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QuelquesFilms.fr
267 abonnés
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3,5
Publiée le 18 février 2022
Une jolie chronique, à la fois truculente et mélancolique, un peu bric-à-brac, mais globalement savoureuse. Sorrentino a nourri son scénario de souvenirs autobiographiques et opté pour une réalisation plus réaliste, plus en retenue qu’à l’accoutumée, même s’il y a ici et là quelques touches décalées ou surréalistes, et même si quelques mouvements de caméra d’une merveilleuse fluidité nous rappellent de temps en temps sa propension à l’élégance sophistiquée.
On retrouve le cinéma de Paolo Sorrentino avec toujours beaucoup de plaisir, pourra découvrir à chaque fois, ce sens si précis de la mise en scène et du cadrage, ses trouvailles et son excentricité à travers des films souvent fascinants. Après la série The New pope en 2020, on retrouve le cinéaste italien avec une histoire inspirée en partie de son enfance, qui se déroule à l’été 86 au moment où l’Argentine gagné la coupe du monde de football est où son meilleur joueur de l’époque, Diego Maradona, se fait remarquer pour avoir marqué un but de la main.. qu’il qualifiera comme étant "La main de Dieu".
Ce film est une petite merveille, notamment sa première partie qui nous plonge dans la famille haute en couleurs du jeune Fabietto, pleine de personnages savoureux et pleins d’exubérance... l'indéboulonnable Toni Servillo. Une chronique familiale pleine de tendresse, de nostalgie et de beauté visuelle avec cette ville de Naples si magnifiquement filmée par la caméra de Sorrentino. Une comédie douce amère dans laquelle on suit les exploits de l’équipe de Naples à travers le regard de cet adolescent (double de Sorrentino) qui rêve de cinéma pour oublier une réalité trop dur.
Loin d'être vraiment passionnante comme histoire. Certes, les personnages ont des gueules, des tronches, mais tout semble exagéré dans l'expression verbale comme dans les actions des personnages, et cela, même si ce sont des italiens. Bien trop long aussi.
Paolo Sorrentino revient dans sa ville natale, Naples, et nous parle de la baie qui la borde et que l'on dit à raison comme l'une des plus belles du monde, de sa famille fantasque, des femmes, de Maradona qui enlèvera la Coupe aux italiens du Nord, de la magie du cinéma. Un art qui le sauvera de la réalité insoutenable de son traumatisme originel. Un film sensible et comme toujours chez le réalisateur une mise en scène irréprochable, oscillant allègrement entre la comédie à l'Italienne et les fantasmes Felliniens. Avec la présence de son acteur fétiche, Toni Servillo, excellent comme à son habitude, qui joue ici le rôle du père, comme une évidence. Et puis un film qui évoque "Il Etait Une Fois En Amérique" ne peut pas être mauvais.
La vie d'une famille napolitaine dans les années 80. Le film est clairement en deux parties. Avant l'arrivée de Maradona à Naples, la famille italienne ses rires, ses excès, les moments loufoques, surréalistes aux côtés Felliniens ; dans la veine des films Italiens des années 70 parfois moqueurs, acides. Bel hommage. Avant le drame : Fabietto le garçonnet qui observe. Puis Fabietto doit devenir Fabio. La rupture, la sortie de l'enfance, l'éveil des sens, regarder vers l'avenir "Ne te délites pas " lui dira Luigi Capuano. Superbe et me donne envie de revoir "Affreux sales et méchants" d'Ettore Scola.
Fabietto est un jeune ado plutot mal dans sa peau et qui vit dans une famille qui aime rire et profiter de la vie. Beaucoup de sujets sont survolés dans ce téléfilm sans être approfondie, la crise d'ado, les projets, l'amour, la famille, mais qu'a cela ne tienne, nous n'en apprécions que plus cette famille attachante. Je suis d'accord avec certains internantes qui déplorent que le film ne passe que sur Netflix, les prises de vue de Naples auraient mérité le grand écran.
