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Grain2Sable
5 abonnés
40 critiques
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5,0
Publiée le 16 septembre 2023
je mets la note maximale pour une narration particulièrement brillante et bouleversante. une écriture scénaristique originale, une caméra sensible qui respecte tellement les femmes filmées, avec l'émotion qui vous saisit très fort..
Film scandaleux. La façon dont la réalisatrice a instrumentalisé la misère de cette famille est choquante. Il s'agit d'êtres humains, pas de pantins dont on peut tirer des ficelles pour servir un film! Le procédé est malsain... mettre cette famille face à des scènes traumatisantes de leur vie, employer des actrices pour incarner les filles disparues, Olfa Hamrouni le dit au début du film "vous n'êtes pas mes filles, vous ne pourrez jamais les remplacer" avant de fondre en larmes. A part à mieux torturer ces femmes, les reconstitutions n'apportent rien. La réalisatrice exploite cette femme et son histoire tout en la jugeant.
Je ne ferai pas le résumé de ce très bon film; c'est très bien fait dans nombre de chroniques du site aussi bien par les spectateurs que par les journalistes spécialisés. Ce qui m'a le plus intéressé dans ce film c'est la dénonciation de la religion islamique à travers un aspect qui est somme toute rarement évoqué. Notamment de ceux qui portent le discours fondamentaliste et que reprennent malheureusement les femmes qui leur sont soumises et qui ont rejoint les rangs de Daesch. spoiler: J'ai retenu principalement ceci qui est très bien exprimé par l'une des filles d'Olfa : les femmes sont des "p...." et si elles veulent malgré tout gagner le paradis et éviter l'enfer, elles doivent tout simplement porter le niqab. Mais elles devront être soumises (y compris sexuellement bien sûr) à leurs maris et/ou "bienfaiteurs" de Daesch.
C'est remarquable qu'une telle dénonciation soit exprimée dans ce film d'une cinéaste tunisienne... habituellement on lit plutôt ce type d'argumentation dans les colonnes de Charlie Hebdo.
Une histoire où on retrouve des thématiques liées à l’Islam et à l’émancipation de la femme.
A travers ce docu-film, on sent beaucoup de sincérité retranscrite par diverses émotions comme la haine, la peine, le manque, ou encore l’amour (familial). De ce fait, chaque souvenir évoqué ravive des blessures que la réalisatrice Kaouther Ben Hania transpose d’une manière sensitive à l’écran. Renforçant ce choix, la mère et les soeurs sont partis prenantes des scènes jouées et non simplement superviseures.
Le format (documentaire traitant de la production d’un film sur leur vie) particulièrement judicieux pour cause: Par exemple l’émotion est dupliquée par les scènes où la mère explique à l’actrice l’interprétant ce qu’elle a ressenti à chaque scène. C’est alors plus simple de capter des émotions complexes car expliquées directement. Le format invite aussi à repenser les rapports de force familiaux, le points de vue des enfants étant mis sur le même plan que ceux de la mère.
Ce documentaire touchant se trouve à la frontière entre amour, haine, déception d’une famille dont 2 de ces membres ont rejoint l’état islamique avec une constante opposition entre douceur et violence.
Bouleversant et poignant, j'ai pleuré du début à la fin. Je ne m'attendais pas à un dispositif aussi "frontal". Même si Olfa a des torts innombrables, il faut ici saluer son courage, celui de ses deux jeunes filles, et celui de la réalisatrice. Un film salutaire qui montre que malheureusement les femmes ont encore un long chemin de lutte.
Ce film documentaire est d'une originalité folle. Sceptique devant le postulat de départ, le résultat s'avère d'une efficacité prodigieuse. A montrera toutes les jeunes femmes, surtout celles des banlieues.
Un documentaire coup de poing. Dense , Dru. Sans jugement. Une mère ambivalente oscillant entre amour et violence . C’est d’ailleurs à la suite d’un accès terrible de coups sur sa fille que celle ci décidera de porter le voile noir , entraînant toute la famille à se voiler. Après avoir été « gothique ». Voile protection, voile rébellion , voile coquetterie, voile jeu, voile religion’, voile mort …. cette fille partira pour la Syrie entraînant une soeur avec elle . Drame absolu . Succédant à d’autres . La transmission. La mère : douée d’un instinct vital extraordinaire! Malgré son ambivalence . Instinct partagé par ses filles plus jeunes restées avec elles . Les aînées ayant cédé a l’instinct de mort par laquelle nous les découvrons fascinées. Jeux étranges. La révolution tunisienne où l’on apprend que la mère, finalement , regrette le régime Ben Ali , sous lequel elle n’avait rien à manger … pauvreté extrême . Les hommes réduits au rôle de géniteur , absents , ou présents par des crimes. Et malgré tout cela une joie et beauté de vivre, une beauté. Beauté des femmes .Pourtant tout ce qui touche au corps est rejeté par la mère. Incroyable . Tant de choses dans ce film. Transmission universelle de mère à filles . Rôle du père . Le mot « pute » revenant sans cesse . La maman et la P. La violence . La politique . Le travail . Le courage . La puberté. Tant de choses dans ce film ! A voir !
