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Adelme d'Otrante
175 abonnés
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4,0
Publiée le 4 janvier 2022
Paolo Sorrentino revient dans sa ville natale, Naples, et nous parle de la baie qui la borde et que l'on dit à raison comme l'une des plus belles du monde, de sa famille fantasque, des femmes, de Maradona qui enlèvera la Coupe aux italiens du Nord, de la magie du cinéma. Un art qui le sauvera de la réalité insoutenable de son traumatisme originel. Un film sensible et comme toujours chez le réalisateur une mise en scène irréprochable, oscillant allègrement entre la comédie à l'Italienne et les fantasmes Felliniens. Avec la présence de son acteur fétiche, Toni Servillo, excellent comme à son habitude, qui joue ici le rôle du père, comme une évidence. Et puis un film qui évoque "Il Etait Une Fois En Amérique" ne peut pas être mauvais.
Naples. Années 80. Fabietto est un adolescent, le Walkman vissé aux oreilles, qui grandit au cœur d’une famille aimante avec trois choses en tête : les filles, le football et le cinéma. Nourrissant une attirance trouble pour sa tante, la gironde Patrizia, il a hâte de perdre son pucelage comme son frère aîné avant lui. Fan du SSC Napoli, il atttend avec impatience l’arrivée de Maradona au club napolitain et applaudit au but que la star argentine marque en demi-finale du Mondial grâce à la « main de Dieu ». Fasciné par le cinéma et le théâtre, il sent sourdre en lui une vocation qui ne demande qu’à s’exprimer.
Tous les amoureux de Rome – et ils sont légion – s’accordent sur un point : nul mieux que Sorrentino n’a jamais filmé la capitale italienne dans "La Grande Bellezza". Les amoureux de Naples s’accorderont presque sur le même. "La Main de Dieu" annonce dès son premier plan son intention : rendre un hommage à Naples, la ville natale du réalisateur. On s’étonne d’ailleurs que son nom n’ait pas été choisi comme titre du film.
Choisir comme titre "La Main de Dieu", c’est risquer d’induire le spectateur en erreur. C’est risquer de lui faire croire qu’il s’agit d’un film sur Maradona ou, à tout le moins, sur son passage à Naples. Tel n’est pas le cas. La star argentine n’est tout au plus qu’une silhouette, un élément de contexte. Qui s’intéresse à son parcours serait mieux inspiré de voir – ou de revoir – le superbe documentaire d’Asif Kapadia sorti en juillet 2019.
"La Main de Dieu" est une autobiographie à peine déguisée du réalisateur, né à Naples en 1970. On pourrait renâcler à cet execice nombriliste et complaisant dont on attend, sans guère de surprise que son jeune héros découvre l’amour, applaudisse Maradona et achète sa première caméra. Le scénario prend toutefois quelques libertés par rapport à cette trame convenue, l’une notamment dont on ne dira rien de plus sous peine de divulgâchage.
Mais moins que la richesse du scénario – qui réussit à nous embarquer pendant plus de deux heures sans qu’on voit le temps passer – c’est la truculence du jeu des acteurs qui donne tout son sel à "La Main de Dieu". Les premières scènes de famille donnent un peu le tournis. Oncle paternel ? Grand-père ? Simple voisin ? On ne comprend pas qui est qui. Mais peu importe. Le cinéma italien est ici à son meilleur, dans ces bruyantes scènes de groupes où les altercations fusent. On pense à Fellini bien sûr, à ses monstres, à ses sabbats joyeux. On rêve aussi à ses prochaines vacances d’été en espérant peut-être retourner à Capri ou à Sorrente pour regarder le soleil se coucher sur Naples.
Lion d’argent à Venise, “La main de Dieu” est un film autobiographique de Paolo Sorrentino qui revisite son adolescence avec la mise en scène grandiose qu’on lui connaît. A 51 ans, le réalisateur de “Il Divo”, “La Grande Bellezza” ou encore des séries “The Young Pope” et “The New Pope” nous livre une chronique familiale avec une flopée de personnages qui frôlent volontairement avec la tragicomédie. Fan du footballeur Diego Maradona, le jeune Fabietto aurait échappé à la mort grâce à sa passion alors que ses parents devront faire face à un accident bête mais tragique. Face à son destin, le petit protégé quittera peu à peu l’enfance pour se laisser porter vers une nouvelle vague initiatique. Souvent drôle et percutant, il manque pourtant au récit davantage de matière pour être continuellement palpitant. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
malgré quelques longueurs, voilà un bel hommage à Naples et à la truculence de ses habitants. Un portrait mélancolique, autobiographique, par moment très fellinien. La réalisation offre de très beaux cadrages, et des vues de la baie de la cité qui mériteraient le grand écran. Interprètes savoureux, dans un film kaléidoscope et dont Maradona n'est qu'un épiphénomène historique. Netflix décembre 21
Film initiatique esthétiquement superbe, présentant une riche gallerie de personnages à la Fellini, tout en excès, mais ici seuls et un peu pathétiques.
Le propos est subtil, parfois trop, et servit par des fulgurances stylistiques trop rares… Car c’est un film trop long ! Du fait d’un enchaînement trop lâche des séquences, j’ai eu du mal à m’intéresser à tout… Le film aurait pu aller beaucoup plus loin dans l’ensemble.
