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mem94mem
116 abonnés
575 critiques
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4,5
Publiée le 10 mai 2022
Film incroyablement réussi. Que la durée ne soit pas un frein pour aller le voir. J'aurais aimé qu'il dure plus. L'immersion dans cette dictature de milice civile est considérable. Le scénario et le fil narrateur sont d'une rare fluidité. Le film vous rend mal à l'aise, par qu'il fait peur, parce que la musique vous bouscule, le spectateur est opprimé, au même titre que les principaux protagonistes. A ce titre là, le film est un peu unique. Les choix du réalisateur sont d'une pertinence remarquable. Il n'y a rien que je n'ai pas aimé, chapeau comme on dit.
« L’Humanité » a noté 5 étoiles, « Le Figaro » 4 étoiles. Le programme n’est donc pas trop clivant. Le spectateur sera nécessairement et spontanément du côté de Solidarnosc et du combat civil contre le régime non seulement communiste du moment mais aussi à la sauce état d’urgence. La réalité de l’époque en Pologne c’est que le Parti Communiste a perdu la main. 1983, Solidarnosc est déjà légalisé depuis trois ans. L’allié et mentor Soviétique est en pleine Perestroïka. Le régime contesté polonais ne tient donc que sur lui-même, par lui-même. Et entrent ainsi en scène, des gens qui sont dans le système, qui vivent par le système, qui n’ont aucun intérêt à ce qu’il change et qui, pour que leur place ne soit pas menacée, sont donc prêts à toutes les manœuvres ou vilenies (faux témoignage, affabulation, manipulations, complicités d'appareil). Il s’agit en effet de camoufler ce qu’on peut qualifier de bavure policière (la « Milice citoyenne » dans le contexte). Il y aura finalement des obstacles à cette recherche d’impunité. Pas seulement les forces militantes de Solidarnosc, l’embryon d’opinion publique, mais aussi au sein même des rouages de l’Etat dans lequel il y a des règles, une Constitution... C’est finalement la mise en scène de ces différents acteurs de la joute policière et juridique qui est la plus intéressante à suivre et à analyser. C’est toutefois un peu trop long et, à la façon d’un « Z » de Costa-Gravas (1969), ça aurait sans doute pu être traité sous un angle davantage militant et vulgarisateur du système avec un rythme beaucoup plus rapide. Est-ce spoiler de révéler que c’est le système qui aura cette fois encore gagné ?
Si le cinéma Polonais fût un des meilleurs du continent européen dans les années 70 jusqu'au années 80 avec les chefs d'œuvre de Wajda, de Zanussi et ceux de Kieslowski notamment, la patrie de Walesa ne fait depuis, plus beaucoup parler d'elle au plan cinématographique.
C'est pourquoi lorsque j'ai appris la sortie de "varsovie 83" favorablement soutenu par la critique professionnelle, je me suis rendu en salle avec gourmandise, toutefois un peu rebuté par sa longueur.
Film en effet très intéressant en ce qu'il décrit avec précision les rouages du système totalitaire ( ici celui de la Pologne du General Jaruselwski, avant que son régime ne s'écroule sous les coups de buttoir du syndicat Solydarnosk).
Ce n'est certes pas la première incursion du cinéma sur le totalitarisme, loin de là. Costa Gravas, Wajda, Mikalkov, Konchalovski, Guerman, Henckel, Zviaguintsev, pour ne citer que ceux dont le souvenir me vient immédiatement à l'esprit, se sont eux aussi attelés à la tâche avec beaucoup de talent.
Jan Matuszynski, jeune cinéaste, avec son dernier opus, traite le sujet à partir d'un faits divers passé aux oubliettes de l'histoire, de la mort d'un jeune lycéen fils d'une militante éminente de Solidarnosk, victime d'un violent tabassage dans un bureau de la milice populaire qui se terminera par son décès à l'hôpital.
Par petites touches, le réalisateur nous propose avec talent et détails le mode de fonctionnement d'un régime totalitaire, du sommet à la base de la société et l'impossibilité pour un individu isolé de faire-valoir ses droits face à ce Leviathan.
Au plan formel le film est une réussite même si on peut lui opposer quelques réserves bienveillantes.
Le meilleur tout d'abord. Le casting est vraiment formidable et il faut tirer son chapeau devant le soin apporté à l'écriture de tous les rôles.
De même, le film ne connaît pas de rupture de rythme, certes une fois l'action lancée, car la première demi-heure laisse craindre le contraire ( c'est d'ailleurs la partie la moins accomplie, hypothéquée par le choix contestable de filmer presque entièrement caméra à l'épaule)
Par contre, les scènes montrant à l'écran les représentants du régime sont vraiment tres réussies et sans doute les plus fortes de tout le film.
Par contre, j'ai regretté la bande son ( signée Ibrahim Maalouf et imposée par le producteur) qui franchement nuit à l'ensemble. Une faute de goût, selon moi en ce qu'elle n'est adaptée ni au film ( on n'est pas dans Amytiville) , ni simplement réussie.
Enfin, même si j'ai apprécié "varsovie 83", que je recommande, il ne me semble pas être un modèle du genre. J'en veux pour preuve le travail accompli par les réalisateurs précités qui ont tous proposé des opus plus accomplis sur le sujet.
Sans aller chercher très loin dans le temps, Andrei Konchalovski signait avec "chers camarades " sorti en 2021, un film qui surclasse le très honorable "Varsovie 83".
