Étant un grand fan des oeuvres de Sam Esmail, je ne pouvais manquer ce rendez-vous cinématographique, même sur Netflix.
On voit une famille moyenne américaine : la mère de famille volontaire et retorse Amanda (Julia Roberts) et son mari assez passif Clay (Ethan Hawke) passer une semaine de vacances à quelques kilomètres de New York, en rase campagne, dans une somptueuses demeure louée pour l’occasion.
Le thème du film étant la fin du Monde; de nombreux signes que quelque chose de grave arrivent, laissant à la fois les protagonistes perplexes, se mettant à douter, attendant des nouvelles qui ne viennent pas, les réseaux étant tous H.S.
Et c’est le principe du film : un thriller psychologie, entre les personnages, des dialogues éclairant leur vision du monde, leurs doutes, leurs espoirs, leur mal-être.
Le film est également une critique d’une société moderne égoïste, incapable d’aider son prochain, accro aux technologies : le père de famille Clay avoue qu’il n’est rien capable de faire sans son portable et son GPS.
L’un des tours de force du film est de filmer l’attente. Les personnages pensent que le courant et les news reviendront, que le Monde reviendra à la « normale », qu’ils pourront oublier cet évènement fâcheux et rigoler en y repensant dans quelques années.
Mais c’est la fin de la civilisation, de leur monde connu, auxquels ils assistent, impuissants.
Contrairement au film Knock at the Cabin de ce début d’année sur le même thème, il n’y a pas de solution miracle, de sacrifice rédempteur, de puissance divine à l’oeuvre, de prophétie à suivre.
J’aime également l’idée que l’héroïne Amanda déteste les gens, mais une fois au milieu de nulle part, les gens lui manque.
Sam Esmail crée avec une grande habileté une tension entre les personnages, d’autant plus que les catastrophes et évènements anormaux s’enchaînent, sans jamais tout expliquer.
Les plans de caméra, façon vue de haut, les plans symétrique, très cadrés créent un contraste avec le chaos qui s’installe au fur et à mesure.
J’aime que le réalisateur n’a pas peur de prendre des risques artistiques, de jouer avec les conventions cinématographiques, comme la scène tendue avec le survivaliste incarné par Kevin Bacon, il aurait tellement été plus simple de finir la scène par une fusillade, mais non.
Un film intéressant, posé, brillant, qui aime prendre son temps, voir les personnages affronter leur propre contradiction, voir leur réaction sachant que le monde qu’ils ont connu est probablement perdu à jamais.