Pas besoin de sortir votre gel Schwarzkopft, vous ne serez pas décoiffé par cette suite mollassonne (et Glen Powell appréciera d'avoir le monopole du brushing parfait même en pleine tempête : Fixation Béton). On a donc Daisy Edgar-Jones (bouleversante dans Là où chantent les écrevisses) en pantalon marron et marcel blanc (oui, comme Helen Hunt), qui manipule une "Dorothy IV" (le dernier modèle survivant du premier film), et nous refait dans l'ouverture "la scène du pont" du premier film. Mais ne croyez pas ce petit "s" mensonger en fin de titre (à la "Aliens" : il y en a plus), car le spectacle est réduit : les tornades doivent batailler avec une histoire d'amour cucul (Glen Powell et sa mono-expression "beau profil et sourire narquois" oblige...) qui bouffe 50% du temps narratif, les tornades ne font plus peur (ce sont des accessoires rigolos pour influenceurs Tik Tok : ils se jettent volontairement dedans pour faire des "vues" sur YouTube, testent toutes les bêtises que les gens leur demandent en commentaires, on cherche à tuer les tornades avec des couches pour bébés... On n'a plus ce frisson de la puissance monstrueuse, incontrôlable, démesurée, vicieuse), tous les effets spéciaux sont numériques (même pour une voiture, on dégaine le fond vert... Les tornades numériques de Twister étaient datées, mais elles avaient plus de gueule que cette bouillie numérique), on a une équipe de "gentils" qui est ennuyeuse comme la pluie (des gens qui utilisent la technologie plutôt que leur cerveau et leur instinct, qui ne s'amusent pas du tout avec leur sujet d'étude, avec les grosses bagnoles bien propres... Les méchants du 1, ce sont maintenant nos héros. Berk.) alors qu'on voit débouler une équipe de concurrents qui est mille fois plus cool (les chiens fous crasseux et gueulards qui s'éclatent à chasser la tornade avec le doigt au vent... On peut monter avec eux, plutôt ?), et des scènes d'action faciles ("J'ai besoin d'un levier, oh, un levier !", "Il faut qu'on se retourne, oh, une voiture qui vole nous a retournés !"...). Avec des problèmes de montage grossiers (on a parfois l'impression qu'il manque des scènes). On retiendra malgré tout la scène de la piscine qui est plus intéressante (même si la caravane numérique pique les yeux) et une scène dans un cinéma qui aurait pu durer bien plus longtemps (l'idée était bonne, mais cela s'arrête trop vite, on voulait des péripéties, des personnages qui se rattrapent à tout et n'importe quoi, qui lâchent, et qui se rattrapent encore ! On veut du spectacle !), on retiendra aussi une
alliance finale
avec les "chiens fous" qui nous fait vraiment du bien (on n'est pas contre un 3, si on peut redémarrer directement avec cette équipe, et vraiment mettre les curseurs de l'action à fond cette fois-ci), et une BO faite de tubes folk (plutôt sympas). Twisters (le 2) n'est pas atroce, loin de là, mais il passe continuellement en courant d'air à côté de son concept de catastrophes naturelles démesurées, d'effets spéciaux qui doivent nous couper le souffle, de stress pour nos héros, de fun, juste de fun. La comparaison avec son original est peut-être ce qui fait le plus mal, il était un milliard de fois plus généreux en catas à la chaîne, en décors "matériels" qui s'effondraient ou s'envolaient, en scènes complètement maboules (la bagnole qui traverse la maison pièce par pièce, avec le nounours qui fait "pouic" sur le capot à la fin : vendu ! La vache qui vole, Philip Seymour Hoffman qui balance du rock à fond la sono toutes les cinq minutes, la maison qui s'écroule sur nos héros, nos héros retenus par une petite sangle en cuir... Vendu ! Vendu ! Vendu !). C'est cette générosité, ce grain de folie, cette envie d'en coller plein la vue et les oreilles à son spectateur, qui manquent à Twisters, une "suite" trop sage, trop mièvre (l'histoire d'amour avec le cowboy qu'on devine à la minute 1...), et dont les effets spéciaux numériques "trente ans après" ne sont pas forcément mieux. On attend maintenant un autre opus vraiment fou, rythmé, dangereux, avec la nouvelle équipe assez barjo pour nous embarquer avec eux dans des aventures vraiment décoiffantes, on attend que ça. Bref, dès que le vent soufflera, je repartira.