Des boobs et des fesses féminines à gogos (totalement gratuits), une flopée de répliques machos, des mecs qui sortent d'à peu près partout pour se mettre des patates (mais... pourquoi ?), un tueur mystérieux qu'on doit voir cinq minutes (avec les meurtres en hors-champ : "Remboursez !"), un flic qui a trouvé la "solution" de suite en voyant la tenancière du club de fitness : "Les victimes sont belles et bien roulées, vous, vous êtes moche et imbai**ble, c'est donc vous le tueur !"...
Et le pire, c'est qu'il a finalement raison.
On est restés un peu sonnés par Aerobic Killer, ne s'attendant pas vraiment à un point de vue aussi masculiniste dans un slasher couleur fluo en élastane, qui rêvait d'être une très bonne comédie horrifique bas du front. Mais on sauvera quand même l'ouverture "Destination Finale 3" (meilleure scène dans les deux films, les cabines UV sont vraiment faites pour les films d'horreur), et le final qui fait machine arrière très (trop) tardivement sur le côté macho du film (
la tueuse clôt le flot de paroles rétrogrades du flic à coups de pelle
, c'est d'un niveau intellectuel très limité, mais on se raccroche à ce 1% de film où enfin on n'entend plus des vieilleries, où la femme à l'écran est habillée et cadrée sur le visage... Une scène assez rare dans Aerobic Killer, alors on l'apprécie). Sinon, que vous dire de ce cours de fitness mollasson (il ne se passe pas grand chose, on s'ennuie beaucoup), qui a une bonne ouverture et une bonne fermeture, une BO vintage pas trop mal pour se lancer dans son grand ménage hebdomadaire, une
anti-héroïne qu'on ne devrait pas aimer (elle dégomme des femmes juste parce qu'elles sont belles)
mais qui vivote dans l'ensemble des rôles masculins qui jouent des poings et du petit mot désobligeant, alors on arriverait presque à la comprendre, à penser que c'est fait exprès (c'est pour montrer qu'elle est conditionnée par le regard masculin dégueu qui est omniprésent, aliénant). Mais bien évidemment, ça serait prêter des intentions intellectuelles à Aerobic Killer, ce qu'il n'a pas, on peut juste revoir cinq minutes de scènes de vestiaires topless gratos avec les mecs qui jugent les mensurations, pour se convaincre que David A. Prior a juste le bandana fluo trop serré sur le front.