Voici un film qu'il faut voir de bout en bout en se retenant d'avoir la nausée ou de crier. Il faudrait surtout le montrer à tous ceux qui, en 2020 et en 2021, ont crié à la dictature quand le gouvernement nous a imposé les deux confinements liés à la pandémie de corona-virus. Ils auraient ainsi l'occasion d'apprendre le sens du mot "dictature" en en voyant fonctionner une dans toute l'acception du terme et dans la perfection de ses rouages manipulateurs. Cela dit, ils diront sans doute : "Oui, mais tout ça, c'est vieux, c'est ringard, c'est ringard, et ça ne nous concerne pas." Beaucoup ajouteront : "On n'était même pas né...!". Peut-être, jusqu'au jour où....
Gros coup de cœur de cette semaine cinéphile, "VARSOVIE 1983, une affaire d'état", un bon compromis entre le cinéma d’ Agnieszka Holland et une bonne mini-série en 3 épisodes (le film dure 2h40 mais on espère qu’il dure plus longtemps tant on est accroché par l’action). Certains iront peut être voir une comédie française pour se changer les idées . Parfois un film aussi dur que VARSOVIE 83 a le pouvoir de vous rendre tout simplement heureux de ne pas vivre en dictature et d'être libre tout simplement. Et au fait de quoi ça parle ? Varsovie 1983. Le fils d’une militante proche de Solidarnosc est battu à mort par la police. Mensonges menaces : le régime totalitaire du Général Jaruzelski va tenter par tous les moyens d’empêcher la tenue d’un procès équitable. La liste des choses qui nous ont séduites est longue mais en s’organisant un peu cela donnerait : - Superbe reconstitution du Varsovie d’avant la chute de J Wojciech Jaruzelski - Interprétation magistrale de l’ensemble du casting - Auscultation en profondeur du processus de manipulation et de discréditation des polices politiques ( russes et autres mais bon on pense fort à Poutine quand on assiste à la mise en scène déroulée dans le film). Vous l’avez compris, nous avons beaucoup de film. Allez-y tant que le film est en salle
Le fils d’une opposante politique au pouvoir polonais est tué sous les coups de la milice citoyenne. Face à l’émotion suscitée par ce crime, le régime totalitaire va tenter par tous les moyens d’étouffer cette affaire qui éclabousse ses équipes. Un film bouleversant.
Vu en avant première avec la présence du producteur du film. Lorsque Je lui ai dit que l'omniprésence de la cigarette dans pratiquement tous les plans, il m'a répondu qu'ils avaient même enlevés. on sait pertinemment que l'industrie des cigarettiers finance en dessous de table les réalisations cinématographiques, mais voir pendant pratiquement 2h40 des personnages fumer n'apporte vraiment rien à cet excellent film. Dommage.
Le film est basé sur le livre-enquête Żeby nie było śladów. Sprawa Grzegorza Przemyka du journaliste Cezary Łazarewicz paru en 2016 le film a obtenu divers prix dans les festivals de Arras Film Festival 2021 : Prix du public et Prix de la critique et de Festival international du film d'histoire de Pessac 2021 : Prix Danielle Le Roy du jury Étudiant, et Prix du public un film pour l histoire
Ce film est bien réalisé sur une affaire et un procès lors du régime de JARUZELSKI en 1983. L‘histoire de cette affaire impliquant la milice policière polonaise est très bien retranscrite à l’écran. Le réalisateur nous explique très bien les méthodes utilisées par le pouvoir politique et policier de cette époque pour disculper les véritables coupables qui sont toujours impunis à ce jour. Le sujet traité est intéressant sur le plan historique mais la longueur du film m’a parue excessive.
Varsovie, 1983. Le fils d’une militante proche de Solidarnosc est battu à mort par la police. Le chemin jusqu'au procès sera long et émaillé de tout l'attirail cynique du régime de Jaruzelski : faux témoignages, pression et menaces diverses, recherche de coupables imaginaires, etc. C'est bien entendu d'une histoire réelle que s'inspire Jan P. Matuszynski dans Ne pas laisser de traces (de marques, aurait été plus juste), un film puissant et incroyablement dense qui ne laisse rien de côté concernant les manipulations des autorités, d'une part, et le calvaire vécu par la mère de la victime et par le témoin principal, un garçon de 24 ans, d'autre part. Une véritable immersion dans la Pologne des années 80, conduite à la manière des meilleurs thrillers américains des années 70, signés Lumet ou Pakula, par exemple. Mais il n'y a pas que le suspense, permanent, ni que l'atmosphère, poisseuse à souhait : Ne pas laisser de traces est un grand film politique qui montre comment un régime dictatorial, qui contrôle la vie des citoyens, fait exploser les familles les plus soudées, à coup de chantages et de révélations plus ou moins fabriquées. Le film, exempt de longueurs malgré sa durée de 2h40, réussit le prodige de rester toujours clair malgré la complexité des différentes intrigues et le nombre imposant de personnages. Celui qui touche le plus, d'ailleurs, n'est pas toujours central, bien qu'il s'agisse de la mère de la victime, poétesse de son état et opposante déclarée. L'actrice qui la personnifie, tout en douce subtilité, incarne à la perfection ces incorruptibles que l'on aime voir au cinéma, face à des éléments presque tous contraires. Et il faudra trembler jusqu'à la fin pour cette amoureuse de la liberté et de la vérité, et savoir si, oui ou non, elle pourra résister à la tempête et obtenir enfin justice pour le meurtre de son fils.