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    Zahorí
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Zahorí" et de son tournage !

    A l'origine...

    La réalisatrice Marí Alessandrini est originaire de Patagonie et a grandi dans la ville de Bariloche, à la frontière entre les montagnes et la steppe. Lorsqu'elle était enfant, la steppe était très difficile d’accès. Aujourd'hui, la situation a encore empiré, puisqu'il s'agit d'un territoire délaissé par le gouvernement. Elle se rappelle :

    "Je suis allée pour la première fois dans l’internat que l’on voit dans le film pour jouer une pièce de marionnettes, je faisais alors partie d’une troupe de théâtre itinérante. A l’époque, je faisais également un peu de photographie et j’ai fait mes premiers portraits noir et blanc en prenant en photo des enfants de cet internat."

    "Cette école isolée au milieu du désert et ces gens qui vivaient dans une réalité parallèle pourtant située si proche de chez moi m’ont vraiment impressionnée et interrogée. Depuis, j’ai continué à y aller régulièrement avec mon appareil photo, pour rendre visite aux gens, pour voir d’autres écoles, participer à leurs fêtes populaires."

    Le personnage de Mona

    Pour concevoir le personnage de Mona, Marí Alessandrini a puisé dans ses souvenirs d’enfance : son rapport à l’école et son besoin d'être en lien avec la nature. "J’ai longtemps évolué seule ou dans des bandes de garçons où je me retrouvais être la seule fille. Le chemin que j’empruntais pour aller à l’école est l’endroit où j’estime avoir réellement grandi. Mais le film est aussi nourri par ma vie d’adulte."

    "Il y a une part de moi chez les parents de Mora, j’ai vécu ce défi de « construire une maison moi-même dans la nature », avec peu de moyens. J’ai expérimenté cette vie en décalage culturel, la pression et la diffi- culté que ce choix crée", précise la cinéaste.

    Source d'inspiration

    Pour concevoir ZahoríMarí Alessandrini s'est principalement inspirée de la musique et de la littérature gaucho : "Il y a un minimalisme et un esprit désinvolte dans l’attitude, le chant et l’écriture gaucho (exclusivement masculine, malheureusement), que j’ai décidé de mêler à un style plus éclectique et auquel j’ai voulu donner une voix 'féminine et gaucha'. Quant au prénom Nazareno c’est une référence au film Nazare-no cruz y el lobo (1975) de Leonardo Fabio et d’un cheval que je montais quand j’étais enfant."

    Format scope

    Marí Alessandrini a choisi de filmer en scope pour favoriser la représentation de la relation des humains au paysage. Elle confie : "Les paysages de la steppe sont omniprésents dans Zahorí, toujours liés à l’intime des personnages, leurs rapports sociaux, leurs émotions... Certains vivent en harmonie avec cet environnement, d’autres y restent étrangers - les missionnaires - ou en conflit - les parents."

    "Le scope est un format majeur du western, mais ce genre a beaucoup mis en scène la conquête d’un territoire par des hommes blancs, généralement à travers l’extinction, la soumission de peuples autochtones, l’oppression des femmes ou par la domestication, l’esclavage des chevaux. J’ai imaginé Zahorí comme un western avec une approche plus féministe et anticoloniale, oui..."

    Condition difficiles

    Les conditions de tournage ont été très rudes avec l'omniprésence du soleil, du vent (faisant s'envoler le matériel à plusieurs reprises !) et du sable. Marí Alessandrini se rappelle : "Il n’y a pas toujours de routes pour atteindre certains endroits, la steppe est assez pauvre en infrastructures. Nous avons dû traverser des rivières en 4x4, avec obligation de rouler à 30km/h pendant des heures, on perd aussi beaucoup de temps en déplacements."

    "Il faut donc aimer ce genre d’aventure ! Nous avons tourné en pleine crise économique et la dévaluation du peso argentin chaque semaine faisait que tout coûtait toujours plus cher. Notre budget n’avait plus la même valeur au début et à la fin du tournage."

    Côté casting

    Pour trouver l'interprète de Nazareno, Marí Alessandrini s'est rendue dans la steppe faire du porte-à-porte. La cinéaste voulait absolument trouver un acteur soit un Mapuche de la région. Pour le rôle de Mora, elle a vu une soixantaine de jeunes filles toutes originaires de Patagonie :

    "Je cherchais surtout quelqu’un qui ressente un amour profond pour la nature, avec des caractéristiques fémi- nines et masculines, qui soit forte physiquement et déjà un peu indépendante..."

    "Lara Tortosa avait tout ça, on la laissait seule dix minutes et on la retrouvait en haut d’un arbre en train de jouer avec un insecte. Avec Himeko c’était un processus similaire mais plus bref ; Cirilo Wesley est un garçon endurant qui a grandi dans la steppe, et qui est très créatif."

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