Le film de Kaouther Ben Hania présente deux soeurs et une mère, héroïnes et tragédiennes d'une histoire poignante ayant ému la Tunisie. En miroir on voit deux actrices jouer les rôles de deux des filles d'Olfa, disparues un jour, "prises par le loup". La ligne frontière entre la réalité et la fiction n' est pas effacée, mais celle entre la réalité et sa reconstitution joue avec nous. Que dire de la mère? Interprétée tantôt par la vraie personne et tantôt par son interprète. Le Vertige nous prend. La mise en abime est infinie. Cette confusion peut perturber le spectateur, qui par moments ne sait plus s'il assiste à des témoignages dits authentiques ou à des reconstitutions de certaines scènes. Pourtant, c'est précisément cette magnifique complexité du dispositif qui suscite à la fois l'émotion (très puissante) OUI NON OUI NON OUI "Les filles d'Olfa" a une grande part de manipulation et d'impudeur: et alors.? La réalisatrice assume et met en scène tout cela dans la clarté! Un film magnifique
J'ai détesté. Le sujet principal de la radicalisation des deux filles n'est traité que superficiellement. Le scénario est décousu, on ne comprend rien. Les scènes s'enchaînent sans aucun lien, mis à part la vulgarité et la médiocrité de l'environnement dans lequel les personnages évoluent. Triste de l'image que ce film renvoie de la Tunisie et de son peuple qui ne ressemble en rien à cette "famille".
Film magnifique et émouvant il est raconte d une si belle manière même si l histoire est dure elle est racontée de manière si pudique. L un des meilleures films que j ai vu. Je le recommande vivement.
Film incroyable, tant par le fond que par la forme ! Sur le fond, alors que le thème principal annoncé est la radicalisation, en vérité les sujets abordés sont quasiment infinis : violences familiales et conjugales, éducation, fratrie, adolescence, féminisme, religion, société, politique... La forme, quant à elle, est des plus surprenantes et des plus novatrices. Olfa et deux de ses filles jouent leur propre rôle, avec le soutien d'acteurs professionnels. Fiction et vérité s'imbriquent et leur frontière paraît tout à coup fragile, ce qui donne à réfléchir sur notre capacité à rendre compte des événements marquants de nos vies. A voir !
Intention sympathique de la metteur en scène, par ailleurs très narcissique ( première scène où on la voit se faire maquiller tout en se mirant) d’une mise en scène originale associant personnages réels et acteurs, mais le scénario est absent, la mise en scène brouillonne, les dialogues envahissants. On a du mal à saisir le vrai sujet du film avant la fin de la première heure, on comprend tout de même que la mère porte une forte responsabilité dans la radicalisation et la fugue de ses aînées, les ayant abandonnées aux abus sexuels de son amant, daesh semblant une forme de salut. Les deux plus jeunes semblent s’en être tirées heureusement. Le film permet de réaliser quand même que les tunisiens ont été désorientés par les changements politiques successifs, et ses variations d’attitude devant la religion. J’ai été déçu que ce sujet n’ait pas été mieux traité, dommage.
"Les filles d'Olfa" n'est pas une fiction. Il s'agit d'un documentaire avec reconstitutions de scènes sur une famille déchirée suite à l'embrigadement de deux soeurs dans une organisation de l'Etat islamique en Libye. On assiste aux témoignages de la mère et des deux plus jeunes filles et trois actrices jouent les deux aînées absentes, et pour les scènes plus difficiles, la mère. Ce singulier cafouillage en lice pour la Palme à Cannes est complexe, brutal, parfois touchant et drôle. Bien qu'ambitieux, ce long-métrage de portraits féminins dans une société patriarcale dérange par ses choix narratifs.