyance deviennent des définitions, une philosophie en soi. La mamie, n'en oublie pas ces petits bonbons rouges pour autant ... Un passage fort de la Saga, ou un mot, prend d'ailleurs une tournure qui donne le ton à la suite, pouvoir !
Les retrouvailles avec Smith, qui s'en suivent, ont de quoi avoir un stimuli accru par cette conversation haute en confection de style et de métaphore. Le défouloir du Fight, aussi spectaculaire, à nouveau à dans sa besace le bon mot, la terminologie qu'il faut. Une rencontre, pas n'importe laquelle, aura également de pareil attrait !
Le Mérovingien, Lambert Wilson parfait au passage, gagne à être reconnu pour son gout et sa passion du vin et de la langue - française - et en délivre une prestation remarquée et remarquable. L'introduction dans sa demeure et la découverte de son entourage, à commencer par Perséphone ( Monica Bellucci inimaginablement divine ), entre et de quelle manière dans le citron de son auditoire. Suivent les jumeaux et le maitre des clés, tenant eux aussi leurs rang. Après le pouvoir, le contrôle et sa perception passera d'ailleurs par tout ce petit monde.
Une fois les balles enclenchés et stoppés par la main de son élu, son ultime partie reconfigure la donne et file vers ses encablures les plus aisées de technique et de folie visuelle. La musique démarre, on suit. Du parking avec Trinity et Morpheus, jusqu'à cette dingue de course poursuite à contre sens, l'adrénaline est partout. Mention pour la conduite de la Ducati, les camions sont pas loin de suivre celle-ci ! Les arts martiaux et CGI ont aussi à être recensés comme étant géniaux.
La nuit intervient, les explications avec, la " source " que l'on découvre à encore des cartes à joués question agitation. L'attaque des machines en simultané de la quête de la bonne porte est à cité, à cet instant. L'arrivée de l'Architecte dans le calcul mathématico-philosophique accrédite la thèse des plus relevées en la matière et constitue un pic dans ce second voler. La 6e Matrice, la multiplication des écrans, et tout l'échange autour de la question donne une réponse sur la vrille complète de sa croissance d'évènements en étroite gestion des parallèles et de ses démesures.
Passé cela, un bouclage un peu facile et bancale se fait ressentir. La succession de petites faiblesses bâcle un final convenu. A faire vite, les Wachowski englobe toute la bouftance et la roule dans la même sauce et gâche une partie de sa si gigantesque texture. Vitesse et précipitation ne fond pas bon ménage, toutefois on passe le désagrément tant la mise en scène de l'image et de l'histoire concrétise ses plus beaux succès. Matrix Reloaded n'est plus le petit film de SF punk et révolutionnaire des débuts, il est bien plus attendu, mais se distingue avec un certain sens de la provoc, qui l'inscrive encore dans une tranche underground malgré ses plus hautes ambitions. J'insiste, mais le revoir en 2023, après quelque années sans le retrouver à bien égayé ma soirée, et ma journée qui en a suivi. Comme quoi ...