Proaméricain? Pas tellement. Le film nous montre ce que sont les américains, des gens biens (trop biens), gouvernés comme des cons et par des cons, un peu comme les africains, qui savent louvoyer sur le chemin, sans perdre le cap. Mais l'important est ailleurs. Monica est bellissime, femme fragile, courageuse et sublime. Bruce est plus que jamais mec, c'est-à-dire doté d'un coeur gros comme ça, vendu avec l'écorce et le cortex cervical. Le duo d'enfer règne sur une histoire royale, à la fois très réaliste (sauf dans la scène finale) et merveilleusement racontée, d'un lieu africain à l'autre, de la junge aux montagnes. Poignant, haletant, mordant parfois, c'est du grand, du gros ciné, non sans finesse aussi, qui vous transporte, vous remue et vous fait chanter tous les sens. La fin fait penser à Cry Freedom en plus fort encore. La façon de filmer les armes, les avions, le porte-avion rappelle "Etat de siège". Les seconds rôles (Arthur, Red,la mère black, tous les gars de l'équipe, mêmes le petit curé du début) sont grandissimes. Bruce et Monica auront du mal à monter plus haut, descendre plus profond, plus brûlant dans les entrailles de la beauté. On a envie de rencontrer ce perfectionniste de metteur en scène. 19 sur 20.