Le réalisateur nous entraîne à la rencontre des cergyssoises et cergyssois, celles & ceux qui font l’âme de Cergy, la ville-nouvelle qui a vu le jour il y a 50ans dans le Val d’Oise. Ce qui n’était alors qu’un simple village bordé de champs jusqu’à la fin des années 60, s’est vu doté de trois nouveaux quartiers (Port-Cergy existait déjà). Au fil des décennies, entre les années 70 et 90, Cergy-Préfecture, Cergy-Saint-Christophe et enfin, Cergy-Le-Haut sont venus se greffés à ce qui n’était au départ qu’un simple petit village. Les champs ayant laissé place à des grands ensembles urbains, fait de bétons, de colonnades et autres architectures alternant brutalisme et contemporaine. Devenant ainsi une ville dans la ville avec entre-autre la préfecture du Val d’Oise et une cité universitaire, passant de 3000 habitants à près de 55 000 à la fin des années 90.
En collaboration avec l’écrivaine Annie Ernaux (originaire de Cergy), le réalisateur Régis Sauder dresse le récit de celles et ceux qui y résident ou n’y sont que de passage, entrecoupés par les lectures des romans d’Annie Ernaux, principalement "Journal du dehors" & "La vie extérieure".
J'ai aimé vivre là (2021) est un voyage dépaysant, située à seulement 30km de Paris (40min en RER), la ville alterne les paysages tous plus bucoliques et déroutants. De Port-Cergy sur les bords de l’Oise à l’urbanisme futuriste de Cergy-Préfecture, en passant par l’Axe Majeur de Cergy-Saint-Christophe qui, du haut de son promontoire, offre une vue panoramique laissant entrevoir au loin, La Défense et La Tour Eiffel. Ce voyage mérite le détour, et ce, même si vous pensez tout connaître de cette ville (étant moi-même originaire du Val d’Oise). Cergy n’est pas seulement une ville-nouvelle, c’est aussi et surtout un symbole fort, celui de la réussite du multiculturalisme. Véritable melting-pot (brassant aussi bien des jeunes, des vieux, des immigrés, des parisiens, des sans-papiers ou encore des étudiants), qui fêtait au moment du tournage ses 50ans d’Histoire, celle d’une ville qui n’aura cessé d’évoluer et de se réinventer (qui se souvient encore du parc d’attraction Mirapolis et la gigantesque statue de Gargantua qui surplombait l’A15 et qui a fait faillite 4ans après son ouverture ?).
Comme le disait si bien le slogan des 50ans de Cergy ("tous pionniers du futur"), ce qui n’était qu’une utopie au début des années 70 (celle de transformer le terminus du RER A en faisant vivre en harmonie diverses communautés grâce à un maillage fort d’associations et de structures enseignantes) aura été couronné de succès et a le mérite d’offrir une tout autre image de la banlieue parisienne.
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