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Eowyn Cwper
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2,5
Publiée le 26 décembre 2020
La Russie parle de son passé ! Ce n'est pas souvent et c'est un réalisateur étrange qui le permet : censuré sous l'URSS mais aujourd'hui décoré de l'Ordre du mérite pour la patrie, futur expatrié aux États-Unis, fils d'écrivain national et frère de Nikita Mikhalkov, Konchalonsky avait des responsabilités mais aussi une certaine marge pour abuser de son statut. C'est en tout cas à cette image que son film fut fait.
Parlant déjà d'une européanisation avortée de la Russie et se construisant sur les souvenirs d'une vie de romance en France, ce n'est presque pas le bloc de bourgeoisie monoculturelle qu'on peut en attendre. Noblesse rime avec éducation, et celle-ci s'incruste avec succès dans ce qui serait sinon une œuvre sans contrôle. Difficile en effet d'en imaginer le moindre derrière ces statues de personnages qui exsudent une anti-ambiance, le poison d'une technique hâchurée corrodant un film pourtant engagé métaphoriquement.
Il était conçu presque en écriture automatique afin que, faute d'être accepté ou compris, il nous parle par ce qu'il nous laisse deviner. Il a le côté solide et étrange du monolithe noir de 2001, L'Odyssée de l'Espace, mais serti dans la bassesse d'un train-train bourgeois. En revanche, il oublie trop souvent de raconter une histoire.