Thriller assez marquant du début des années 2000, Anatomie premier du nom a le mérite d’aller sur un terrain peu visible au cinéma, et d’exploiter un thème au potentiel très intéressant. Si le résultat reste un peu bancal, le film ne démérite pas.
Au casting on aura plaisir à découvrir une Franka Potente toujours pleine d’enthousiasme et de dynamisme, qui s’empare du rôle principal avec vigueur. Elle est un bel attrait du métrage, qui niveau acteur ne démérite pas. En effet aux côtés de l’actrice principale on trouve des interprètes comme Benno Furmann, assez charismatique, Anna Loos, qui endosse un second rôle en parvenant à s’imposer, des seconds rôles qui d’ailleurs ne manque pas de soin. Même si certains sont assez clichés, à l’image du professeur joué par Traugott Buhre, pour autant cela reste attrayant. Je regrette néanmoins que, vu la tonalité du film, il n’y ait pas un acteur avec un peu plus de personnalité, du genre d’un Michael Berryman, d’un Dominique Pinon, qui aurait pu, ne serait-ce que par une apparition, venir pimenter l’ambiance.
Le scénario a des lacunes. La première étant de ne pas exploiter à fond les idées qu’ils proposent. Que ce soit du point de vue du thriller, que du genre horrifique qu’il effleure, que du suspens, Anatomie reste assez timide, et ne convainc pas pleinement, donnant l’impression de s’arrêter un peu à chaque fois au milieu du gué. C’est d’autant plus ennuyeux, qu’il y a quelques longueurs dans la première partie, avec une arrivée assez tardive au cœur du propos, et que ces longueurs auraient pu être utilisées plus à propos pour développer des points trop superficiellement étudié. Mais enfin, l’idée est originale, et il y a de vrais bons moments, qui permettent à Anatomie de rester divertissant, et de remplir relativement honnêtement le contrat.
La réalisation est appréciable. Si le metteur en scène ne fait pas preuve d’une grande audace, néanmoins son travail est propre, arrivant bien à amener les quelques scènes sanglantes qui émaillent le film. On aurait pu d’ailleurs aimer en découvrir davantage, d’autant que j’ai eu le sentiment que le réalisateur était bien plus à l’aise avec cela, qu’avec les scènes de sexe (totalement foireuses). Il y a quelques passages un peu simplistes qui tirent cependant le film vers le bas à ce niveau (les courses dans les couloirs bien moyennes). Les décors et la photographie sont efficaces. Réalistes, ils distillent une ambiance froide, comme on peut l’imaginer, sans forcer le trait à l’excès. C’est tout à fait louable, car je crois qu’Anatomie tire toute sa solidité de la manière dont il aborde son propos avec réalisme. On regrettera que la musique ne soit pas tout à fait à la hauteur, pour démultiplier les effets. En revanche je ne comprends pas trop ceux qui disent que ce film a vieilli. Pas du tout. Les effets visuels restent d’excellente tenue, il y a quelques scènes spectaculaires, et pour le coup j’aurai espéré en voir plus.
En clair Anatomie reste une valeur assez sûre, tout comme sa suite, qui surprendra moins cependant. Il se laisse voir avec plaisir, mais il donnera quand même le sentiment d’être un peu trop en surface, et de ne pas assez nous saisir pour nous entrainer dans l’histoire. Alors cela m’empêche de lui donner une très bonne note, mais la singularité du sujet, et le traitement tout à fait convenable de l’ensemble ainsi que l’interprétation, m’amène à lui donner 3.5.