Né le 9 novembre 1952, à Saint-Louis (Sénégal), Joseph Gaye Ramaka est à la fois scénariste, réalisateur et producteur.
Avec Karmen, il réalise son premier long métrage.
« Carmen est un mythe. Comme tous les mythes, ce qu'il signifie à une époque donnée dépend de celui qui tente d'en fixer la représentation. Que représente Carmen aujourd'hui ? Que sont l'amour et la liberté de Carmen à l'orée du XXIème siècle ?
Tel est le projet de mon film, où Carmen devient Karmen, une Karmen Black plongée dans l'urbanité magique et chaotique d'une ville africaine. Pour tout le monde, Carmen est à la fois un personnage et un opéra, et l'évocation de son nom fait appel à la musique.
Le scénario du film respecte ces deux propos : être fidèle à l'univers dramatique de la tragédie originale, faire appel à de nombreux éléments musicaux et chorégraphiques indispensables au traitement d'un tel sujet. Mais comme pour la transposition du mythe, ces éléments plongent leurs racines dans la musique et la danse africaine d'aujourd'hui. »
«De la nouvelle de Mérimée au Carmen Jones de Otto Preminger, j'ai bien vu une dizaine d'adaptations de Carmen. Et j'ai toujours la même fascination, le même étonnement face à cette forte et complexe personnalité que j'ai souvent rencontrée chez les femmes (tante, amante, amie ou tout simplement une passante) de mon pays.
Quand je fermais les yeux et que ces femmes envahissaient mon esprit et mes sens, ce n'est point Bizet que j'entendais, mais le rythme de Doudou, les Polyphonies de Tonton Julien, la voix tragique de Yandé Codou ou la complainte de David au sax. »
Le film de Joseph Gaye Ramak a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs, lors du Festival de Cannes 2001
On dénombre plus d'une cinquantaine d'adaptations cinématographiques de « Carmen ». Parmi les plus célèbres ou récentes : Carmen Jones d'Otto Preminger (1954), Carmen de Carlos Saura (1983), Carmen de Francesco Rosi (1984) et Prénom Carmen de Jean-Luc Godard (1983).