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traversay1
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4 878 critiques
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3,5
Publiée le 9 octobre 2020
A 73 ans, Mario Barroso n'a réalisé que 3 longs-métrages de fiction. Il est vrai qu'il a été très occupé en tant que directeur de la photographie, pour de Oliveira et Monteiro, notamment, et accessoirement en tant qu'acteur. C'est un cinéma portugais classique et élégant que l'on retrouve avec L'ordre moral, portrait d'une époque (à partir de 1918) où la société bourgeoise lisboète est dominée par l'hypocrisie et les faux-semblants. Le film suit l'itinéraire d'une rebelle à l'ordre établi, machiste celui-ci, cela va sans dire, Maria Adelaide Coelho da Cunha, héritière et propriétaire du quotidien Diario de Noticias. Elle aurait pu (ordinairement) tromper son mari mais son choix de le quitter pour un simple domestique va créer un beau scandale et provoquer son internement, ni plus ni moins. Le sujet du film prend évidemment une résonance très féministe aujourd'hui mais L'ordre moral se garde bien d'analyser les mœurs du début du siècle dernier avec une vision à l'aune des combats actuels. Les costumes et les décors sont somptueux et si la mise en scène parait parfois un brin statique, le talent et la vivacité de Maria de Medeiros, si rare ces temps derniers au cinéma, donnent au film un dynamisme de tous les instants. Tous les acteurs ne sont pas au diapason mais sa seule présence énergique, teintée de mélancolie, contribue à faire de L'ordre moral une œuvre profonde et signifiante.
L'ordre moral est le 3ème long métrage de cinéma réalisé par le portugais Mário Barroso. Agé de 73 ans, Barroso est surtout connu en tant que Directeur de la Photographie, une activité qui lui a permis de travailler avec de très grands réalisateurs tels Manoel de Oliveira, João César Monteiro, Raoul Ruiz ou Jean-Claude Biette. Barroso avait environ dix, onze ans, quand un oncle lui a raconté l’histoire de la propriétaire du journal "Diário de Notícias" qui s'était enfuie avec son chauffeur beaucoup plus jeune qu'elle. Désirant réaliser un film avec Maria de Medeiros, il s'est souvenu de cette histoire et, avec Carlos Saboga, il a écrit le rôle de cette femme, Maria Adelaide Coelho da Cunha, pour la comédienne. Une utilisation magistrale de la lumière et une photographie somptueuse, une très grande comédienne, un thème, le combat d'une femme contre une société régie par les hommes et pour les hommes, qui, malheureusement, est toujours d'actualité, pas de doute, "L'ordre moral" fait partie des films importants de l'année.
Maria Adelaïde Coelho da Cunha est une femme qui aspire à la liberté dans une société qui la lui refuse. Riche héritière d’un journal lisboète, elle est mariée à un homme qui la trompe éhontément. Elle s’évade en montant, avec quelques amies, des pièces de théâtre qu’elle joue en petit comité faute d’avoir embrassé la carrière de comédienne que son statut, dans le Portugal du début du vingtième siècle, lui interdit. Mais, quand les infidélités de son volage époux achèvent de l’humilier, elle s’enfuit avec son chauffeur.
Mario Barroso est né en 1947. Venu sur le tard à la réalisation, il fut notamment le chef opérateur de Manoel de Oliveira et de João César Monteiro. "L’Ordre moral" est un film très académique qui rappelle les œuvres en costume de ces deux grands maîtres du cinéma portugais. On y reconnaît d’ailleurs, dans le rôle du mari de l’héroïne, Marcello Urgeghe, qui est familier de ce cinéma-là ("Les Lignes de Wellington", "Les Mystères de Lisbonne"…)
"L’Ordre moral" est porté par Maria de Medeiros. La brunette piquante qui tourna si longtemps en France et aux États-Unis "(Henry et June", "Pulp Fiction"…) a pris de l’âge. Elle est devenue une diva, une figure tutélaire du cinéma et du théâtre portugais.
Le rôle qu’elle interprète ici est édifiant. Trop peut-être. Comment ne pas être séduit par l’intelligence et par le talent de Marie Adelaide ? Comment ne pas être révolté par le sort que lui réserve une société patriarcale qui la dépossèdera de ses biens, qui la fera interner pour mieux la bâillonner ? On se sent pris au piège d’une empathie obligée pour ce personnage qui semble résumer, jusqu’à la caricature, des siècles d’oppression masculiniste.
Comme un retour pour un triomphe : : Maria de Medeiros rayonne dans ce film, avec son personnage aux contours pourtant si sombres, et à l’avenir plus qu’incertain. Elle est pleinement Maria Adelaïde Coelho da Cunha, une jeune femme de la haute société portugaise qui au début du XX ème siècle voit son indépendance et sa liberté malmenées par un ordre patriarcal établi institutionnellement, qu’elle conteste de manière frontale et dangereuse. Reniant sa classe, elle rejoint à sa façon le peuple et pense y vivre un amour total quand sa caste fait front à son tour pour la ramener à la (dé)raison. Sur l’empreinte d’un grand classique, Mario Barroso peint l’humanité en grand maître des sentiments. Maria de Medeiros, Marcello Urgeghe, João Pedro Mamede posent avec élégance, conviction, passion … Un très grand film Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Un très beau film porté par des acteurs impeccables, une mise en scène rigoureuse et une image superbe. Cette plongée dans la société bourgeoise portugaise du début du 20ème siècle nous donne une idée de la situation des femmes dans ce milieu et à cette époque. On regrettera juste que le réalisateur en fasse un peu trop avec la bisexualité de l'un des personnages qui n'ajoute strictement rien. Cela donne l'impression qu'il n'a rien voulu oublier dans sa critique au vitriol de cet ordre moral. Une réussite en dépit de cette petite tendance à l'inflation.
Alors que les faits ont près de cent ans, L'Ordre Moral fait écho à la société actuelle dans laquelle la femme n'est toujours pas entièrement prise au sérieux à cause d'un machisme omniprésent. Le destin de cette femme forte et déterminée à ne pas se laisser piétiner par un mari irrespectueux et des médecins incompétents est très inspirant. Maria de Medeiros incarne parfaitement ce rôle si touchant.
Très beau film historique qui remplit parfaitement son rôle de mieux connaitre notre société. Où est la liberté? l'argent, le pouvoir, l'influence, le milieu sociale enferment-ils les personnes?
Film tout en finesse et en élégance. Une histoire prenante et limpide traitée avec maestria, sans pathos. On en sort ébloui comme d'un rêve éveillé. Si seulement le mouvement Me Too et consœur pouvait en prendre de la graine …
Quel film! Je ne m'attendais pas à grand chose (9h des Halles... insomnie oblige!) et je pensais terminer ma nuit ici. C'est peu dire ma surprise si ce film m'a réveillé par son propos et sa douceur. L'actrice principale est... je n'ai pas les mots. Bref, des surprises comme peu j'en ai eu!