Coucou, Hibou, cou...couic. Le coucou est tombé dans un nid moins inoffensif qu'il n'y paraissait... Qui sera le dupé, qui sera le vainqueur, de ce jeu d'identité et d'héritage au casting subjuguant et à la mise en scène plus que soignée (du Grand Marnier savoureux). Est-il encore besoin de présenter les talents d'actrice de Laure Calamy (oui, on est fan), terrifiante en femme instable et dangereuse, d'une toxicité presque palpable... Une autre facette qu'on ne lui connaissait pas, chic ! Jacques Weber, de son côté, n'a pas son pareil pour jouer le fragile patriarche (le hibou flatté par le coucou) autour duquel tournent les vautours, menés par une Dominique Blanc au jeu millimétré. Quant à la réalisation, elle se sait de qualité, malgré la durée parfois un peu longuette du film, et s'offre une musique tantôt étrange (ces coups frappés, comme sur des tubes de plastique), tantôt envoûtante (la mélodie qui accompagne les vues du domaine), mais aussi des écrans splités en trois parties qui permettent des réponses entre personnages plus dynamiques que les éternels champs/contre-champs. Du peps, de l'envie cinématographique, L'Origine du mal en possède énormément, que cela soit dans les ressorts inventifs de son scénario poisseux, aux répliques assassines (on aurait presque répondu à la matriarche qu'elle pouvait toujours lécher le tapis, dans une scène-clé du film... On vous garde la surprise), dans son choix de casting très ingénieux (et il le lui rend bien), et dans sa mise en scène digne des grands. Qui est le dupe ? En tout cas, pas le spectateur.