Encore un film loufoque pour Quentin Dupieux ! La plupart des résumés sont très brefs, et pour cause, il est difficile de ne pas révéler l’intrigue principale. Alors, sans en dire trop, je vais tout de même tenter d’aller plus en profondeur concernant le scénario avant d’exposer mon avis.
« Incroyable mais vrai », c’est l’histoire d’Alain et Marie, un couple d’âge mûr qui achète une maison dans laquelle se trouve un drôle de mystère qui ne les laisse pas indifférents. En effet, l’habitation possède une cave qui permet d’avancer le temps de douze heures et de rajeunir de trois jours, une fantastique découverte qui transforme peu à peu Marie. Dans le même temps, Gérard le patron et ami d’Alain, révèle s’être fait greffer un penis électronique, un investissement qui l’obsède. On suit leurs mésaventures communes.
Ceux qui me connaissent le savent : je suis fan du cinéma de Dupieux et de la manière dont il parvient à réaliser des films originaux remplis d’une atmosphère unique, très souvent absurde et qu’on a envie de voir et revoir. Mais cette fois, j’ai eu plus de mal car on peine à avancer. Le film a beau être court, il manque d’un intérêt global qui nous inciterait à suivre les histoires respectives des personnages dans lesquelles nous sommes propulsés sans véritable raison. Les idées sont bonnes mais pas forcément pleinement exploitées et l’aspect « inachevé » plane jusqu’à la fin avec des passages qui manquent d’une cohérence globale car, bien que le film se complaise dans l’incongruité (pour notre plus grand bonheur) il faudrait tout de même conserver une lisibilité claire pour le spectateur. Néanmoins, cette production n’est pas que mauvaise, loin de là car, derrière cette affiche kitsch à souhait, se cache une histoire pleine de thèmes atypiques qui m’ont plu. Je pense à la putréfaction qui rappelle les œuvres surréalistes de Luis Buñuel où Salvador Dalí qui brille par son inventivité et qui permet au film de prendre une tournure dramatique, voire parfois dérangeante et dont les problématiques restent en tête durant des jours. L’accompagnement musical est toujours très bien choisi tandis qu’on observe la folie qui se crée chez Marie dont la quête éternelle de la jeunesse finira par l’achever ainsi que la recherche de la virilité vaine pour l’antipathique Gérard. Les acteurs sont d’ailleurs un des principaux atouts : ils sont tous excellents et interprètent très bien leur rôle (avec Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel et Anaïs Demoustier on pouvait s’y attendre !). Un ensemble qui met mal à l’aise, qui emmène dans de nouvelles émotions, qui surprend et qui nous guide jusqu’à la folie, une fin inattendue où tout dégringole et durant laquelle on prend conscience de la richesse du film qui se perd malheureusement derrière un ensemble discutable.