Procédé inédit qui consiste à confronter des acteurs de fictions aux personnages qu’ils incarnent dans la même scène et d’en changer sans prévenir. Si, au début, ce dispositif hybride séduit et émeut, il finit par parfois nous perdre. Néanmoins, l’histoire de cette fratrie composée de 4 filles et d’une mère qui reproduit sur ses filles la domination patriarcale dont elle a souffert finit par nous emporter. Lorsque deux d’entre elles manquent à l’appel, cette mère, à la fois attachante et détestable, se livrent avec beaucoup d’émotions et de vérité face à ces deux jeunes filles qui ne montrent aucune rancune envers elle. C’est une leçon de vie de voir les 2 cadettes d’une grande beauté, et leur mère, plus fortes les unes que les autres, confrontées à l’impensable choix des deux aînées dans un pays comme la Tunisie dont la révolution de Jasmin a été le premier des printemps arabe.
Film et documentaire dans la mesure où c'est une histoire réelle et que plusieurs actrices (centrales) jouent leur propre rôle. Le film apporte un éclairage (inhabituel) sur la société tunisienne : violence entre femmes (entre mère et filles, entre sœurs) et envers les femmes, pressions du groupe (sur et par les femmes elles-mêmes), changements pour les femmes à la chute de Ben Ali, rapports au corps transmis par les femmes. Le film est bien filmé, à voir
Je ne savais pas ce que j allais voir et surtout je ne savais pas que c était tiré d une histoire vraie. Le choix de la réalisatrice de mélanger film et tournage du film est un peu déroutant mais ne gêne pas la compréhension. Ce pourrait être les quatre filles du Dr March version Tunisie mais on est loin de l atmosphère anglaise du XIXème siècle. Plus le film avance et plus la tension dramatique augmente...Un film très fort...Coup de chapeau à toutes les actrices qui sont formidables...
Je ne connaissais pas le fond de l'histoire avant de visionner ce film/documentaire. La surprise n'en a été que plus grande ! C'est vraiment passionnant de bout en bout, bien amené, bien joué
De cette réalisatrice j'avais vu la Bête et la belle.
Talent confirmé film à voir absolument. En vostfr ! Sur le DVD il y a une interview de la réalisatrice c'est très intéressant aussi.
Le film raconte l’histoire vraie d’une famille Tunisienne, une mère et ses quatre filles. Au début du film les deux aînées ont déjà disparu. La réalisatrice recrute alors deux actrices professionnelles pour leur donner vie. Une troisième actrice viendra doubler Olfa, pour les scènes les plus difficiles, un dispositif de cinéma peu conventionnel pour raconter l’histoire intime et douloureuse d’une famille. La maman Olfa et les deux plus jeunes racontent avec leurs mots. Les deux aînées écoutent, participent parfois, s’expriment-elles aussi. Les présences de Rahma et Ghofrane sont créés à l’écran pour parer les absentes. Elles sont le cœur du film, son pouls. Magnifiques jeunes femmes incarnées, dont le physique pour l’une ou la personnalité pour l’autre rappellent aux benjamines, la vie ensemble. Par des témoignages faces à la caméra, des souvenirs vécus ou imaginés, la réalisatrice remonte le fil ténu de leur histoire commune jusqu’à leurs disparitions. Se dessine alors en surimpression du récit familial, des bribes d’explications à l’improbable. Olfa Hamrouni a remué ciel et terre, et accusé les autorités tunisiennes de leurs inactions face au drame qui les a frappé. En France, le parcours de vie de ces jeunes filles, pourrait relever de la protection de l’enfance. Eya la plus jeune de la fratrie est bouleversante quand elle raconte le nouveau compagnon de leur mère. Qui las du corps d’Olfa, prenait ceux de ses filles pour assouvir son plaisir sexuel. La mère alors les accusait de le séduire. Et Eya d’ajouter le visage en larmes, qu’elle l’aimait bien. Tout est dit, et fait échos ici aux propos de Camille Kouchner dans « La Familia grande », et aux difficultés de ces sombres histoires sur la vie émotionnelle des adolescents. Le dispositif original de la réalisation de ce film-documentaire porte en lui ses propres limites mais son efficacité est là. L’histoire intime de cette fratrie de filles désunie, nous transporte dans des beaux souvenirs cinématographiques de « Virgin suicides » aux Etats-Unis de Sofia Copolla à « Mustang » de Deniz Gamze Ergüven en Turquie. Les filles d’Olfa (franco-tuniso-germano-saoudien – 110 mn) de Kaouther Ben Hania avec Olfa Hamrouni, Eya Chikhaoui, Tayssir Chikhaoui, Nour Karoui et Ichraq Matar.