Bluffé par le travail de reconstitution de l'évènement tragique, et notamment par le travail titanesque de reconstitution des décors de la cathédrale. Il faut bien le talent, l'inventivité et la créativité d'un Jean-Jacques Annaud pour parvenir à mettre en scène de façon réaliste cette histoire qui a touché tant de gens et de parisiens.
On découvre beaucoup de choses sur le fil de l'action, et notamment ces indénombrables manquements à la vigilance en amont et pendant. On comprends aussi à quel point l'ensemble des contraintes liées à ce monument historique, (la complexité de l'architecture, les échafaudages fragiles, la fonte du plomb, la pluie de charbon, les problèmes de pression des lances à eau etc...) a rendu l'action des pompiers extrêmement périlleuse à l'instant t, avec de forts enjeux et responsabilité de parts et d'autres, avec un temps pour la prise de décision extrêmement réduite, pour des équipes de secouristes peu habitué à ce genre d'intervention qui demande des procédures très spécifiques, donc franchement un grand respect pour les pompiers et leur sang froid !
Alors oui, on a quelques éléments qui sont intégrés pour l'aspect cinématographique et apporter encore un peu plus de suspense de tension et d'accroche émotionnelle au scénario, mais au final très peu. La majorité du scénario respecte les points évolutifs de la situation et le réalisme de l'action des pompiers sur place. Cela est dû au fait que Jean-Jacques Annaud a pris le temps d'interroger tous les pompiers et responsables présents sur place ce jour-là, et s'est assuré d'avoir des pompiers professionnels sur le tournage pour s'assurer du réalisme des gestes et scènes faisant intervenir les pompiers acteurs.
Le feu est un des éléments les plus difficiles à manier et utiliser sur un tournage, car très encadré pour la sécurité de tous, et s'il y a eu recours à quelques effets spéciaux numériques ici ou là lorsque la sécurité des équipes n'étaient pas garantie, une grande majorité des scènes utilisent du vrai feu, pensées et imaginées pour l'action et la retranscription au plus proche du récit du drame. Et ça apporte vraiment un cachet et une force au film.
La musique, très cinématographique pour le coup, a aussi une grande importance pour apporter l'émotion.
J'ai aussi trouvé très habile l'utilisation des vidéos archives et amateurs prises lors de la catastrophe par des parisiens etc, avec une alternance de split-screen à 3 ou 2 volets étant donné que la plupart des images sont filmées avec portable et donc en format vertical. c'est assez bien foutu au montage, et surtout sans rendu choquant sur la qualité des images par rapport aux vraies prises de vue du film (c'est là qu'on se rencontre que la qualité des images sur smartphone est quand même très qualitatif de nos jours) !
Alors il y a quand même des scènes un peu regrettable, je pense à la scène
d'Anne Hidalgo dans son propre rôle
, qui est assez ridicule et qui m'a même fait rire. De même de ce qui s'en suit, avec
le conservateur de la cathédrale
qui a malheureusement été le personnage choisi pour frapper indirectement sur la politique désastreuse de la ville de Paris et d''Anne Hidalgo elle-même
(coincé dans le métro, velib' non fonctionnel, embouteillage, travaux...).
C'était un peu trop prononcé à mon goût par rapport à l'ambiance du film, mais ça a eu le mérite de me faire sourire voire rire sur certains passages. Et il semblerait que certaines de ces scènes se soient vraiment déroulées ainsi !
En tout cas, très bon film permettant de laisser une trace honorable de cet évènement qui a marqué beaucoup de français et surtout de pratiquants.
Bravo Jean-Jacques Annaud !