Agréablement surpris par La Main de Dieu ! On y suit un jeune adolescent qui cohabite avec sa famille et vit à Naples durant l'arrivée de Maradona. Ce petit résumé ne raconte pas grand chose d'intéressant, car au final, La main de Dieu n'a pas spécialement de messages de fond à mes yeux, mais c'est juste la forme qui est tellement belle. Ce que je veux dire, c'est que le film a des longueurs et ne raconte pas grand chose par moment mais pour autant, il est magnifique visuellement et ses personnages sont incroyablement touchants par moments, même si la famille qu'on suit est un peu perchée. Bref, La main de Dieu est loin d'être le meilleur film que j'ai vu mais il a tellement "d'envolées lyriques" dirons nous que ça reste une belle expérience, je recommande !
L’exercice autobiographique chez les réalisateurs me laisse souvent perplexe. Amusant lorsqu’il est romancé ou dissimulé à l’extrême sous un voile de fiction, nécessairement intéressant lorsque le réalisateur a traversé, pour diverses raisons, une partie de la Grande Histoire qui m’intéresse, l’exercice me laisse sceptique lorsqu’il ne peut que se cramponner à sa nature nécessairement nombriliste (même s’il ne s’agit pas d’un défaut en tant que tel), même si je peux parfaitement comprendre qu’il s’agit là d’oeuvres-somme pour les intéressés. Ainsi, l’aura de chef d’oeuvre du ‘Roma’ de Alfonzo Cuarón m’avait en grande partie échappé. Pourtant, j’étais prêt à retenter l’expérience dans le cas de Paolo Sorrentino, cinéaste dont je ne parviens pas toujours à suivre les choix d’auteur : ses films me laissent parfois une impression mitigée mais leur flamboyance et leur démesure sont la garantie d’une persistance assurée dans ma mémoire. Pourtant, Sorrentino privilégie ici le simple feuilletage de l’album de photos de famille et les événements formateurs de ses années d’adolescence, la rumeur autour de l’arrivée de Diego Maradona au SSC Napoli constituant le point d’ancrage temporel du récit. Internement d’un tante nymphomane, mort accidentelle des parents, flirt douteux avec des figures mineures du milieu napolitain, péripéties familiales et premiers pas dans le monde du cinéma, Sorrentino accomode des souvenirs de jeunesse somme toute assez banaux d’une exubérance tragi-comique profondément italienne, dans une cité parthénopéenne dont il parvient à conférer aux lieux qui lui étaient alors emblématiques une aura de familiarité et de clinquant. Il n’y a plus de pose, plus de clinquant, plus de volonté de prouver à toute force qu’il est bien le Maestro du cinéma italien contemporain : il n’y a plus qu’un cinéaste étonnamment lucide, honnête et sincère sur sa genèse et dont on avait parfois oublié, derrière sa volonté d’en mettre plein la vue, qu’il est bel et bien celui qu’il prétend être.
Le retour, enfin, du grand cinéma italien qui a bercé ma cinéphilie des années 60 et 70. Le cinéma italien populaire que l’on aime puisqu il nous présente ce qu’il sait faire de mieux : parler de la famille italienne. La Famiglia ! C est un véritable festival, cette peinture d’une famille napolitaine, de ses voisins et collègues, tous plus savoureux les uns que les autres. Des scènes osées et inouïes, dont Sorrentino désamorce la dynamite par un humour omniprésent et bienfaisant. Je garde en mémoire la présentation à la famille du fiancé, l’aïeule au langage grossier, le dépucelage du jeune héros dans une scène digne du Fellini d’Amarcord. Car oui le fantôme de Fellini est partout dans ce film nostalgique et savoureux. Mais pas que lui : les fans de Maradona y trouveront leur compte aussi. Enfin, cerise sur le gâteau, une photographie, des costumes, des décors et des exterieurs d’une grande beauté sans tomber dans le piège de la reconstitution gnangnan et surtout sans être trop ostentatoires (ce qui est nouveau chez Sorrentino qui s’est par le passé souvent étourdi et perdu dans la démonstration de son savoir faire.) Retrouvez votre âme d’enfant, surtout si elle est italienne de naissance ou par adoption, et laissez vous câliner ou horrifier, c’est selon, par cette famille étrange et attachante, mais aussi, j’allais oublier de le dire, par une description de Naples bien loin de ces films et séries de mafia contemporaine dont on commence à avoir soupé .
