Le film a été récompensé par le Grand Prix de la Semaine de la critique à la Mostra de Venise 2020.
Azra Deniz Okyay a entrepris l'écriture des Fantômes d'Istanbul en 2015. En 2019, avec sa productrice Dilek Aydın, elle décide de passer à la réalisation : "J’ai dû m’adapter aux changements constants qui se produisaient dans mon pays, tant lors de l’écriture du scénario que pendant la production ; ce qui, je pense, a contribué à créer le dynamisme de ce film qui est devenu ma propre rébellion. Je voulais faire un film pour parler des principaux problèmes de ma génération, des gens qui deviennent plus pauvres et qui sont renvoyés de leur quartier et de ceux qui luttent pour s’exprimer librement. Je voulais raconter l’histoire métaphorique d’un pays qui s’enfonce dans l’obscurité et j’ai utilisé une vague de pannes électriques à l’échelle nationale pour le faire."
Le film a été tourné en grande partie dans la rue, en particulier dans un quartier dangereux d'Istanbul, Gülensu, qui était autrefois habité par des groupes politiques kurdes. "De nombreux jeunes qui ont grandi dans ce quartier ont été envoyés en prison pour avoir déclenché des incendies ou jeté des molotovs dans les rues. Bien qu'ils aient empêché de nombreuses équipes de production d'entrer dans leur quartier par le passé, nous avons pu travailler avec les habitants. Les habitants du quartier nous ont immédiatement acceptés parce qu'ils savaient que nous parlions de régénération urbaine, mais aussi parce qu'ils se sentaient proches de nos personnages", raconte la réalisatrice. L'équipe a même dû faire face à une descente de police durant le tournage d'une scène d'émeute, les autorités ayant cru qu'il s'agissait d'une véritable insurrection.