Danielle se rend à un enterrement avec ses parents. Sur place, rien ne va se passer comme elle l’avait imaginé, entre les indiscrétions des uns, la névrose de ses parents, son ex-petite amie ou encore son “sugar daddy”, elle va avoir fort à faire pour ne rien laisser paraître…
Pour son premier long-métrage, la canadienne Emma Seligman (Bottoms - 2023) adapte son court-métrage éponyme (2018), passant ainsi d’un format de 8 à 77 minutes. Ce dernier a l’originalité de situer son action sur une seule et même unité de lieu et de temps (l’intrigue se déroule le temps d’une journée, pendant la "shiv'ah" (la période de deuil chez les juifs) dans un foyer réunissant toute la communauté). On se retrouve alors comme Danielle, pieds et poings liés, devant tous les membres de la communauté et sa famille, subissant les assauts des uns et autres en l’assaillant de diverses questions intrusives ou critiquant son allure (sa maigreur).
Shiva Baby (2021) est une comédie grinçante assez jouissive, piquante et oppressante à la fois (façon Woody Allen), qui à le mérite de traiter différents sujets tels que la bisexualité, les relations tarifées, la religion juive, ainsi que l’anxiété. La jeune réalisatrice (24 ans lors du tournage) parvient avec une rare justesse à créer le malaise chez les spectateurs, face à tous ces protagonistes indiscrets et la sensation de suffocation ressentie par Danielle lorsqu’elle se retrouve face à son “sugar daddy” et ses parents dans la même pièce. On retiendra aussi (et surtout) la performance de Rachel Sennott qui porte le film sur ses épaules (elle est de tous les plans).
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