Le dernier Sorrentino sorti sur Netflix (dommage pour le grand écran encore une fois…) est une sorte d’autobiographie fantasmée baroque et profonde, qui part de la figure tutélaire de Fellini pour s’en affranchir, un hymne à la fantaisie et à la vie, au pragmatisme aussi, pour peu qu’on continue à rêver et à désirer plutôt qu’à s’enfermer dans une nostalgie ou un auto-apitoiement inutiles et un peu égoïstes. De toute façon nous sommes tous seuls fondamentalement et ce n’est pas si grave. Vive Sorrentino!
Tout ça pour ça. Que retenir de ce film? Une tranche de vie pour le jeune Filippo Scotti entre sa mère, son père, sa tante, son frère, la ville de Naples, le football et Maradona. Cela fait beaucoup de choses. Et il semble intéressé par le cinéma (probablement des éléments autobiographiques de Paolo Sorrentino). Paolo Sorrentino aime le corps des femmes. C'est un des intérêts du film. Paolo Sorrentino a une manière d'aborder le sexe et la sexualité, de manière directe et sans détour, dans un quotidien de la vie de famille qui fait que cela ne choque pas. À noter qu'une dimension des familles italiennes manque: la religion catholique. Elle est absente du film. Ceci explique peut-être cela. L'ensemble des départements techniques sont de haut niveau: interprétation, photographie (superbe), reconstitution des années 80, décors, avec la ville de Naples et ses décors spectaculaires. Ils permettent de maintenir l'intérêt, même si l'histoire n'est pas particulièrement passionnante. Le film contient quelques plans superbes, qui donnent des images de toute beauté (par exemple, le lustre allumé sur le sol, qui produit une mémoire visuelle). Le film dégage néanmoins peu d'émotion. C'est brillant sur la forme. Mais pointe le sentiment que cela tourne à vide.
Par un premier plan d'exposition sur Naples, Sorrentino nous immerge dans la beauté italienne et ses paysages chaleureux. La main de Dieu est splendide malgré quelques éléments sans liens avec le reste du scénario.
En effet, même si le film se disperse à plusieurs reprises, les 2h10 passent agréablement vite. Paolo Sorrentino montre son talent de réalisateur avec des panoramas et des plans d'ensemble sublimes. Avec un début de film chaleureux, excentrique, le thème s'annonce comique sinon caricatural. Les personnages hurlent, rient et vivent finalement dans cette scène du banquet. La Deuxième partie du film, qui succède le drame, est particulièrement touchante. Parsemée de détails référant au passé, elle décrit magnifiquement le deuil de Fabietto. Comme la pile jetée par Patrizia ou bien le conseil du père a son fils sur la première fois (réalisé ensuite par la baronne). L'évolution brutale du film en ces 2 phases en fait toute sa beauté. Sorrentino se raconte, mais va au delà d'un simple biopic, puisque Hand of God respire la nostalgie et l'amour de Naples. Enfin Maradona sauvant Fabietto, la main de Dieu, splendide. Ce film de deuil résumé en cette phrase dite par le protagoniste et fondamentale pour notre réalisateur : "Je n'aime plus la réalité, elle est sale". Ce qu'on aime c'est le cinéma et ça rend plus agréable nos vies.
Ansi Sorrentino renie avec sa ville natale, son passé tout en rendant hommage à Fellini.
Film initiatique esthétiquement superbe, présentant une riche gallerie de personnages à la Fellini, tout en excès, mais ici seuls et un peu pathétiques.
Le propos est subtil, parfois trop, et servit par des fulgurances stylistiques trop rares… Car c’est un film trop long ! Du fait d’un enchaînement trop lâche des séquences, j’ai eu du mal à m’intéresser à tout… Le film aurait pu aller beaucoup plus loin dans l’ensemble.
Je garderai en tête l’incarnation réussie de Fabietto par le jeune Filippo Scotti, et celle de ses parents, très émouvants également.
Les dialogues bien écrits, drôles et pertinents, sont un régal ! La représentation de la mort est ici libératrice, en ce qu’elle libère contre son grès Fabietto : après les excès des membres de sa famille, il doit découvrir la fougue du monde. La musique reste anecdotique, ce qui est dommage car le film est dans l’ensemble assez enchanteur, en ce qu’il réussit à lier la vision d’une Naples exubérante avec ce portrait intimiste. C’est un bel hommage à l’irréductible exubérance italienne, qui nous sauve de la réalité…
"La realtà non mi piace più. La realtà è scadente."