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chrischambers86
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2,5
Publiée le 5 juin 2011
Rèalisè un an après "Io sono un autarchico", ce troisième long-mètrage de Nanni Moretti est une comèdie satirique qui mèrite qu'on s'y attarde! Ce tout petit film de 1978, apparentè au niveau des thèmes, des protagonistes très felliniens pour certains (clins d'oeil cinèphiliques aux "Vitelloni" qui errent au bord de la plage et au final dansant d'"Amarcord"), de l'intonation, de la sobriètè de la mise en scène à son mètrage prècèdent, fut à sa sortie une petite rèussite par la critique presse pour un succès public inattendu! L'acteur-rèalisateur croyait avoir signè une oeuvre triste pour des spectateurs restreint alors que "Ecce Bombo" sera, finalement perçu comme une comèdie et jaugeait comme tel par le grand public! Le film est même prèsentè en compètition au festival de Cannes! Une sorte de brouillon à dècouvrir puisqu'ici apparait certains thèmes chers au cinèaste italien...
Nanni Moretti dresse le portrait de ça génération dans ce film qui témoigne d'une époque,c'est l'atout du film car pour le reste c'est chaotique. La construction et l'enchainement des scènes est une vraie catastrophe, Moretti passe d'une chose à l'autre sans lien. Les plans et l'image sont sans intérêt il n'y a aucune recherche esthétique là dedans,la camera est placée puis on laisse parler les acteurs. Je veux bien que ça soit un premier film et que par conséquent les moyens manque, mais ça n'empêche pas de faire des champs contrechamps. Nanni Moretti et l'acteur principal de son film,il se met en scène mais il faut reconnaitre qu'il est ici un bien mauvais acteur.
Un film brouillon, qui ressemble d’ailleurs à un brouillon de Journal intime dont il est loin d’avoir les qualités de narration et d’esthétique. Un groupe d’amis qu’on dirait issus des Vitelloni discourent sur la vie, les femmes et leur avenir qui les rend morts de peur. Le protagoniste principal, interprété avec beaucoup de conviction par Nanni Moretti lui-même, est un insupportable enfant gâté, éternel adolescent, incapable d’une relation durable avec une femme. Et tout cela finit devant une figure de la folie, seule capable apparemment d’inspirer le respect et la réflexion… Des promesses, des idées, de l’énergie mais un manque d’unité flagrant au niveau de la construction qui gâche l’ensemble. Le meilleur Moretti est à venir…
Deuxième film de Moretti, beaucoup plus maîtrisé et moins pénible que le précédent. En suivant un groupe de jeunes plus ou moins désœuvrés, le film prend la température d’une Italie en pleine crise existentielle et politique, avec un humour génial et un Moretti irrésistible dans son personnage de clown triste. Le saut qualitatif se fait surtout au niveau de la réalisation, qui n’a plus grand-chose d’amateur, mais reste malheureusement encore un peu statique, alors que le travelling deviendra ensuite chez Moretti un vecteur d’émotion et une respiration indispensable. Côté scénario, on reste dans la pure chronique des années de plomb vues par le jeunesse: c’est parfois brillant, parfois un peu verbeux (même au second degré), sûrement un peu trop long pour ce que le film a à dire, mais très attachant.
septiemeartetdemi.com - Le baby boom italien et la politique... Un croissant fertile de l'art qui a fait s'exprimer les jeunes intellectuels comme rarement dans l'histoire de la philosophie. Une des rares fois peut-être où la Pensée a été autant démocratisée... Et avec l'éventail de choix que cela donné rien que dans le cinéma, on a le droit d'être sélectif. Par exemple, le patchwork grossier du scénario d'Ecce Bombo, c'est non. Le film est incroyablement éloquent, mais à la seule gloire de l'expression, sans respect pour l'art. Il y en a très peu en-dehors des dialogues, et les bouts d'histoire ne mènent à rien. Instructif et imagé, certes, mais c'est surtout une soupe non comestible sortie d'une marmite où on a jeté de tout, entre politique et économie, parents et adolescence, société et autoconscience. Passable, mais pas au regard de la masse de productions similaires.
Moretti avait bien plus de moyens pour réaliser "Ecce Bombo" que pour "Je suis un autarcique", et pourtant, rien ne change sur le fond ni sur la forme (encore que, fort heureusement, le Super-8 a été remplacé par du 35mm). Dans ce film, Moretti incarne un jeune étudiant pas très doué pour les relations sociales, que ce soit avec les filles, sa famille, ses amis, et qui se pose de nombreuses questions sur l'amour, la gauche, le cinéma... et ce n'est guère passionnant. Les scènes se suivent très mal, changeant sans prévenir, d'un plan à un autre, de lieux, de personnages et de sujet, cadrées le plus souvent en plans fixes peu inspirés. Moretti se défend de faire du cinéma à sa façon, mais sa façon m'ennuie profondément, et je décroche à chaque fois. Comme le dit un personnage du film : "Je n'ai rien compris à toute cette histoire. Je regrette, absolument rien."
Il est incroyable que Nanni Moretti a pu faire ce film, d'une grande maturité, a seulement 24 ans! En effet, il est parfait, un chef d'oeuvre. Parfait de l'imperfection, de l'ironie et des glissements entre le grave et le léger. L'humour et le recit sont maitrisés avec force (savoir contenir les puissances du cinema), talent (les approprier) et inteligence (non pas des idées, mais de leur rendu). Ce film nous fait voir que tout ce qui dit Kundera du roman s'applique au cinema: il est par excellence l'art de l'ambiguité, de l'ironie, de l'abstrait incrané dans le concret. Moretti continue ici exemplairement Pasolini, avec sa bande des garçons (Accattone) qui s'ennuient et veulent aimer a leur facon des filles, son amour des gens, sa recherche d'une action politique. Mais, comme chez Pasolini, le vrai pouvoir n'est pas politique, mais moral et esthétique, dans la connaissance du monde et de soi-meme. D'où le bouleversant dernier plan du film, regard vers le mystère de la beauté, de la femme, de la tristesse.
Ce film existentialiste imprégné à la fois de poésie, de sarcasme et de révolte compose un chef d'oeuvre incontournable pour les cinéphiles. Des personnages dont le génie ne fait aucun doute, des scènes sublimées par leur manque de cohérence, une manière de faire du cinéma "distincte" fidèle la philosophie de Moretti et puis une langue italienne exquise forment un tout tellement charismatique qu'il est difficile de ne pas y succomber.