Je garderai en tête l’incarnation réussie de Fabietto par le jeune Filippo Scotti, et celle de ses parents, très émouvants également.
Les dialogues bien écrits, drôles et pertinents, sont un régal ! La représentation de la mort est ici libératrice, en ce qu’elle libère contre son grès Fabietto : après les excès des membres de sa famille, il doit découvrir la fougue du monde. La musique reste anecdotique, ce qui est dommage car le film est dans l’ensemble assez enchanteur, en ce qu’il réussit à lier la vision d’une Naples exubérante avec ce portrait intimiste. C’est un bel hommage à l’irréductible exubérance italienne, qui nous sauve de la réalité…
"La realtà non mi piace più. La realtà è scadente."
La vie d'une famille napolitaine dans les années 80. Le film est clairement en deux parties. Avant l'arrivée de Maradona à Naples, la famille italienne ses rires, ses excès, les moments loufoques, surréalistes aux côtés Felliniens ; dans la veine des films Italiens des années 70 parfois moqueurs, acides. Bel hommage. Avant le drame : Fabietto le garçonnet qui observe. Puis Fabietto doit devenir Fabio. La rupture, la sortie de l'enfance, l'éveil des sens, regarder vers l'avenir "Ne te délites pas " lui dira Luigi Capuano. Superbe et me donne envie de revoir "Affreux sales et méchants" d'Ettore Scola.
"La main de Dieu" est un film plus ou moins autobiographique de Paolo Sorrentino. Commençant comme une chronique au sein d'une famille originale et loufoque, le film devient plus dramatique dans sa seconde partie, mais aussi plus touchant. Poétique et tendre, "La main de Dieu" peine toutefois à complètement nous transporter dans le Naples de Sorrentino, et on reste parfois un peu au bord de la route.
Voir un film de Paolo Sorrentino est toujours une expérience. Ici, le réalisateur nous amène à Naples au milieu des années 80, à l'époque de l'arrivée de Diego Maradona au Napoli. A cette époque, le réalisateur, né à Naples, avait 14/15 ans et il n'est pas interdit de penser qu'il y a pas mal de lui-même dans le personnage principal, Fabietto, un grand adolescent qui rêve de devenir réalisateur de film. Comme toujours chez Paolo Sorrentino, la réalisation est très virtuose et, comme toujours, également, on sent l'influence que Fellini a sur lui. Dans les 134 minutes que dure le film, il y a des moments dont nous, spectateurs, aurions pu nous passer, mais, globalement, "La main de dieu" ne fait pas tache dans la filmographie de Sorrentino.
La réalisation de Sorrentino est main de maître. La gallerie de personnages est incroyablement belle : tendresse et folie douce. Quelques longueurs parfois mais la beauté de l'image transcende ce parcours initiatique et personnel. Un très beau film.
Sorrentino est ici drôle et émouvant. Avec une première partie alternant plans majestueux et galeries d'affreux, sales méchants, le film prend un tournant plus existentiel. Cette plongée dans la baie de Naples est savoureuse. On sent un Sorrentino entre nostalgie et répulsion, sensible ai sort de l'individu au sein de l'ogre gargantuesque napolitain. Maradonesque.
Superbe film, doublement primé à la Mostra de Venise, à juste titre. La chaleur humaine qui s’en dégage va bien au-delà de La Grande Bellezza (un peu ennuyeux), et de certains Fellini tardifs. Belle photographie -si sensible- de Naples, et la superbe chanson de Pino Daniele « Napule é » à la fin, comme si de rien n’était...
Pour ma part, une vraie, une grande déception - à la mesure d'un coutumier emballement pour ses films.... Si la perfection esthétique est bien toujours là, Paolo Sorrentino déçoit au global avec ce pourtant (dit-on) très personnel "La Main de Dieu". Récit d'apprentissage à fulgurances (de style) - mais bien trop rares, pour moi. "Fellinien" ? Si peu... Enchaînement trop lâche dans le fil de ces moments d'entrée dans l'âge adulte, auxquels on peine la plupart du temps à s'intéresser. Au positif ? L'utilisation magnifique du décor naturel (Naples et la Campanie, en général), un défilé de "gueules" (felliniennes !..), et "Fabietto", derrière lequel on devine le jeune PS, dans l'incarnation qu'en réussit Filippo Scotti.
Cette famille italienne est complètement dingue. Les scènes se succèdent comme des photographies d'instants Felliniens : cour des miracles pour un casting de Fellini, repas de famille déjanté dans le jardin avec vue sur la mer, la belle-soeur et son fiancé moqué, dépucelage par expérimentée, naïade dénudée sur le bâteau, discussion avec homme de théâtre singulier,... Les séquences paisibles d'introspection ponctuent admirablement le film et lui donne une intensité en contraste avec les extravagances.
Sans atteindre des sommets, voilà un film qui va nous réconcilier et nous régaler avec de la vrai comédie. Italienne bien typé année 70.. tout les acteurs sont à propos, et surtout concerné.. j'ai bien aimé , et apriz etplusieurs fois bien bien amusé ... Iconoclaste et décalé
Quelle claque visuelle! Poétique et juste, hilarant et triste, du très grand cinéma. Certainement le meilleur film de Paolo Sorrentino avec La grande bellezza, grandiose!